Marrakech ma belle, que tu me manques déjà. Car le dénouement du Main Event Wonder 8 marque la fin de notre séjour au cœur de la ville ocre. Et quelle semaine ! Bien que le tournoi principal n’ait pas enregistré une affluence démentielle (211 entrées), ce festival aura su attirer les locaux, les Espagnols et une poignée de Français. Mais au bout du compte, un produit pur marocain, en la personne d’Anas Tadini, a réussi à s’extirper du field pour venir s’imposer sur ses terres, à domicile, aux côté des potos. Et ça, ça fait zizir.
Ce qui fait zizir, c’est surtout le tempérament de ce grand gaillard à la gentillesse débordante et au rire communicatif. Sans lui, croyez-moi, le Jour 3 n’aurait pas autant été animé de la sorte. « Il était ce sympa ce tournoi, bien organisé. Bon il n’y avait pas trop de monde à cause d’un autre événement à l’étranger mais bon », réagit à chaud celui qui considère le field « d’un peu compliqué », car composé de « bons joueurs ».
Anas, c’est aussi un sacré gambleur. En témoigne ses six bullets claquées dans le High Roller. « Mes parents m’ont toujours appris que pour recevoir, il faut savoir donner. J’ai bien donné, maintenant je reçois », estime le nouveau champion. Après un High Roller compliqué, Tadini a su trouver les armes et la réussite pour mener sa barque dans le Main Event. « Je joue plus à l’aise, j’ai appris à jouer je crois », plaisante-t-il. « J’essaye de garder mes nerfs quand je perds un coup ». Une recette gagnante, visiblement.
Ci-dessous, veuillez retrouver un résumé complet de la table finale, et les articles de chaque élimination en lien. Un peu plus bas encore, vous tomberez sur les résultats du tournoi, suivi de tous, mais alors tous les chiffre de cet événement. Sans oublier quelques photos de la victoire finale d’Anas Tadini.
Nous concernant les khouyas, je vous donne rendez-vous aux WSOPC Cannes 2019 en avril prochain pour vous faire vivre de l’intérieur un autre tournoi de poker. Ma première à Cannes, on a déjà hâte d’y être. D’ici-là, portez-vous bien, et au plaisir de vous recroiser autour une table. Peace. Greg H.
Résumé de la table finale
▪ C’est à 15 heures pétantes que nos neuf derniers protagonistes se sont rassemblés dans la salle Jean Bauchet du casino Es Saadi pour s’arracher le trophée de ce Main Event. La première heure de la journée a pour le moins été animée : trois éliminations au total, avec de nombreux rebondissements. Celle de Samir Tazi Mokha, dont les dix dernières blindes ont été englouties par le chipleader à l’entame de ce Jour 3, Youssef Aananouch, lors d’un banal 30/70. Et Youssef de regrimper à deux millions de jetons après avoir perdu quelques plumes. Le temps pour nous de capturer les visages de nos huit finalistes officiels. Le coup d’envoi de la TF a ensuite été lancé à 15h40.
Samir Tazi Mokha / 9e (43 000 MAD)
▪ Émile Carette, en second lieu, qui a littéralement swing dans tous les sens avant de rendre les armes en huitième position, malgré des statistiques ultra avantageuses avant le flop. Mais la variance en a décidé autrement, et s’est rangée du côté du NC Espagnol Azapl qui pouvait respirer avec peu plus de 800 000 jetons, soit 20 blindes à ce moment de la partie.
Emile Carette / 8e (52 000 MAD)
▪ Avec un rythme toujours aussi poussif, vint le tour d’Anthony Monin, en deux temps. Malheureusement pour lui, les Flèches n’ont pas suffit pour doubler son capital de 700 000, face à la bonne forme de Najib Bennis, dont la paire de neuf est parvenue à trouver une aide miraculeuse sur le flop. Crippled, Monin quittera le tournoi la main suivante au cours d’une main anecdotique.
Anthony Monin / 6e (63 000 MAD)
L’occasion, après cette élimination, d’établir un petit chipcount des familles histoire d’avoir une idée un peu plus claire des forces de chacun sur les blindes 25 000 – 50 000, Big Blinde Ante de 50 000 :
▪ En difficultés, notre ami Azapl se devait de doubler ASAP. Il suffisait de le dire : le NC espagnol est sorti vainqueur d’un flip moustache disputé contre Youssef Aananouch : open shoove (615 000) du cut-off, call d’Aananouch du bouton, paire de neuf pour le premier, pour le second. Et un board sans grand danger pour Azapl qui double ici à 1,3 million de jetons. Youssef, de son côté, chutait à moins de deux millions de jetons.
