Portraits / Interviews
Dans nos archives… rencontre avec Daniel Negreanu
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5 ans agoon
En 2014, Daniel Negreanu avait pris la rédaction en chef d’un numéro de Poker52… Nous republions, en ces temps de confinement, le meilleur des archives du magazine.
Cela faisait plusieurs mois que le projet couvait : Daniel Negreanu rédacteur en chef de Poker52 pour un numéro, avant le grand bond des World Series Of Poker. Le « Kid » Poker n’étant pas des plus disponibles, surtout avec le tournage en cours d’un biopic documentaire consacré à son incroyable destinée dans le monde du poker, nous avons ainsi réglé les détails à Monte-Carlo lors d’une se ses rares venues en Europe. Son joueur préféré ? Chip Reese ! Les iniatives qu’il encourage dans le poker en ligne ? Twitch et autre GPI. Son combat dans le poker ? Une meilleure gestion de la bankroll et une professionnalisation du milieu. En tout, un entretien inédit et passionnant avec la figure la plus populaire du monde du poker. Le Kid a la parole.
Vous vous apprêtez à partir aux World Series juste après Monte-Carlo, très en avance car c’est un rendez-vous très important pour vous. Et pourtant, parfois, la variance peut vous rattraper…
Je pars à Vegas un mois à l’avance car je veux être en forme parfaite pour le lancement des WSOP, fin mai. Je vais faire beaucoup de gym, passer enfin du temps chez moi et prendre du bon temps, faire un régime végétarien comme toujours, etc. Le poker n’est pas entièrement maîtrisable, et heureusement d’ailleurs ! Pendant les World Series, il faut pouvoir passer entre les gouttes. Je varie mon jeu smallball, pour prendre plus de risque en début de tournoi, afin de tout de suite monter un beau tapis ou sauter. C’est l’inconvénient et l’avantage des WSOP : comme il y a deux tournois minimum qui commencent chaque jour, on a tendance à gambler fortement les petits buy-in de midi et faire un late-registration dans les Championship de 17 heures… Je vais surtout privilégier les tournois mixed-games, où la variance est moindre.
Vous allez encore installer votre trailer sur le parking du Rio ?
Pourquoi, vous ne le trouvez pas beau ? (rires) Oui, je préfère avoir un havre de paix directement à côté des tournois, cela me permet de me reposer lors des pauses, et aussi d’avoir un chef personnel qui me fait de la nourriture végétarienne saine. Je sais qu’à une époque tout le monde a eu sa caravane sur le parking, ils ont tous voulu m’imiter ! (rires) Mais là, je pense qu’on ne sera plus beaucoup… Le but, c’est de me mettre dans les meilleures conditions possibles pour faire de belles performances, et cela, ça n’a pas de prix…
Cela vous rappelle lorsque vous passiez des nuits à jouer à Toronto, et qu’au retour, votre mère vous préparait à manger ?
Peut-être… En tout cas c’était une période formidable car j’étais heureux en famille. Cela a toujours énormément compté pour moi et lorsque mon père a disparu puis, plus récemment, ma mère, ces blessures m’ont véritablement brisé. C’est comme un écosystème émotif qui s’écroule, d’un coup. J’ai perdu pied, parfois, et il m’a aussi fallu du temps pour remonter la pente… J’aurais adoré, par exemple, pouvoir aller à Las Vegas avec mon père, il aurait tellement aimé cette ville. C’était un personnage haut en couleur, toujours la langue bien pendue, et qui aimait la vie.
A quoi ressemblait la scène gambling à Toronto à l’époque ?
