A ce rythme-là, la table finale devrait rapidement pointer le bout de son nez. Mais attention au jinx qui ne se trouve jamais loin. Certes, le rythme des éliminations a été pour le moins intense depuis le coup d’envoi à 12h30. Certes, deux ultimes tables composent encore le High Roller. Mais en jetant un coup d’oeil à la moyenne et aux tapis de nos protagonistes, vous vous rendrez compte que la partie s’annonce encore longue. Seul un véritable shortstack, en la personne de Martin Olali (11 BB), est à signaler lors de ces demi-finales. Les autres prétendants au titre et aux 40 640 € à la clé oscillent ensuite entre 25 et 80 grosses blindes. Une profondeur suffisante pour jouer de nombreux pots post flop.
Mais penchons-nous plutôt sur les trois derniers éliminés observés sur la dernière heure : Mike Alonso, Sven Mc Dermott et Sylvain Nazarian. Le premier a placé une ouverture du bouton avec une légitime paire de dix, avant de payer les 605 000 (17 BB) d’Aladin Reskallah, en possession de . Un As sur le flop a eu raison de lui : après décompte, les deux hommes possédaient un tapis parfaitement similaire. « Ça s’est globalement très bien passé, moins aujourd’hui évidemment. J’ai run tellement jésus hier que je ne peux pas me plaindre. C’était très cool, j’ai eu des bonnes tables », savoure le récent runner-up du BPT Lille au micro de Veunstyle sur la Winamax TV.
Mike Alonso, sur la gauche.
Sven Mc Dermott s’est quant à lui fracassé contre la paire de Rois de l’Irlandais Patrick Clarke, dont il faudra se méfier. L’intéressé à multiplié les performances de choix sur le circuit live – 4e de l’EPT Dublin 2016, 8e de l’EPT Barcelone 2018, vainqueur de la PaddyPower Irish Open 2014 – histoire d’accumuler 1,5 million de dollars. Sven a ainsi 4-bet shoove 900 000 avec As-Valet, mal en point face aux barbus adverses qui conserveront leur avantage de départ.
Patrick Clarke, en chair et en os.
La fin de parcours de Sylvain Nazarian fut standard : 600 000 jetons, all-in avec , snap call par l’Espagnol Maxim Buyl avec les As. Et mercé. Le runner-up du Winamax Poker Tour 2016 est récompensé d’un billet de 2 220 € pour sa 13e place.
Adios
13e : Sylvain Nazarian – 2 220 €
14e : Sven Mc Dermott – 2 220 €
15e : Mike Alonso – 1 830 €
Table télévisée
Siège 1 – Jose Quintas : 2 800 000 (80 BB)
Siège 2 – Samuel Baneham : 2 000 000 (57 BB)
Siège 3 – Philippe Guillou : 2 300 000 (66 BB)
Siège 4 – Martin Olali : 375 000 (11 BB)
Siège 5 – Aladin Reskallah : 1 300 000 (37 BB)
Siège 6 – Jérôme Launay : 950 000 (27 BB)
Table 2
Siège 1 – Gabor Szabo : 1 850 000 (53 BB)
Siège 2 – Matthieu Lamagnere : 875 000 (25 BB)
Siège 3 – Patrick Clarke : 1 975 000 (56 BB)
Siège 4 – Maxim Buyl : 2 400 000 (69 BB)
Siège 5 – Olivier Dumont : 1 125 000 (32 BB)
Siège 6 – Henrique Sobral : 1 300 000 (37 BB)
Tableau de bord
Il reste 12 joueurs (sur 193 entrées)
Level 25 / Blindes : 15 000 – 35 000, BB Ante de 35 000
Tapis moyen : 1 600 000
Prix assuré : 2 220 €
C’est reparti pour s’équilibrer entre joueurs lorsqu’Aliosha Staes, qui avait un peu pris du champ, shove paire de 9 et tombe sur paire de rois chez Timothé Labassa qui double à 20 BB, pour 31 pour Staes, et 20 pour Hammann.
