« Donnez des jetons à Jason Mercier, et il est inarrêtable ! » C’est en ces termes qu’un pro français évoquait lors d’une table finale des World Series Of Poker Europe la force de frappe de Jason Mercier en tournoi MTT. Il faut dire que le style du Canadien qui a explosé au devant de la scène il y a deux ans, après sa victoire surprise à l’EPT San Remo, sait faire des ravages, dans tous les contextes…
Depuis, Mercier est devenu un des high-rollers les plus redoutés, malgré son look de total college-boy made in USA, ses casquettes à l’envers, son allure dégingandée, son sourire narquois et sa voix traînante. Un champion du poker moderne, légèrement je m’en foutistes, distancié, et qui manie les millions de dollars comme de simples jetons.
Cette nuit, Jason Mercier avait l’occasion de refaire son retard vis à vis de son ami et rival Daniel Negreanu, en se vengeant de la deuxième place de ce dernier dans le Super High Roller une semaine plus tôt. Comme un pari court entre les deux pros canadiens, l’arrivée en table finale de Mercier signifiait de beaux side-bets gagnés en plus du payout.
Mais, parfois, au poker, tout ne se passe pas comme prévu… Car si Jason Mercier a abordé large chipleader la table finale de ce high-roller du PCA à 25 000$, il n’en a pas pour autant longtemps gardé les commandes. Doté d’un très confortable tapis, il a multiplié les call-light et autres bluffs en mauvais timing…
Résultat, Mercier saute à la pire place… la neuvième ! Incroyable au vu de son large chiplead quelques minutes plus tôt. Et laisse ainsi la victoire très disputée entre ses adversaires du jour. A cette heure de la nuit, trois joueurs sont encore en lice avec des tapis équivalents : Max Lykov, Will Molson et Léo Fernandez. A la clé : plus d’un million de dollars de gains !
Payouts
1: $1,072,850
2: $554,925
3: $369,490
4: Erik Seidel, USA, $295,960
5: Govert Metaal, Netherlands, $240,470
6: David Baker, USA, $203,475
7: Matt Marafioti, Canada, $166,480
8: Jason Mercier, USA, Team PokerStars Pro, $129,480
9: Shander de Vries, Netherlands, $110,985
10: Brandon Steven, USA, $110,985
11: Tom Marchese, USA, $92,490
12. Matt Affleck, USA, $92,490
13: Rob Akery, UK, $73,990
14: Ravi Raghavan, USA, $73,990
15: Brett Richey, USA, $55,490
16: Tyler Reiman, USA, $55,490
Natif de La Rochelle, le jeune trentenaire Simon Wiciak est passé, en quelques jours seulement, de statut de grinder anonyme à millionaire du poker live… Un miracle qui ne doit rien au hasard, l’homme ayant déjà expérimenté le haut niveau au football, avant de se lancer dans l’ingénierie et se jeter à plein temps ou presque dans le poker online. Proche d’Antoine Saout et de pas mal de joueurs français, ce fort sympathique champion a bien mérité sa victoire à Barcelone après avoir fait la course en tête pendant plusieurs jours consécutifs !
Après un deal à trois, Simon Wiciak conclut le tournoi par un « call de mutant », comme le relate le journaliste Victor Saumont pour PokerStars :
« Les deux joueurs sont au coude à coude quand intervient le dernier coup du tournoi, avec une légère avance pour le français. Au bouton, Joao Sydenstricker ouvre à 1 100 000 avec Q♥ 10♣ . De grosse blinde, Simon Wiciak demande le compte du stack de son adversaire, et prend un carton de time bank avant de 3-bet à 4 000 000 avec 5♣ 6♣ en main. C’est payé assez rapidement par le joueur brésilien.
Il y a déjà plus de 8 millions dans le pot quand tombe le flop 9♣ 5♦ 2♥ . Simon Wiciak propose une mise de continuation à 3 000 000, que Joao Sydenstricker décide de float.
Sur la turn 4♠ , Simon Wiciak checke et voit son adversaire miser tout petit, 3 500 000. Avec un tirage quinte en plus de sa deuxième paire, le français check/call.
La river est un 9♥ , plutôt une bonne carte pour la main du français. Il checke à nouveau et le joueur brésilien s’engouffre en envoyant son tapis pour 19 375 000.
Grosse réflexion chez le français qui sent qu’il y a un loup dans cette histoire. Il réfléchir longuement, se levant pour compter le stack de son adversaire. Il observe Joao Sydenstricker, recompte son tapis, lâche un jeton temps sur la table. Puis, un autre. Au bout de trente secondes à observer son adversaire qui tente de maintenir sa poker face, Simon Wiciak annonce “I call” pour un call de mutant. Dépité, Joao Sydenstricker révèle son bluff et Simon Wiciak peut lâcher un cri de soulagement en allant rejoindre son rail pour célébrer.«
Ce n’est pas le joueur français le plus connu ni le plus attendu, et pourtant, l’ancien vainqueur de l’EPT Deauville (un exploit) vient de doubler la mise en raflant le plus gros tournoi jamais organisé par PokerStars en live : près de 7400 entrées, en Espagne, et un gain fou de 676 000€ pour un buy-in de 1100€.
Celui qui avait déjà fait beaucoup parler de lui pour sa conduite à table il y a douze ans à l’EPT —on classera, pudiquement, le champion dans le rang des livetard « expressifs »— a en tout cas le mérite de persévérer dans la victoire, cette fois sans son rat en plastique légendaire dans la photo du vainqueur. Le joueur, en effet, était entre autres dératiseur et en avait profité, à l’époque, pour faire la promotion de son entreprise qui ne connaît pas la crise.
Estrellas Barcelona 2023 Main Event final table results:
1st – Lucien Cohen, France, €676,230
2nd – Ferdinando D’Alessio, Belgium, €415,320
3rd – Petros Karadimos, Greece, €294,620
4th – Danilo Velasevic, Serbia, €232,090
5th – Ankit Ahuja, India, €177,810
6th – Avihai Smadga, Israel, €136,850
7th – Parker Talbot, Canada, PokerStars Ambassador, €105,590
8th – Igor Kaufman, Israel, €81,230
Avec plus du quart de participants, le contingent français avait de quoi rêver grand à l’EPT Monte-Carlo ! Deux joueurs hexagonaux s’étaient d’ailleurs hissés en table finale, et pas des moindres : le pro Unibet Arnaud Enselme, ainsi que Samy Boujmala.
Finissant respectivement 6ème et 5ème pour de beaux gains à six chiffres, nul doute que leur bankroll sera bien heureuse de cette embellie, mais la déception reste de mise puisque c’est le Canadien Mike Watson, favori autoproclamé de la finale qui remporte près de 750 000€ après un deal en heads-up avec l’Allemand Leonard Maue.