J’ai découvert le jeu, et le pari, via le billard. J’étais très adroit, tout jeune adulte, et je passais mes heures libres à écumer les salles de billard de la ville. Toronto est une grande ville cosmopolite, avec plein de communautés différentes —asiatiques, juives, etc.— et qui aiment le jeu. Je passais des nuits entières à battre les autres (et aussi parfois à me faire avoir – rires), et j’avais une petite amie, Evelyn Ng, qui est ensuite devenue star au poker, avec qui je jouais beaucoup. Je devais jouer de 1 à 5$ la partie, mais à la fin de la journée, cela pouvait faire beaucoup, surtout à mon âge. J’ai compris que je pouvais gagner ma vie en jouant. C’était assez incroyable.
Ensuite, j’ai découvert les parties privées de Toronto, et je peux vous jurer qu’il y en avait quasiment autant que d’appartements… C’étaient des clubs clandestins, avec quelques tables. On y passait nos journées et nos nuits, alors que nous étions tout juste majeur. La variante, c’était du Limit, presqu’exclusivement, mais les écarts pouvaient être vraiment importants. Le seul souci, c’était de se faire payer et éviter de se faire braquer, ce qui m’est arrivé à quelques reprises. On ne savait jamais si c’était les propriétaires des lieux, d’ailleurs, qui organisaient cela ou pas ! (rires) Mais je peux dire, comme Doyle, qu’on m’a braqué en pleine partie de cash-game, ça me donne un côté vieux Texan…
A 21 ans, vous tentez un hit, à Las Vegas…
C’était mon premier tournoi ! J’étais bien plus tête brûlée à l’époque que maintenant, et j’y suis allé full bankroll ! C’était en 1996, je crois, et je me suis ruiné en quelques soirées. J’étais le « king » à Toronto dans les parties de Limit 5-10$ à 20-40$, mais ici à Las Vegas, j’étais un vrai « kid » ! (rires) Je ne connaissais pas beaucoup les grands joueurs de l’époque, mais en tout cas je ne leur ai absolument pas marché dessus, comme je l’avais prévu. Mais j’en ai gardé une expérience positive car je n’aime pas trop avoir le goût de la semelle d’un autre sur le visage… J’ai remis en cause tout mon jeu, j’ai refait le match, comme on dit. Et deux années plus tard, en 1998, j’y suis allé avec une bankroll plus solide, grâce à un beau gain dans le casino de Foxwoods, côte est, et surtout une motivation de dingue.
Vous devenez ainsi le plus jeune vainqueur des World Series…
C’est à cause de cela que l’on m’a surnommé le « Kid » du poker mais, cette fois, c’était positif ! C’est la première fois où je gagnais si gros, 170 000$. Todd Brunson, le fils de Doyle, m’avait stacké suite à un satellite, et je l’avais joué, ce tournoi PLHE à 2000$, sans absolument penser à la pression du gain et de la victoire. A l’époque, le field était restreint mais il y avait tous les sharks, tout le monde se connaissait… sauf moi !
Comment avez-vous rebondi par la suite, et comment avez-vous évolué ?
Comme les jeunes de maintenant sur internet : j’ai discuté, des nuits blanches durant, avec les joueurs qui m’impressionnaient le plus. Des types comme Ivey, lorsque vous le voyez débarquer soudainement dans les années 2000, vous comprenez très vite qu’il va changer la manière de jouer le poker. C’était aussi le début des grosses équipes et des sponsors, de légendes comme Ferguson, Juanda, Mortensen, Seidel et autres. Il suffit de regarder Phil Ivey ou Erik Seidel pour vite apprendre d’autres façons de jouer le poker. Nous étions vraiment la nouvelle génération et nous voulions déboulonner les anciens champions —enfin, surtout prendre leur argent ! (rires) Même si, en parallèle, nous les respections énormément, tous les Chip Reese, les Doyle Brunson, les Stu Ungar même, avant sa mort en 1997. C’était comme un passage de témoin, mais les anciens ne voulaient pas trop le lâcher, le témoin… (rires)
Comment expliquez-vous, dans une carrière, une année comme celle de 2004, où vous sembliez imbattable ?