Comme les niveaux continuent de se rapprocher (25-22-17), les joueurs décident de faire une pause pour rediscuter d’un deal éventuel. Le directeur du tournoi propose une distribution 61K pour Staes, 59K pour Hammann, et 55K pour Labassa, mais finalement les joueurs refusent et le jeu reprend.
Une main intéressante se déroule entre Staes et Hamman, relancée par Staes en petite blind et payée par Hammann. Le flop vient 7-6-10, Staes mise 1,2M et Hammann le suit pour aller voir un turn qui est un autre 6. Staes checke et Hammann mise 3M. C’est au tour de Staes de coller et de checker sur un As à la river. Hamman met 5,8M et Staes paye : 10-5 contre 10-9, et ça partage.
Soudain une main qui sonne comme un éclair dans un ciel sans nuage : tapis de Labassa avec J-10 de carreau et Staes paye immédiatement avec paire de rois. On croit à l’élimination de Labassa mais il trouve deux 10 au board pour doubler à 38M. Staes est amoché à 9,2M (7,7BB)
Labassa a fait preuve de talent et aussi de chance, ce qui est encore plus important (Photo Winamax)
Staes envoie à tapis le coup d’après puis qui trappe Hammann (ou bluffe avec talent) sur un board 7-K-7-As-6 en envoyant à tapis sur une petite mise river de Hammann qui semble sans conviction. Il part à tapis et Hammann montre une paire de 8 qu’il folde. Staes revient à 18M, puis 23M en envoyant sans peur à all-in autant qu’il peut. Un de ses amis du rail belge lui dit « d’aller chercher le loyer ».
Eh bien c’est ce qu’il semble faire le coup d’après en rendant la monnaie de sa pièce à Labassa : il shove As-2 contre As-roi, et fait deux 2 au board ! Il double à 48 et laisse Labassa exsangue (8M).
Hammann ne bouge pas depuis un moment à 20M. Il essaye de mettre la pression à Labassa sur le coup suivant mais il est payé immédiatement avec As-8. Son J-2 fait pâle figure, Labassa prend le coup et double à 15M. Hammann est à 13.
Staes et Hammann (Photo Winamax)
Le coup suivant, Hammann part à tapis, Labassa paye sans trop hésiter, et Staes, au terme d’une longue réflexion, décide de suivre. K-J de pique pour Hammann, As-J de coeur pour Labassa, K-Q off pour Staes. Le flop vient 8-9-10 avec 2 trèfles, la turn est un 5 de pique qui ouvre énormément d’outs pour Hammann mais le 9 de carreau final le renvoie chez lui. La question se pose de savoir s’il regrettera d’avoir fait capoter un deal deux fois. Il touche néanmoins 43000 euros pour sa peine.
Labassa en gagnant ce coup monstrueux remonte à 44M (29BB), Staes est à 30 (22BB). Il y a une nouvelle proposition de deal avant de lancer le heads-up, avec 70k, 66k et 15k laissés à la gagne, mais il est une refusé encore une fois pour prolonger le plaisir. Il est 2h du matin. Les niveaux vont désormais être de 20 minutes.
Labassa met la pression dès le premier coup et fait monter l’écart à 20M avec une relance préflop et un parpaing au flop 6-3-8. Il ne laisse pas Staes respirer pendant les coups suivants, shovant ou misant post-flop pour le faire jeter ses cartes. Staes flat une nouvelle fois du bouton, Labassa part all-in avec As-5 et Staes paye debout sur la table avec As-roi et repasse en tête 32BB contre 22BB. Tout est encore possible !
Staes attaque fort un coup avec une mise à 3,1M préflop, 3M au flop et 8M au turn sur un board Q-4-10-8 et Labassa finit par jeter après une longue hésitation, passant à la moitié du tapis de son adversaire.
