S’il y a bien une chose qu’on ne peut enlever au circuit Barrière Poker Tour, c’est son ambiance conviviale, voire familiale. Entre serrages de paluches, claquages de bises et sourires jusqu’aux oreilles, le BPT regorge d’habitués en tous genres, du passionné de cartes venu taper le carton le temps d’un week-end, au joueur semi-professionnel ou professionnel prêt à éclabousser la table de leur talent, en passant par le pur amateur en quête d’une première performance. Une atmosphère située aux antipodes des grands tournois internationaux, où la tension se lit sur chaque visage, où les gargantuesques enjeux financiers peuvent changer une vie.
N’allez pas croire non plus que le circuit Barrière s’apparente à un home game entre potes. Loin de là. Mesdames et messieurs les participant.e.s meurent d’envie de ramener la coupe à la maison, de toute évidence. Mais force est de constater que la bonne humeur et les tranches de rigolade règnent autour des tables lors des premières journées introductives. Pour le plus grand bonheur des organisateurs. Normal : tout le monde, ou presque, semble se connaître. Et quoi de mieux qu’un petit tour du propriétaire pour vous présenter les forces en présence, notamment composées de quelques nouvelles têtes plus ou moins familières.
Jamais deux sans trois ? Daniel Pauly compte déjà deux ITM sur le circuit BPT en 2019 : une 5e place à Bordeaux en février dernier, et une seconde place (Masters) à Ribeauvillé un mois plus tard.
Pour les habitués des coverages BPT, on ne vous présente pas Aleftina Joulega. Pour les autres, sachez que cette amatrice rate peu d’étapes du circuit aux côtés de son compagnon Jean-Pierre Didier. Avec plus ou moins de réussite : « seulement » deux places payées sur le Main Event, en 2014 et 2017.
Vainqueur du BPT Blothzeim en 2017, Dominik Gasser tentera de réaliser le doublé ici à Lille.
Voilà presque dix ans qu’Erick Tedeschi écume les circuits européens. Un vrai dinosaure, croyez-moi.
Beau duel en perspective entre Jean-Jacques Zeitoun (accompagné de son fils Johan) et Parham Ahoor. Mais ça, ça fait déjà partie du passé, le second nommé ayant entre temps changer de table.
Vainqueur ici-même en 2014, Julien Montois a depuis fait du chemin : 100 000 dollars de gains accumulés sur le circuit.
Qui dit BPT, dit forcément famille Lousteau : pour rien au monde Jean-Claude n’aurait manqué cette escapade lilloise accompagné de…
…sa femme Marjolaine, grande habituée également.
L’ancien régulier de feu l’ACF Nasrodin Pirmamod compte bien marquer de son empreinte cette édition.
Pierre Hebert
Du jeune grinder online à l’horizon : j’ai nommé Quentin Roussey.
Si vous cherchez le chemin de la victoire, allez donc demander à Vladimir Velasquez. Le Français s’est adjugé le BPT Deauville 2017, suivi un an plus tard des Entram’s Deauville. Un joueur de live aguerri et à la technique affûtée.
Ludovic Save, ça vous dit un truc ? Et Jiraya, toujours pas ? L’intéressé fait partie de ses jeunes Youtubeurs au succès incontesté (625 000 abonnés), dont Barrière a eu le nez fin d’inviter. Mon collègue Jooles m’a cependant signalé sa sortie au cours du quatrième niveau du Jour 1A. Next time baby !
1,1 million de followers du côté de Yann-Cj23. Pour les plus curieux, voici son compte YouTube. Yann et Jiraya ne sont pas venus seuls : à leurs côtés, « SuperZouloux » (busto depuis, une histoire d’over-paire contre brelan sur un baby flop) et Sacha « Pyro » Cohen, dont une interview complétera prochainement les colonnes du coverage.