(Rires) C’est vrai que 2004 a été tout bonnement incroyable. C’est bien simple, je faisais toujours les bons calls sur des bluffs, je couchais des mains énormes battues par d’autres encore plus fortes et je gagnais tous mes coinflips ! C’est impossible de perdre dans ce cas là. Cela avait commencé dès janvier, au PCA qui était encore un WPT, où je finis troisième. Déjà à ce moment-là, les médias s’intéressent à moi, et au lieu de me disperser, cela m’aide à me concentrer. J’avais tellement galéré les années suivantes que j’ai senti que c’était mon « spot ». Et puis, dès mars, je finis runner-up d’un autre WPT. Ensuite, je dois signer six places payées aux World Series, dont cinq tables finales et un bracelet ! Incroyable, non ? (rires). Et comme cela ne m’a pas suffit, j’ai enchaîné sur le Main Event à 10 000$ du Plaza, et presqu’immédiatement, le WPT Borgata, que je gagne, et le Five Diamond, où personne n’a pu m’arrêter… C’était un rush incroyable… J’étais jeune, j’avais une motivation sans borne, et je savais déjà que j’étais le meilleur joueur au monde (rires). Enfin, après Phil Hellmuth !
Hellmuth, justement, avait réussi à revenir en force aux World Series avec une toute nouvelle attitude, beaucoup plus sereine et humble, et cela lui a réussi…
Je ne sais pas si Phil est plus humble mais en tout cas, il tilte beaucoup moins depuis quelques temps! Vous avez raison en tout cas, Phil a fait de super World Series, et pour être honnête, j’aurais aimé qu’il gagne un bracelet il y a deux ans, même s’il nous aurait cassé les oreilles pendant des mois ensuite. Il le méritait, car c’est une figure du poker que tout le monde aime détester, et qu’il a su se remettre en cause cette année. Ca a marché, et je pense qu’il devrait vite arrêter de finir runner-up !
Quelle a été votre plus grande déception aux WSOP ?
Sans hésiter, le Main Event en 2001, avant le grand bouleversement Moneymaker. On est 12 joueurs left, et je suis contre Carlos Mortensen et un joueur allemand, qui sur-relance très fort avant le flop. Je touche As-Roi en blinde, et je relance pour faire folder tout le monde. Mais l’Allemand me met à tapis avec une paire de 6, que je paye… Et ca tient, malheureusement. J’étais chipleader avant le coup, et après je saute très vite. Sans ça, peut-être aurais-je pu remporter le Main Event —c’est Carlos qui a gagné, finalement— et déclencher le poker-boom, qui sait ?
Quelle scène la plus folle avez-vous vécu à Las Vegas ?
C’est lorsque j’ai suivi pendant près de quatre journées complètes le match en heads-up de Ted Forrest et Hamid Dastmalchi, au Mirage, à la fin des années 1990. Je connaissais bien Ted, et je les ai observés s’affronter à des sommes folles. Hamid, un Iranien qui était assez doué et avait fait ses preuves lors de précédents WSOP, n’arrêtait pas de boire de l’alcool et de faire des allers-retours aux toilettes pour s’envoyer de la drogue. Ils ont duré comme ça trois jours et quatre nuits, c’était juste dingue. Hamid n’arrêtait pas de parler, il a même vendu son bracelet WSOP, pendant le match, à Forrest, pour une poignée de dollars. A la fin, Hamid s’est littéralement écroulé sur place et une ambulance est venu le chercher. Il était inconscient. Quelques heures plus tard, il sortait de l’hôpital, et allait s’asseoir à une autre partie…
Vous vous battez aussi pour les joueurs de tournoi…
J’irai même plus loin : j’ai toujours lutté contre les tricheurs de tout bord —il n’y a qu’à voir avec Men The Master Nguyen, que j’ai attaqué frontalement pour son réseau de joueurs et de chipdumping—, mais la triche fait aussi partie du poker, comme de toute activité sociale. C’est malheureux, mais c’est ainsi… Je suis pour une lutte des plus efficaces, mais pas au détriment du jeu.
