La note s’annonçait salée sur ce Day 3 : des 107 joueurs ITM attendus au Palais des Congrès à 15h, seuls dix se sont faufilés au fil des niveaux et des pièges tendus par la variance pour se hisser au Jour 4. Il faut dire qu’avec dix levels d’une heure au programme, l’organisation a mis les bouchées doubles pour écrémer comme il se doit un field encore important. Eh, il faut bien qu’on le finisse ce tournoi.
Ce planning somme toute chargé nous a ainsi amené sur les coups de 4h10 du matin, avec en tête des troupes, l’indétrônable Sonny Franco, encore et toujours assis dans le siège de chipleader, au même titre qu’à l’issue du Jour 2A. Le compte ? 4 875 000, soit 71 grosses blindes à la reprise. La journée du Petit prince de Marrakech s’est déroulée comme sur des roulettes, malgré une petite baisse de régime au cours de la soirée après un important pot concédé à Florian Estegassy.
« J’ai fait une erreur sur cette main, j’ai deux barrels, et je n’aurais pas dû », analyse l’intéressé, qui avait limp-raise sa petite blinde après une relance de Florian de BB, avant deux lâcher deux banderilles… et un tapis en pleine face pour chuter à 800 000. « Mais ça va, ça s’est bien passé, j’ai eu deux ou trois setup au bon moment et j’ai été solide », résume-t-il avec calme et sérénité, de son accent chantant.
Fin tacticien et toujours à la page sur le profil des joueurs encore dans le jeu, Franco surveillera probablement de près Marcin Wydrowski, bien en place avec 39 grosses blindes. « C‘est l’un des plus forts du field. On se croise souvent sur les tournois, je le connais un peu », distille le jeune papa. Le résident marrakchi a clairement raison de se méfier de lui au regard d’une fiche Hendon Mob plutôt solide à mettre au crédit du Polonais.
42 places payées, 933 000 dollars de gains, vainqueur du Main Event WPT Prague 2012 (318 000 €) : on vous passera toutes ses performances à cinq chiffres, au nombre de douze. Bref, on a ici affaire à un sacré morceau qui sera difficile d’aller chercher.
Marcin Wydrowski
Que nous réserve le reste du casting pour demain tout à l’heure : le régulier des clubs parisiens et accessoirement joueur de cash game Florent Estegassy a fait le dos rond toute la journée avant d’exploser au cours de la soirée grâce notamment à deux coups de pouce du destin ; Lianmin Bai s’est extirpé du ventre mou du classement au cours de la dernière demi-heure en éliminant d’une pierre deux coupsEkrem Sanioglu et Alain Zeidan ; Jean-Paul Pasqualini, jamais short stack mais jamais leader, demeure finalement le short stack officiel du Jour 4 ; Gilles Gauyacq, encore inconnu de nos services, se débattra avec vingt grosses blindes.
Sur la table extérieure, le dernier Hollandais du field, en la personne de Duco Ten Haven (en colocation à Londres avec quelques grinders réputés), a plutôt fait bonne impression mais reviendra avec un capital limité de dix-sept blindes ; chipleader du Jour 2B, Ouassini Mansouri a très bien fait le job, et a même bénéficié d’une livraison signée Tarek Bouchama pour conserver un imposant stack ; Ivan Sheptytskyi (16 bb) et Xavier Mouysset (15 bb), que l’on a très peu suivi, devront eux aussi faire bouger les masses.
C’est au terme d’une longue finale que Yoann Kaminisky s’est finalement imposé et a décroché l’épée dédiée au gagnant de cette compétition. Peu d’observateurs auraient misé sur ce joueur discret, passé par des montagnes russes de coinflips au Day 3, et ayant frôlé à plusieurs reprises l’élimination. Il aura également bénéficié d’un étonnant play d’un short-stack à six joueurs restants, lorsqu’il relance avec K-10 offsuit, et fait coucher un short-stack (6BB) qui tenait A-10 en main…
Le fort sympathique Patrice Espinasse, qualifié lors d’un freeroll et journaliste à Midi Libre de son métier, finit runner-up, après avoir pratiqué un poker solide et plus agressif qu’on ne l’aurait imaginé. Le chipleader, Tahar Said, ainsi que le champion 2024, Jérémy Cauchard, n’auront pas réussi d’exploit, finissant respectivement 5ème et 6ème.
Il faut saluer l’excellence de l’accueil assuré par les équipes locales du Pasino Grand, ainsi que de l’organisation assumée par tout le personnel de Texapoker. Alliés à Winamax, ils ont créé un festival sans aucune fausse note, populaire et extrêmement professionnel.
L’attente a été longue, très longue puisqu’il était 1h30 matin passée lorsque que trois éliminations d’affilée ont scellé le sort des neuf survivants de la grande finale. Parmi eux, le champion 2024 WiPT, qui arrive avec le plus petit tapis, mais surtout un solide chip leader, grand habitué du live midstakes, qui aura marqué les esprits après un fold AA étrange en demie finale face à son poursuivant, le très agressif et très chanceux PL Quandalle…
Le stream de la finale est bien sûr à retrouver sur Winamax.fr à partir de 14h !
Au retour du dinner-break, toujours dix-neuf joueurs en lice, et dix éliminations à attendre pour déterminer la table finale. Parmi eux, la belle histoire continue pour les deux qualifiés freeroll des étapes live, qui jouent solidement, ainsi que pour le vainqueur de l’an dernier qui a perdu la majeure partie de son stack avant la pause contre Paul Pirès-Trigo, notamment lors d’un bluff manqué à la river avec… rien contre top-paire, pour près de 5 millions de jetons…