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Philippe Ktorza, son bilan 2014 et un billet d'humeur…

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La fin d’année est souvent propice aux bilans… Je vais donc, dans un premier temps, vous proposer le mien, puis je vais essayer, dans un second temps, de vous parler, plus généralement, de celui du poker.

Comme vous avez probablement pu le constater, 2014 est, de loin, ma plus mauvaise année en terme de poker. N’ayons pas peur des mots : ce furent 365 jours de frustration et 52 semaines de n’importe quoi ! Certes, j’ai pris part à moins de tournois qu’auparavant, mais cela n’excuse pas le fait d’avoir mal joué.

Conséquence ? J’ai perdu l’une de mes principales forces : ma confiance. Je me suis énervé de plus en plus à table, j’ai perdu patience et j’ai fait une grave erreur. Une erreur que je ne pensais jamais faire. J’ai voulu gagner le tournoi le plus vite possible !
Quand on perd et qu’on enchaîne les éliminations, il arrive un moment où on essaye de forcer le destin. Cela peut parfois être bénéfique, mais dans mon cas, cela ne l’a pas été. Je me suis entêté à monter un gros tapis le plus vite possible, j’ai abusé des bluffs, des 3-bet et des 4-bet… Mes qualités sont parties en vacances et les défauts ont pris leur place.
Je me suis, moi-même, enfermé dans une spirale de défaites. Je n’ai pas pris le recul nécessaire pour, justement, faire le bilan que je suis en train de dresser.
Et puis au bout d’un moment, je n’y étais plus non plus mentalement. Quand la tête ne va pas, comment voulez-vous que ça aille à une table de poker ? Je ne suis pas en train de me trouver des excuses, mais c’est un fait. Si vous n’êtes pas serein avant d’entamer un tournoi, vous pouvez être sûr que vous ne serez pas à 100%.
J’aurais dû avoir la lucidité de ne pas jouer dans ces cas-là. Rien ne m’oblige à payer un buy-in. Je suis le responsable. Mais je me suis forcé, parce que je voulais briser le mauvais cycle. Ça ne marche pas comme ça…
J’ai voulu mettre de côté la fatigue, les prises de tête, l’énervement… Le fait est que ces facteurs finissent toujours par nous rattraper. Je pense que c’est en ça que le poker se rapproche le plus d’un sport. Il faut une certaine condition pour pouvoir jouer de manière optimale. Il faut une bonne préparation.

Je ne vais pas revenir sur mes problèmes avec la justice, l’administration fiscale ou encore la perte de mon contrat de sponsoring… Ça ne m’a clairement pas aidé à passer une bonne année poker.

Quoi qu’il en soit, je vais faire comme j’ai toujours fait : je ne vais pas baisser les bras ! J’espère que 2015 sera une toute autre année pour moi, car malgré ces déceptions et cette frustration, j’aime le poker ! L’année 2014 est bientôt derrière nous, vive 2015 !

Et le poker en général alors ? Vous le savez, je n’hésite jamais à être critique (positivement ou négativement) et à m’exprimer sur tous les sujets qui touchent ce jeu que nous adorons. En même temps, il y a toujours quelque chose à dire et à faire ! Le poker est en pleine évolution, en pleine mutation. Il y a toujours des efforts à faire pour que le poker soit considéré, comme le souhaite Alex Dreyfus, comme un sport. Réussira-t-il son pari ? Une chose est sûre : il s’en donne les moyens et je trouve cela remarquable (que l’on soit d’accord avec sa vision ou non).

D’une manière générale, certains points me chiffonnent. Le premier, c’est la cassure de plus en plus importante entre le poker de haut niveau et le niveau amateur. Rendez-vous compte… Aujourd’hui, il y a des circuits qui proposent des tournois au buy-in de 300€ et des circuits qui proposent des tournois à 100.000$ ! C’est un delta énorme !

Pire ! Le World Poker Tour combine, aujourd’hui, ces deux extrêmes. D’un côté nous avons les WPT 500 qui, je l’espère, vont continuer de se développer, et de l’autre côté nous avons le WPT Alpha8. D’un côté nous avons un circuit qui réunit des milliers de joueurs et de l’autre nous avons une poignée de participants, l’élite du poker mondial ou de riches hommes d’affaires. Selon vous, quel est le circuit le plus fédérateur ? Pour moi, cela ne fait aucun doute, le WPT 500 est une plus grande réussite.

Depuis des années, nous ne cessons de dire qu’une table de poker réunit des profils qui ne se seraient probablement jamais croisés dans la vie de tous les jours. Et aujourd’hui, que se passe-t-il ? Hé bien j’ai l’impression que l’on sépare totalement les catégories de joueurs.

J’aime voir un poker qui rassemble et des professionnels qui se joignent aux amateurs. On voit ça sur les WPT 500 ou même les WPT National. C’est un poker accessible à tous. Certes, il en faut pour tout le monde, je suis d’accord, mais l’élite du poker avait-elle besoin d’un circuit avec des tournois à 100.000$ ? Et d’ailleurs, est-ce que ça fait rêver les joueurs amateurs ou est-ce que ça les écœure plus qu’autre chose ?