Et c’est fini ! Sur le coup suivant, Staes checke quand Labassa complète du bouton. Le flop vient 6-4-7 rainbow. Labassa mise 1,6M. Staes met un long moment à tribet à 4,9M. Labassa prend presque autant de temps pour annoncer all-in et Staes snap-call. K-7 pour Labassa, et 8-5 et quinte max pour Staes. Il faut au Français deux runner-runner pour espérer faire full et s’en sortir mais l’As du turn met fin à tous ces espoirs.
Labassa sort avec 62K euros, Staes avec 90k. Félicitations à lui ! Et merci à Winamax pour ce magnifique événement à Bratislava qui a tenu toutes ses promesses !
L’événement « Face the Pros » où les joueurs peuvent venir défier les membres de l’équipe pro pour des heads-up sur iPad est l’occasion d’affronter les meilleurs dans la bonne humeur.
Côté finale du Main Event, Timothé Labassa colle un open d’Imperatore UTG avec paire de 10, ça fold jusqu’à Cechowski qui se réveille en BB avec As-Roi. Il part à tapis, Imperatore fold sa main random et Labassa call. Les 10 tiennent et Cechowski sort en 5ème position (21600 euros).
Les mains suivantes, Labassa s’essaye à ouvrir avec des mains limites mais doit les jeter une par une face à des relances de mains plus fortes. Hammann, peut-être du fait de l’image qu’Imperatore s’est donné à table, fait plusieurs calls ambitieux sur des tirages qui rentrent à la river, et grignote un peu le tapis du chipleader.
Vient le moment fatidique où l’image qu’il s’est construite pourrait payer : ouvrant avec paire d’As, Imperatore est payé par Staes, le Belge de la table, avec paire de 8 en petite blinde. Mais un 8 tombe au flop et Staes double (21M) , tandis qu’Imperatore retombe à 17M. Les tapis sont maintenant assez proches et l’action ralentit.
Peu de temps après, sur une opposition entre les mêmes avec As-Q contre As-Roi avec un pot monté à 19M, Imperatore trouve un fold surnaturel sur une mise 6,5M à la river (board As-7-2-9-7).
Aliosha Staes est désormais le chipleader et fait un mouv fou quelques coups après : sur une relance de Labassa avec As-10, il tribet à 3,1 à la BB avec As-7 dépareillé, reprend 6,2 en 4-bet de Labassa et shove en 5-bet ! Labassa jette sa main et Staes est à 41M.
Aliosha Staes (Photo Winamax)
Les coups suivants ne font que confirmer cette tendance, d’autant que le Belge semble toucher chaque flop et il part en pause avec une belle avance sur les 3 autres joueurs qui doivent maintenant faire attention à l’ICM pour optimiser leur résultat.
Il n’y aura pas de round d’observation en cette table finale à 7 (qui s’explique par l’impossibilité de distribuer les joueurs sur 2 tables sans désavantager le groupe de 3).
Après 2 tours, Hugo Menant part à tapis UTG, payé par Dylan Cechowski en late avec paire de 10. Le roi-dame de Menant semble bien parti avec un flop Q-K-8. L’As du turn offre les valets en plus des 2 derniers 10 pour Cechowski, et c’est bien un valet qui renvoie finalement Menant chez lui en 7ème position (12080 euros).
Hugo Menant (Photo Winamax)
Le chipleader de la table, Valentin Imperatore, joue très loose, en mettant des patates dans tous les sens sans hésiter à montrer des mains douteuses quand personne ne colle… ça ne tombe pas dans l’oreille de sourds à la table, et sur une nouvelle ouverture d’Imperatore, Jonathan Pastore part à tapis avec 20BB, Imperatore paye avec paire de 7, contre K-Q chez Pastore.
Le flop vient 10-5-J, qui ouvre la quinte par les 2 bouts à Pastore, un 10 au turn lui ouvre également les valets, mais aucun de ses 12 outs ne sort à la river et Pastore sort en 5ème position (21660 euros).