Quels jeunes joueurs vous impressionnent le plus ?
Récemment, je dirais Sam Trickett, Georges Danzer ou encore Ole Schemion. Mais j’ai l’impression à chaque Super High Roller qu’il y a des types de plus en plus jeunes qui viennent poser 100 000$ sur la table ! (rires) Ca doit bien vouloir dire qu’ils savent jouer… ou alors ils ont gagné à la loterie.
L’émergence du poker online peut-elle rebondir avec Twitch ?
Avec la révolution de Twitch, le poker va se démocratiser encore plus vite chez les gamers. C’est fou, quand vous y pensez, qu’il puisse y avoir des millions de spectateurs d’une partie en live sur Twitch. Cela va amener une nouvelle génération encore plus technique, peut-être avec une personnalité moins exubérante mais de super techniciens. Des personnages comme Devilfish, qui vient de malheureusement disparaître, ou Gus Hansen ou mon ami Mike Matusow, cela ne se fait plus. Et il ne faut pas être nostalgique, car il ne faut se créer de personnages, il faut rester ce que l’on est en son for intérieur et se concentrer sur le jeu. Jason Sommervillen, par exemple, a un public dingue sur Twitch, et je m’y mets depuis quelques temps…
Un mot, à propos des joueurs français que vous croisez sur le circuit…
Il y a toute une école française, si l’on peut dire, qui ont bien réussi sur le circuit international. Je pense à des gens comme Fabrice Soulier, Bruno Fitoussi ou ElkY. Et Davidi Kitai, également ! Ah non…Il n’est pas Français, c’est ça ? Belge ? C’est pareil ! (rires) Ces joueurs sont très créatifs, ils veulent faire de beaux gestes, inventer des choses, c’est vraiment très étonnant. Après, il faudrait parfois qu’ils se retiennent, mais c’est aussi ce qui fait la force de leur poker. Pour David, c’est un gambler hors-norme et un très bon joueur. Je crois que le monde entier l’a vu dans les saisons de High Stakes Poker, où il pratique un très bon jeu de cash-game. C’est un joueur imprévisible, lui aussi, qui pratique un jeu très créatif, plus encore qu’Ivey je pense. Sûrement son côté artiste de Français ! (rires) En tout cas, c’est celui qui m’impressionne le plus lorsque je le regarde jouer, avec des types comme Ivey ou Dwan. Il a leur envergure, et c’est surtout un joueur-né, cela se sent dans chacune de ses actions.
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Portraits / Interviews
Rencontre exclusive : Barny Boatman, vainqueur de l’EPT Paris
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9 mois agoon
7 mars 2024Barny Boatman, « One for the good guys »
Il est des figures du poker dont on apprécie la seule existence. Des personnalités qu’on aime suivre sur les réseaux sociaux pour leur intelligence, leur modestie, leur humour et leur humanité. Et quand on les retrouve en table finale d’un tournoi majeur du circuit international, on peut passer sa nuit à le soutenir, anonymement, sur les streaming des compétitions. En finissant vainqueur du fabuleux EPT Paris, organisé conjointement par les casinos Barrière et PokerStars, Barny Boatman a fait plaisir à tous les vrais amoureux du poker. Quelques jours après son succès incontestable en terres parisiennes, le champion anglais nous a accordé un entretien exclusif.
Vous venez de remporter l’une des compétitions les plus relevées de la saison poker, l’EPT Paris. A quel moment pensiez-vous que ce titre était pour vous ?
Je pense que la plupart des joueurs de poker sont plein d’optimisme lorsqu’ils s’inscrivent à un tournoi, autrement ça ne vaut pas le coup de s’acquitter du buy-in ! (rires) En tout cas , c’est mon cas… Ce n’est cependant qu’à mi-journée du Day 2 où j’ai compris que j’arriverais sans doute à la bulle du tournoi avec un joli tapis devant moi, même si j’ai attendu le Day 4, à son début, pour visualiser plus clairement ma place en table finale. A la fin de cette journée-là, j’étais même persuadé que la gagne était envisageable.