Je peux comprendre et concevoir que ces tournois puissent en faire rêver certains, mais cette élite, qui réunit une cinquantaine de joueurs, vit clairement sur une autre planète. Ces tournois au buy-in de 100.000$ et plus ne veulent plus rien dire et servent à faire gonfler, virtuellement, leurs gains au poker.

Jason Mercier a récemment remporté un tournoi du WPT Alpha8. Il a investi 100.000$ et a remporté 727.500$… Il n’a multiplié son investissement que par sept ! Quel tournoi de poker propose cela ? Avec le niveau global du tournoi et les frais, Jason aurait eu autant de chance de gagner 700.000$ au craps et ça aurait été plus rapide !

Où est le rêve ? C’est vrai, c’est une somme importante, c’est clair, mais vous vous imaginez dépenser un euro pour en remporter sept ? Mais qu’importe, ce que l’on retiendra, c’est le gain final… Le fait qu’il n’y ait eu que onze joueurs n’importe finalement que très peu…

Je pense que cela ne donne pas vraiment une bonne image du poker. On essaye de vendre du rêve là où il n’y en a pas. J’ose espérer que les jeunes joueurs n’ont pas cet objectif en tête : gagner sa vie en étant dans cette élite. Très sincèrement, ceux qui s’en sortent vraiment, ce sont ceux qui investissent intelligemment et les businessmen. Pour ces derniers, dépenser 100.000$ ne change pas grand chose à leur vie. Ils se font un petit plaisir, ils sont à la recherche de leur dose d’adrénaline et s’ils gagnent, tant mieux !

Vendre du rêve avec le Main Event des World Series Of Poker ou avec de belles histoires sur des tournois comme ceux de l’European Poker Tour ou des World Poker Tour National, je suis d’accord. Ce sont des objectifs plus ou moins atteignables, car même sans avoir les fonds, il y a des satellites et des possibilités d’y arriver. Mais il ne faut pas que le rêve se transforme en cauchemar !

Au fil des années (et pourtant je ne suis pas forcément là depuis très longtemps), j’ai vu de jeunes joueurs disparaître. Des joueurs pourtant habitués aux tournois nationaux et internationaux. Mais sans la lucidité nécessaire, sans la gestion nécessaire, sans l’expérience nécessaire… Ces joueurs finissent par couler à force de vouloir atteindre leur rêve.

Je ne suis pas en train de les plaindre. Je ne suis pas obligé de payer un buy-in quand je ne suis pas dans de bonnes conditions, ils ne sont pas non plus obligés de payer un buy-in et encore un autre… On peut vite rentrer dans un rythme effréné et c’est là qu’il y a danger. Atteindre un certain niveau est une chose, y rester en est une autre et il faut parfois mettre son ego de côté et calmer le jeu pour repartir de nouveau…

Dites-vous bien que les champions d’aujourd’hui ne sont pas nécessairement ceux de demain… Chaque année nous réserve sont lot de champions. Cette année, le champion incontesté, c’est Daniel Colman. Il y a encore un an, personne ne prononçait son nom sur le field. En 2015, ce sera encore quelqu’un d’autre… À qui le tour ?

Et de l’autre côté, il y a les joueurs qui sont en panne… Regardez Marvin Rettenmaier ou encore ElkY ! Ce sont des champions, ils maîtrisent la technique du jeu, mais si le talent seul suffisait… Malheureusement ce n’est pas le cas ! Parfois, les cartes ne tombent tout simplement plus du bon côte…

Aujourd’hui, je pense qu’il est nécessaire de retrouver un certain équilibre. Pour cela, il faut reprendre du recul… Les tournois avec des buy-in abordables se multiplient et je trouve que c’est une excellente chose. C’est le tournoi qui doit être au cœur de demain ! Bien évidemment, il y aura toujours de gros tournois, mais l’European Poker Tour a très bien su s’adapter ! Il y a beaucoup moins d’étapes qu’auparavant, mais il y en a pour TOUT LE MONDE ! Et dans ces festivals, tout le monde peut se croiser ! C’est un brassage incroyable et c’est ce que le poker doit être !

Pour ma part, je pense que si les buy-in étaient revus à la baisse, ce serait encore plus bénéfique ! Cela permettrait de baisser le prix des satellites et d’attirer encore un peu plus de monde ! Je vous rappelle, par exemple, que le buy-in du tout premier EPT de Deauville était de 2.000€ ! Je ne dis pas qu’il faut revenir à ce buy-in, mais je pense que ce tournoi serait encore plus fédérateur s’il passait de 5.300€ à 4.000€ ou un même 3.500€. C’est un autre débat, mais il y a encore des choses à faire…

De plus, je pense qu’il pourrait être bénéfique d’organiser, de temps en temps, des satellites qui ne soient pas des turbo-chattes. Organiser un satellite spécial pour le prochain EPT, mais avec une belle structure. Un satellite sur deux jours. Je pense que ça pourrait vraiment être intéressant.

Vous l’aurez compris, mon souhait, c’est d’essayer de rassembler un maximum de joueurs et de réfléchir sur le long terme.