Tableau de bord
Il reste 173 joueurs (sur 201 entrées)
Level 5 / Blindes : 300 – 500, BB Ante de 500
Tapis moyen : 58 100
C’est reparti pour s’équilibrer entre joueurs lorsqu’Aliosha Staes, qui avait un peu pris du champ, shove paire de 9 et tombe sur paire de rois chez Timothé Labassa qui double à 20 BB, pour 31 pour Staes, et 20 pour Hammann.
Comme les niveaux continuent de se rapprocher (25-22-17), les joueurs décident de faire une pause pour rediscuter d’un deal éventuel. Le directeur du tournoi propose une distribution 61K pour Staes, 59K pour Hammann, et 55K pour Labassa, mais finalement les joueurs refusent et le jeu reprend.
Une main intéressante se déroule entre Staes et Hamman, relancée par Staes en petite blind et payée par Hammann. Le flop vient 7-6-10, Staes mise 1,2M et Hammann le suit pour aller voir un turn qui est un autre 6. Staes checke et Hammann mise 3M. C’est au tour de Staes de coller et de checker sur un As à la river. Hamman met 5,8M et Staes paye : 10-5 contre 10-9, et ça partage.
Soudain une main qui sonne comme un éclair dans un ciel sans nuage : tapis de Labassa avec J-10 de carreau et Staes paye immédiatement avec paire de rois. On croit à l’élimination de Labassa mais il trouve deux 10 au board pour doubler à 38M. Staes est amoché à 9,2M (7,7BB)
Labassa a fait preuve de talent et aussi de chance, ce qui est encore plus important (Photo Winamax)
Staes envoie à tapis le coup d’après puis qui trappe Hammann (ou bluffe avec talent) sur un board 7-K-7-As-6 en envoyant à tapis sur une petite mise river de Hammann qui semble sans conviction. Il part à tapis et Hammann montre une paire de 8 qu’il folde. Staes revient à 18M, puis 23M en envoyant sans peur à all-in autant qu’il peut. Un de ses amis du rail belge lui dit « d’aller chercher le loyer ».
Eh bien c’est ce qu’il semble faire le coup d’après en rendant la monnaie de sa pièce à Labassa : il shove As-2 contre As-roi, et fait deux 2 au board ! Il double à 48 et laisse Labassa exsangue (8M).
Hammann ne bouge pas depuis un moment à 20M. Il essaye de mettre la pression à Labassa sur le coup suivant mais il est payé immédiatement avec As-8. Son J-2 fait pâle figure, Labassa prend le coup et double à 15M. Hammann est à 13.
Staes et Hammann (Photo Winamax)
Le coup suivant, Hammann part à tapis, Labassa paye sans trop hésiter, et Staes, au terme d’une longue réflexion, décide de suivre. K-J de pique pour Hammann, As-J de coeur pour Labassa, K-Q off pour Staes. Le flop vient 8-9-10 avec 2 trèfles, la turn est un 5 de pique qui ouvre énormément d’outs pour Hammann mais le 9 de carreau final le renvoie chez lui. La question se pose de savoir s’il regrettera d’avoir fait capoter un deal deux fois. Il touche néanmoins 43000 euros pour sa peine.
Labassa en gagnant ce coup monstrueux remonte à 44M (29BB), Staes est à 30 (22BB). Il y a une nouvelle proposition de deal avant de lancer le heads-up, avec 70k, 66k et 15k laissés à la gagne, mais il est une refusé encore une fois pour prolonger le plaisir. Il est 2h du matin. Les niveaux vont désormais être de 20 minutes.
Labassa met la pression dès le premier coup et fait monter l’écart à 20M avec une relance préflop et un parpaing au flop 6-3-8. Il ne laisse pas Staes respirer pendant les coups suivants, shovant ou misant post-flop pour le faire jeter ses cartes. Staes flat une nouvelle fois du bouton, Labassa part all-in avec As-5 et Staes paye debout sur la table avec As-roi et repasse en tête 32BB contre 22BB. Tout est encore possible !
Staes attaque fort un coup avec une mise à 3,1M préflop, 3M au flop et 8M au turn sur un board Q-4-10-8 et Labassa finit par jeter après une longue hésitation, passant à la moitié du tapis de son adversaire.
