Alors que le jour 1B devrait démarrer d’ici quelques minutes, le lecteur attentif du post précédent établissant le chipcount complet de jour 1A aura eu la surprise de voir des noms apparaître dont il n’a nullement été fait mention pendant toute la première journée de jeu.
Et pour cause. Malgré l’accord de « décharge relative de participant standard » signé par chaque joueur pour WPT, une feuille indigeste écrite en patte de mouche recto verso, de nombreux joueurs qualifiés pour le jour 2 ont demandé à l’organisation de ne plus voir leur patronyme figurer dans les chipcounts officiels. La bonne blague.
Les raisons de cet anonymat recherché peuvent être multiples. L’escapade pokeristique peut avoir été dissimulée à son conjoint, à son employeur (ou à ses employés). Elle peut aussi être mal assumée d’un point de vue social ou religieux. Mais surtout il a pour but d’échapper au Trésor Public de son pays. En effet, nombreux sont les pays qui peuvent être tentés de taxer une partie des gains perçus aux tables de poker. Si la polémique en France a été largement commentée (y compris par les plus hautes instances des différentes juridictions) autour de la définition du jeu de hasard et de la part de hasard inhérente au poker, des cas similaires se présentent avec les joueurs espagnols au Maroc ou avec les joueurs allemands en République Tchèque (Rozvadov est à quelques encablures de la frontière germano-tchèque).
Chaque casino a dès lors sa politique de confidentialité, l’idée étant bien évidemment de ne pas faire fuir le chaland en dévoilant haut et fort son identité à l’autorité taxatrice-castratrice. Jusqu’à présent, certains joueurs venaient discrètement demander à la presse de ne pas trop parler d’eux et cela se faisait en bonne intelligence. Désormais, il semble que le process soit totalement décomplexé et qu’on se dirige vers des chipcounts complètement illisibles. Prochaine étape : flouter les visages sur les photos prises ? Ce serait pratique un jeu sans photo, sans nom, sans info et sans espèces sonnantes et trébuchantes à ramener par divers stratagèmes dans son pays sans se faire attraper par la douane. Oh mais wait, ça existe déjà, on appelle ça le jeu online.
Idéalement, ces joueurs recherchent un impossible équilibre de Nash. Bénéficier des conditions du live, avec le field fishy qui peut parfois correspondre, bénéficier de toutes les informations disponibles sur le joueur mais sans vouloir en donner en retour.
Bref, tout ça pour dire que le chipleader s’appelle désormais Yum dans les tablettes officielles mais qu’ici on continuera à l’appeler Yves Rolland. Merci donc à Cruel, Prw, Draa, Stimac, Roig et compagnie de bien vouloir enlever la cagoule et faire un pas devant, en pleine lumière.
Vous le reconnaissez ? Le prochain chipleader, ce pourrait être lui (ou elle)
C’est au terme d’une longue finale que Yoann Kaminisky s’est finalement imposé et a décroché l’épée dédiée au gagnant de cette compétition. Peu d’observateurs auraient misé sur ce joueur discret, passé par des montagnes russes de coinflips au Day 3, et ayant frôlé à plusieurs reprises l’élimination. Il aura également bénéficié d’un étonnant play d’un short-stack à six joueurs restants, lorsqu’il relance avec K-10 offsuit, et fait coucher un short-stack (6BB) qui tenait A-10 en main…
Le fort sympathique Patrice Espinasse, qualifié lors d’un freeroll et journaliste à Midi Libre de son métier, finit runner-up, après avoir pratiqué un poker solide et plus agressif qu’on ne l’aurait imaginé. Le chipleader, Tahar Said, ainsi que le champion 2024, Jérémy Cauchard, n’auront pas réussi d’exploit, finissant respectivement 5ème et 6ème.
Il faut saluer l’excellence de l’accueil assuré par les équipes locales du Pasino Grand, ainsi que de l’organisation assumée par tout le personnel de Texapoker. Alliés à Winamax, ils ont créé un festival sans aucune fausse note, populaire et extrêmement professionnel.
L’attente a été longue, très longue puisqu’il était 1h30 matin passée lorsque que trois éliminations d’affilée ont scellé le sort des neuf survivants de la grande finale. Parmi eux, le champion 2024 WiPT, qui arrive avec le plus petit tapis, mais surtout un solide chip leader, grand habitué du live midstakes, qui aura marqué les esprits après un fold AA étrange en demie finale face à son poursuivant, le très agressif et très chanceux PL Quandalle…
Le stream de la finale est bien sûr à retrouver sur Winamax.fr à partir de 14h !
Au retour du dinner-break, toujours dix-neuf joueurs en lice, et dix éliminations à attendre pour déterminer la table finale. Parmi eux, la belle histoire continue pour les deux qualifiés freeroll des étapes live, qui jouent solidement, ainsi que pour le vainqueur de l’an dernier qui a perdu la majeure partie de son stack avant la pause contre Paul Pirès-Trigo, notamment lors d’un bluff manqué à la river avec… rien contre top-paire, pour près de 5 millions de jetons…