Et justement, pour que le poker puisse réunir tout le monde, je pense qu’il faut que le poker soit juste. Or, le système des re-entries à volonté est, pour moi, une absurdité incroyable. Dernièrement, au WPT Five Diamond du Bellagio, Daniel Negreanu a dépensé CINQ buy-in à 10.000$ ! Où est la justice ? Où est le rêve ? Un qualifié élimine Negreanu, mais en fait non !

C’est un peu comme si Bolt partait dix mètres plus loin que les autres. Non seulement il est fort, mais en plus on lui offre la possibilité de bénéficier d’un avantage ! Ce serait totalement injuste ! Hé bien dans le cas de Negreanu, je trouve cela aussi injuste.

Certes, cela fait gonfler le prize pool, mais il arrive un moment où il faut mettre l’argent de côté et penser à l’étique du jeu. Tu payes un buy-in, tu perds tes jetons, tu es éliminé, point. Tu tires un pénalty, tu le loupes, ton équipe ne marque pas, point.

Il faut encadrer les re-entries. Je ne suis pas bêtement contre, mais le proposer à volonté est une bêtise. Une entrée par jour possible, d’accord. Cela me semble un peu plus juste. C’est, tout du moins, le meilleur compromis.

Tout le monde devrait pouvoir partir avec les mêmes atouts. Nous partons bien avec les mêmes jetons. La bankroll ne devrait pas être un argument dans les tournois. Au cash game, on te prend tout, tu te recaves, d’accord, c’est le principe. En tournoi, ça ne doit pas marcher comme ça !

Alex Dreyfus veut que le poker soit reconnu comme un sport ? Très bien ! Dans ce cas, il faut déjà permettre à tout le monde de partir sur la même ligne. Quand un sportif loupe un grand rendez-vous, il l’assume et il est définitivement éliminé.

Voilà mes quelques réflexions et petites idées en cette fin d’année. En amoureux du poker, je n’ai jamais hésité à exprimer mes opinions, quitte à déplaire ou à être critiqué. On ne peut pas plaire à tout le monde, l’important c’est de débattre pour que le poker évolue dans le bon sens !

Je vous souhaite à toutes et à tous de bonnes fêtes de fin d’année et je vous donne rendez-vous autour des tables en 2015 pour de nouvelles aventures !

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[BPT Toulouse] Et à la fin, c'est Sofian qui gagne !

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Niveau 34 – 200k/400k ante 50k – 2 joueurs

Le heads-up aura finalement été assez rapide malgré un retour de suspens dans un match qu’on pensait à sens unique après le KO de Sofian dès le début de la finale.

Didier Logghe se sera bien battu mais s’incline au final avec Valet Sept contre la paire de Huit à l’issue d’un board : 6 7 K 2 4

Belle victoire pour Sofian, qui empoche un chèque de 35230€, tandis que Didier repart avec un gain de 23350€.

Place désormais au champagne et à la photo officielle pour célébrer le vainqueur du BPT Toulouse 2018.

Assis devant une tonne, Sofian remporte le trophée du BPT Toulouse 2018, en costaud !

 

Sofian Benaissa, vainqueur bien entouré !

 

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[BPT Toulouse] Heads-up de fête foraine

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Niveau 33 – 150k/300k ante 25k – 2 joueurs – Moyenne : 10425k

Le heads-up commence très fort par un double-up de Sofian, qui arrive à doubler avec As Six contre les Dames, une nouvelle fois, chez Didier. Le 6 au flop puis l’As turn et Didier doit se délester de 9025k, le montant du tapis adverse. Pour la plus grande joie du clan de Sofian, resté en nombre malgré l’heure tardive.

Puis Didier relance la machine et enchaîne deux double ups de suite pour revenir à niveau !

Ce heads-up commence très fort, en mode montagne russe.

Le champagne va réchauffer si les deux finalistes ne se décident pas !

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[BPT Toulouse] Soleau, 3ème, laisse place au duo final

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Niveau 33 – 150k/300k ante 25k – 3 joueurs – Moyenne 6950k

Enorme coup entre Didier Logghe et Ludovic Soleau, le premier allant sortir le second en deux coups de suite.

Le coup principal, celui qui déstacke Soleau et le laisse avec une toute petite blind, se déroule d’une façon bien étrange. Fatigue ou méconnaissance des règles, Didier de petite blind, annonce « relance » en poussant la mise initiale qu’avait posé Ludovic au bouton, soit un min-raise. Sofian en BB s’échappe du coup et après intervention rapide et efficace du floor, on n’autorise à Didier qu’une min relance, ce que s’empresse de compléter Ludovic.

Flop QJ4. All-in de Ludovic et insta call de Logghe, avec QQ pour brelan max floppé. Ludovic retourne les As, meurtris, et rien ne vient l’aider. Après avoir payé les 4420k du tapis adverse, il ne lui reste que 450k, soit à peine une BB, qu’il perdra le coup suivant contre le même adversaire.

Ludovic Soleau sort donc à la troisième place, pour un joli gain de 15720€ !

Place au heads-up final.

 

Soleau à gauche, sorti par Logghe au centre

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