▪ A 17h15, le casting du tournoi se voulait tout autre : le carré final a été constitué en l’espace de 10 petites minutes entre la fin du niveau 25 et le début du niveau 26, après les sorties successives de… Youssef Aananouch, pourtant huge en jetons, et Najib Bennis. Je vous invite à relire ce post dans lequel j’explique en détail la déroute du premier. Mais grosso modo : des As craquées et un piège tendu par l’espagnol GRJ. Le second s’est heurté au solide Anas Tadini, dont le suited connectors a trouvé l’un de ses nombreux outers après que les deux hommes soient partis à tapis au flop. Pour plus de précisions, n’hésitez vraiment à aller jeter un œil sur le lien juste ci-dessus.
▪ Vint ensuite le coup du tournoi, le coup du chiplead, celui qu’il ne fallait pas perdre : et qui d’autres qu’Anas Tadini et GRJ pour disputer ce huge pot ô combien crucial. Un set-up inévitable où le brelan du premier devait tenir contre une paire et un tirage flush max du second. Avantage Tadini, qui s’envolait alors à 5,2 millions de jetons, lorsque le joueur ibérique, crippled, chutait à quatre grosses blindes, soit 320 000, qu’il doublera la main suivante. Ce double-up en appelait à d’autres, ou du moins un : increvable, GRJ doublera ses 710 000 jetons 15 minutes plus tard, grâce à un classique coin flip (JJ>AK) remporté face à Simon Abou Zaki, en difficultés avec 900 000 jetons sur les blindes 50 000 – 100 000, Big Blinde Ante de 100 000 à le suite de ce lancer de pièce. Avant que GRJ ne double de nouveau contre Anas Tadini, pour regrimper à 2,8 millions de jetons. Remontada espagnole, vous avez dit ?
Le coup de la veste pour GRJ, qui signe une remontée fulgurante.
▪ Après au moins une heure à quatre left, la structure a eu raison de Simon Abou Zaki, réduit à cinq blindes et contraint de pousser son tapis avec un maigre , logiquement payé par Anas Tadini, muni de , qui remportera ce pot. Sauf que ce dernier a une fois de plus subit le run de l’Espagnol GRJ, qui lui infligeait un deux outers pas jojo pour regrimper dans les hauteurs du classement. Au dinner break, les tapis de notre trio final avoisinaient les sommes suivantes :
▪ Une trentaine de minutes après le retour du dinner-break, GRJ s’est fait bouffer par les blindes et les tapis incessants d’Anas Tadini. Le joueur ibérique s’est à un moment résigné à engager ses neuf dernières blindes avec , insuffisant face au du géant marocain. Pouvait alors débuter le HU final, sur les Blindes 80 000 – 160 000, Big Blinde Ante de 160 00.
▪ Trois : c’est le nombre de mains qu’il aura fallu pour départager nos deux derniers finalistes (ça me rappelle le BPT Ribeauvillé tiens). Avec, comme vous vous en doutez, une victoire d’Anas Tadini. Ce HU pourrait presque être considéré comme une formalité tant il a été expéditif. Tâchons de vous conter l’ultime main du tournoi en détail : Anas Tadini, du bouton et de petite blinde, décide de seulement compléter avec . Azapl, de son côté, la joue tranquille en checkant avec . Sur le flop , ce dernier opte pour l’option check raise all-in pour 1,8 million de jetons après une mise de 300 000. Tadini, paye, se lève et commence son show « Bon voyage, bon voyage », lâche-t-il, provoquant les rires du rail.
Ambiance assurée avec Anas Tadini. Le grand gaillard marocain n’a cessé d’appeler les cartes et d’amuser la galerie. Un RE-GAL !
Le turn rajoute quelques outers à son adversaire, mais la river ne change rien à l’affaire et couronne Tadini d’un nouveau trophée, quelques mois après sa victoire sur le Super High Roller des WSOPC Marrakech 2019.
Très fair play, le duo finaliste s’enlace en guise de félicitations.
Anas Tadini savoure cette victoire avec ses supporters.
Claquage de bise en règle à Marrakech.
Anas Tadini et Jean-Alexandre Bauchet.
Anas Tadini.
