Au cours de la première journée de l’Event 19, Manuel Bevand a réussi un superbe coup en éliminant dès la première main la superstar canadienne Daniel Negreanu. Le Français est revenu quelques heures plus tard sur cette main avec une anecdote amusante sur son profil Facebook.
Manuel Bevand
A sa table aux côtés de deux autres joueurs amateurs peu avant le début des hostilités, ManuB a le plaisir de voir arriver à sa table le « Kid Poker », visiblement enclin à partager sa bonne humeur. « Salut les gars ? Comment ca va dans vos vies ? Je suis super content de jouer avec vous ce soir ! Toute la nuit même, pas de problème. »
Du coin de l’oeil, Manu remarque alors que Daniel l’a reconnu. Les deux hommes avaient en effet joué ensemble l’année précédente lors d’un event Hi-lo. Le Team Pro Winamax s’estime alors être « clairement catégorisé comme joueur de hold’em online qui s’essaie aux variantes avec un peu de naïveté. »
Après une séance photo et quelques échanges verbaux avec les deux novices, la première main est distribuée. Chaque joueur dispose de 15k et les blindes sont à 75/150. Une première relance à 150 et Negreanu paye au bouton. 3-bet de la part de Manu avec Q-Q en small blind à 525 et seul Negreanu se lance dans le coup en annonçant : « Ah! Je t’ai bien attrapé. » Le dealer retourne le flop A-Q-J avec deux carreaux tandis que Daniel poursuit son monologue. « Et là vous le voyez jouer online. Il peut rien faire, il ne peut pas miser comme d’habitude car c’est du pot limit, il est complètement perdu et il n’y a aucun moyen qu’il gagne cette main! »
Amusé par cette remarque, Manu rétorque alors sous le regard malicieux de Daniel qu’il peut « quand même essayer de bet pour gagner » et mise 800. « Ah ! Puisque c’est comme ça je te relance. » 2400 de la part de Daniel.
Sans dire un mot de plus, notre compatriote sur-relance à 5200 et après 10 longues secondes, le Team Pro PokerStars annonce all in. Call immédiat de Manu qui ne semble pas tout à fait rassuré. Son adversaire retourne alors 10-8 de carreaux pour un énorme tirage.
Ni la turn ni la rivière ne changent la donne. « Ah, je pensais que tu pouvais avoir un truc comme ça… Bon, au moins ce fut rapide. » Le récent vainqueur du Main Event des WSOP APAC se lève de la table avec le sourire, serre la main de Manu et s’empare de son téléphone pour tweeter sa mésaventure.
Seulement 48 joueurs restants sur les plus de 720 inscrits au PLO Championship des WSOP à 10 000$ de buy-in, mais de beaux espoirs français à surveiller : deux d’entre eux sont dans le Top 10 des chipcounts (Elie Nakache, 2ème ; Sonny Franco, 8ème) tandis que d’autres noms connus du poker hexagonal sont encore en lice avec un tapis qui leur permettrait de revenir dans la course en tête : David Benyamine (23e), Bruno Fitoussi (36e) et Karim Lehoussine (41e). A suivre dès demain pour déterminer la table finale, avec plus de 1 300 000$ à la gagne !
Ne nous mentons pas : peu de gens mettaient encore une pièce sur Daniel Negreanu depuis plusieurs années. Le joueur toujours sponsorisé (après PokerStars, GG Poker) avait de quoi brûler du buy-in, sans pour autant faire beaucoup de performances. Et voilà qu’il revient par la plus grande porte possible au devant de la scène poker avec une victoire dans le plus beau tournoi de l’année, le 50 000$ mixed-games, toujours aussi relevé.
Petit field, bien sûr, mais une table finale qui avait convoqué aussi bien Phil Ivey que David Benyamine, deux autres gloires absolues de ces variantes. Le Canadien remporte plus de 1 178 000$ mais, et cela n’a pas de prix, l’estime renouvelée de ses pairs !
C’est dans le Poker Player’s Championship à 50 000$ des WSOP qu’on reconnait les meilleurs des joueurs, les plus polyvalents et les plus constants. Et à ces jeux-là, à 13 joueurs restants, il y a un chipleader qui n’est autre que David Benyamine, surement le joueur le plus brillant de toutes les générations. Il annonce d’ailleurs chez nos confrères de Winamax vouloir faire un come-back massif, même en Europe, dans les mois à venir… Restent à ses côtés d’autres grands noms, plus short-stack, comme un certain Phil Ivey, mais aussi Michael Mizrachi et Daniel Negreanu…