Si les WSOP voient le jour en 1970, il faut remonter quelques années auparavant pour comprendre ses origines. Nous sommes alors en 1949 quand le légendaire Nick “the Greek” Dandalos demande à un jeune patron de casino audacieux, Benny Binion, d’organiser la plus grande partie de poker jamais disputée et de lui trouver un adversaire à la hauteur de sa réputation. Une personne se détache alors clairement du lot. Johnny Moss, considéré comme le meilleur joueur de la planète, est immédiatement désigné comme le candidat idéal.
Nick “the Greek” Dandalos
S’ensuit un interminable marathon qui va s’étendre sur plusieurs mois dans la ville que l’on ne surnomme pas encore Sin City. Les deux hommes vont jouer jour et nuit dans toutes les variantes connues à l’époque et s’échanger des pots de plusieurs dizaines de milliers de dollars. Infatigable, Dandalos profitera même des quelques instants de repos qui leur sont alloués pour se détendre au craps. Petit à petit, Moss va se détacher et prendre l’ascendant sur son adversaire. Plus sérieux, plus technique, moins flambeur, le « Grand Old Man » est, en un mot, un meilleur joueur de poker. Après un nombre incalculable de mains disputées, « the Greek », totalement broke, va mettre un terme à son calvaire avec ces quelques mots : « Mr Moss, je crois que je dois vous laisser partir. »
Johnny Moss
De cette bataille épique entre ces deux gladiateurs armés de cartes, Benny Binion aura la lumineuse idée en 1970 d’inviter la crème du poker pour ce qui sera les premiers World Series Of Poker. Johnny Moss, Doyle Brunson, Amarillo Slim Preston, Brian “Sailor” Roberts, Puggy Pearson, Crandall Addington et Carl Cannon vont ainsi s’affronter au casino Binion’s Horseshoe lors d’une session de cash game devant des spectateurs médusés par cette attraction. Le vainqueur, élu par ses pairs, sera Johnny Moss, récompensé par une coupe en argent. Quelques années plus tard, le bracelet deviendra la marque de fabrique des WSOP.
Un an plus tard, Johnny Moss l’emporte à nouveau mais cette fois lors d’un « winner take all ». L’histoire est en marche…
Seulement 48 joueurs restants sur les plus de 720 inscrits au PLO Championship des WSOP à 10 000$ de buy-in, mais de beaux espoirs français à surveiller : deux d’entre eux sont dans le Top 10 des chipcounts (Elie Nakache, 2ème ; Sonny Franco, 8ème) tandis que d’autres noms connus du poker hexagonal sont encore en lice avec un tapis qui leur permettrait de revenir dans la course en tête : David Benyamine (23e), Bruno Fitoussi (36e) et Karim Lehoussine (41e). A suivre dès demain pour déterminer la table finale, avec plus de 1 300 000$ à la gagne !
Ne nous mentons pas : peu de gens mettaient encore une pièce sur Daniel Negreanu depuis plusieurs années. Le joueur toujours sponsorisé (après PokerStars, GG Poker) avait de quoi brûler du buy-in, sans pour autant faire beaucoup de performances. Et voilà qu’il revient par la plus grande porte possible au devant de la scène poker avec une victoire dans le plus beau tournoi de l’année, le 50 000$ mixed-games, toujours aussi relevé.
Petit field, bien sûr, mais une table finale qui avait convoqué aussi bien Phil Ivey que David Benyamine, deux autres gloires absolues de ces variantes. Le Canadien remporte plus de 1 178 000$ mais, et cela n’a pas de prix, l’estime renouvelée de ses pairs !
C’est dans le Poker Player’s Championship à 50 000$ des WSOP qu’on reconnait les meilleurs des joueurs, les plus polyvalents et les plus constants. Et à ces jeux-là, à 13 joueurs restants, il y a un chipleader qui n’est autre que David Benyamine, surement le joueur le plus brillant de toutes les générations. Il annonce d’ailleurs chez nos confrères de Winamax vouloir faire un come-back massif, même en Europe, dans les mois à venir… Restent à ses côtés d’autres grands noms, plus short-stack, comme un certain Phil Ivey, mais aussi Michael Mizrachi et Daniel Negreanu…