Tous les résultats / 211 entrées, dont 78 re-entries
Vainqueur : Anas Tadini – 298 000 MAD* (27 470 €)
Runner-up : Azapl – 204 000 MAD*
3e : GRJ – 222 000 MAD*
4e : Simon Abou Zaki – 126 000 MAD
5e : Najib Bennis – 97 000 MAD
6e : Youssef Aananouch – 77 000 MAD
7e : Anthony Monin – 63 000 MAD
8e : Émile Carette – 52 000 MAD
9e : Samir Tazi Mokha – 43 000 MAD
10e : Willerminho – 35 000 MAD
11e : Mateo – 35 000 MAD
12e : Issam Benhaddou – 29 000 MAD
13e : Jérôme Zerbib – 29 000 MAD
14e : Antony Marchetti – 24 000 MAD
15e : Alexandre Pouzet – 24 000 MAD
16e : Mohamed Megalleg – 20 000 MAD
17e : Abdelhadi Kondah – 20 000 MAD
18e : Jean-Jacques Zeitoun – 17 500 MAD
19e : Pierre-Antoine Quignard – 17 500 MAD
20e : Nicolas Boton – 17 500 MAD
Entrées : 211, dont 78 re-entries
Survivants : 64 Chipleader : GRJ (402 500)
Moyenne : 148 300
Reprise sur le Level 13 / Blindes : 1500 – 3000, Big Blinde Ante de 3000
Eliminations notables Jour 1: Julien Ferey, Henrique Oliveira, Ali Alawadhi (vainqueur du High Roller), Patrick Sacrispeyre, Javier Tsunamy, Maxime Parys, Karim Abdelmoumene, Imad Derwiche, Corentin Ropert, Baptiste Papineau, Jon Garde.
Les chiffres du Jour 2
Nombre de qualifiés au coup d’envoi : 64
Survivants : 9 Chipleader : Youssef Aananouch (2 070 000)
Moyenne : 1 055 000
Reprise sur le Level 24 / Blindes : 20 000 – 40 000, Big Blinde Ante de 40 000
Eliminations notables du Jour 2 : Sarah Sacrispeyre, Sarah Herzali, Thierry Morel, Malek Grabsi, Marius Conan, Hassan Fares, Alexandre De Zutter, David Duoeck,
C’est au terme d’une longue finale que Yoann Kaminisky s’est finalement imposé et a décroché l’épée dédiée au gagnant de cette compétition. Peu d’observateurs auraient misé sur ce joueur discret, passé par des montagnes russes de coinflips au Day 3, et ayant frôlé à plusieurs reprises l’élimination. Il aura également bénéficié d’un étonnant play d’un short-stack à six joueurs restants, lorsqu’il relance avec K-10 offsuit, et fait coucher un short-stack (6BB) qui tenait A-10 en main…
Le fort sympathique Patrice Espinasse, qualifié lors d’un freeroll et journaliste à Midi Libre de son métier, finit runner-up, après avoir pratiqué un poker solide et plus agressif qu’on ne l’aurait imaginé. Le chipleader, Tahar Said, ainsi que le champion 2024, Jérémy Cauchard, n’auront pas réussi d’exploit, finissant respectivement 5ème et 6ème.
Il faut saluer l’excellence de l’accueil assuré par les équipes locales du Pasino Grand, ainsi que de l’organisation assumée par tout le personnel de Texapoker. Alliés à Winamax, ils ont créé un festival sans aucune fausse note, populaire et extrêmement professionnel.
L’attente a été longue, très longue puisqu’il était 1h30 matin passée lorsque que trois éliminations d’affilée ont scellé le sort des neuf survivants de la grande finale. Parmi eux, le champion 2024 WiPT, qui arrive avec le plus petit tapis, mais surtout un solide chip leader, grand habitué du live midstakes, qui aura marqué les esprits après un fold AA étrange en demie finale face à son poursuivant, le très agressif et très chanceux PL Quandalle…
Le stream de la finale est bien sûr à retrouver sur Winamax.fr à partir de 14h !
Au retour du dinner-break, toujours dix-neuf joueurs en lice, et dix éliminations à attendre pour déterminer la table finale. Parmi eux, la belle histoire continue pour les deux qualifiés freeroll des étapes live, qui jouent solidement, ainsi que pour le vainqueur de l’an dernier qui a perdu la majeure partie de son stack avant la pause contre Paul Pirès-Trigo, notamment lors d’un bluff manqué à la river avec… rien contre top-paire, pour près de 5 millions de jetons…