Et c’est fini ! Sur le coup suivant, Staes checke quand Labassa complète du bouton. Le flop vient 6-4-7 rainbow. Labassa mise 1,6M. Staes met un long moment à tribet à 4,9M. Labassa prend presque autant de temps pour annoncer all-in et Staes snap-call. K-7 pour Labassa, et 8-5 et quinte max pour Staes. Il faut au Français deux runner-runner pour espérer faire full et s’en sortir mais l’As du turn met fin à tous ces espoirs.
Labassa sort avec 62K euros, Staes avec 90k. Félicitations à lui ! Et merci à Winamax pour ce magnifique événement à Bratislava qui a tenu toutes ses promesses !
L’événement « Face the Pros » où les joueurs peuvent venir défier les membres de l’équipe pro pour des heads-up sur iPad est l’occasion d’affronter les meilleurs dans la bonne humeur.
Côté finale du Main Event, Timothé Labassa colle un open d’Imperatore UTG avec paire de 10, ça fold jusqu’à Cechowski qui se réveille en BB avec As-Roi. Il part à tapis, Imperatore fold sa main random et Labassa call. Les 10 tiennent et Cechowski sort en 5ème position (21600 euros).
Les mains suivantes, Labassa s’essaye à ouvrir avec des mains limites mais doit les jeter une par une face à des relances de mains plus fortes. Hammann, peut-être du fait de l’image qu’Imperatore s’est donné à table, fait plusieurs calls ambitieux sur des tirages qui rentrent à la river, et grignote un peu le tapis du chipleader.
Vient le moment fatidique où l’image qu’il s’est construite pourrait payer : ouvrant avec paire d’As, Imperatore est payé par Staes, le Belge de la table, avec paire de 8 en petite blinde. Mais un 8 tombe au flop et Staes double (21M) , tandis qu’Imperatore retombe à 17M. Les tapis sont maintenant assez proches et l’action ralentit.
Peu de temps après, sur une opposition entre les mêmes avec As-Q contre As-Roi avec un pot monté à 19M, Imperatore trouve un fold surnaturel sur une mise 6,5M à la river (board As-7-2-9-7).
Aliosha Staes est désormais le chipleader et fait un mouv fou quelques coups après : sur une relance de Labassa avec As-10, il tribet à 3,1 à la BB avec As-7 dépareillé, reprend 6,2 en 4-bet de Labassa et shove en 5-bet ! Labassa jette sa main et Staes est à 41M.
Aliosha Staes (Photo Winamax)
Les coups suivants ne font que confirmer cette tendance, d’autant que le Belge semble toucher chaque flop et il part en pause avec une belle avance sur les 3 autres joueurs qui doivent maintenant faire attention à l’ICM pour optimiser leur résultat.
Il n’y aura pas de round d’observation en cette table finale à 7 (qui s’explique par l’impossibilité de distribuer les joueurs sur 2 tables sans désavantager le groupe de 3).
Après 2 tours, Hugo Menant part à tapis UTG, payé par Dylan Cechowski en late avec paire de 10. Le roi-dame de Menant semble bien parti avec un flop Q-K-8. L’As du turn offre les valets en plus des 2 derniers 10 pour Cechowski, et c’est bien un valet qui renvoie finalement Menant chez lui en 7ème position (12080 euros).
Hugo Menant (Photo Winamax)
Le chipleader de la table, Valentin Imperatore, joue très loose, en mettant des patates dans tous les sens sans hésiter à montrer des mains douteuses quand personne ne colle… ça ne tombe pas dans l’oreille de sourds à la table, et sur une nouvelle ouverture d’Imperatore, Jonathan Pastore part à tapis avec 20BB, Imperatore paye avec paire de 7, contre K-Q chez Pastore.
Le flop vient 10-5-J, qui ouvre la quinte par les 2 bouts à Pastore, un 10 au turn lui ouvre également les valets, mais aucun de ses 12 outs ne sort à la river et Pastore sort en 5ème position (21660 euros).