Quels ont été les moments pivots de votre tournoi ?
Il y en a eu quelques-uns… J’ai eu plusieurs mains où je suis tombé sur le flop avec une overpaire, et où j’ai réussi à faire coucher la main de mes adversaires en représentant quelque chose de plus fort qu’en réalité. Dans au moins l’une de ces situations, je n’aurais même jamais tenté cela si j’avais su ce que l’autre joueur avait en face ! Il y a eu deux grosses mains qui m’ont assuré le tournoi. La première, à la fin du Day 4, où je paye un bluff avec une main faible dans un très gros pot qui me donne le chiplead, et une autre en finale, où je pousse Kauffman à se lancer dans un énorme bluff alors que j’avais un full contre ses deux paires. Nous n’étions plus que trois, et j’ai été à nouveau propulsé en tête. Ensuite, je n’ai jamais regardé derrière moi ! (rires)
Comment avez-vous fêté cette victoire ?
Tout cet argent va changer la vie de ma compagne et moi-même. Cela tombait bien, on cherchait une maison avec l’eau courante, cela devrait être possible désormais… On a fêté ça avec un très bon repas au Fouquet’s, sur les Champs-Elysées, et ensuite je trouverai bien l’occasion de fêter avec des amis cette belle victoire à Londres, Dublin et même Madrid. Je voudrais partager cette joie avec autant d’amis que possible. Et maintenant que j’ai goûté à la victoire sur l’EPT, je devrais sûrement avoir encore plus envie de remettre ça…
Comment avez-vous débuté le poker, en Grande-Bretagne ?
A l’école, tout simplement. Et ensuite, le circuit classique des parties privées, puis des casinos, mais aussi des cercles de jeux et des cash-games plus élevés avec des hommes d’affaires. J’ai joué dans à peu près tous les endroits possibles au monde : des pubs qui sentaient la bière chaude, des arrière-salles et des clubs luxueux. Où qu’il y ait de l’action, j’y vais, et je franchissais même la Manche souvent afin de voir mon ami Bruno Fitoussi à l’Aviation Club de France, à l’époque.
Quel est l’état de la scène poker britannique en 2024 ?
La culture du poker a toujours été très présente en Grande-Bretagne. De gros circuits sont toujours actifs, comme l’UKIPT qui va débuter à Dublin très prochainement. C’est surtout la scène tournois qui fonctionne très bien, ce qui permet à de jeunes talents de se révéler et de faire de belles performances à l’international.
Vous faites partie du quatuor qui a créé le fameux site de classement HendonMob, qui a changé le monde du poker…
Au début des années 1990, mon frère Ross —qui est un acteur assez connu en Grande-Bretagne— et moi-même avions une partie privée vers le quartier d’Archway, tandis que Joe Beevers et Ram Vaswani en avaient une autre, bien plus chère et sérieuse, dans un autre quartier du nom de Hendon. On est allés jouer là-bas, et uqelques mois plus tard, on s’est retrouvés à faire le tour du monde ensemble. On nous a surnommés à l’époque « The Hendon Mob » (la bande de Hendon, ndlr) même si je suis persuadé encore aujourd’hui que « The Archway Mob » aurait mieux sonné ! (rires)
Pourquoi aviez-vous choisi le poker comme mode de vie ?
C’est la liberté, tout simplement. Seul le poker pouvait m’offrir cela : les voyages, les amis, les défis incessants. Cela vous pousse à toujours réfléchir et apprendre, sans cesse.
Le poker est un jeu d’argent —comment vous en accommodez-vous à un niveau personnel et politique, vous qui êtes très engagé dans le social ?
Il existe bien des façons de gagner sa vie, certains sont plus productives et socialement enrichissantes que d’autres. Je n’ai jamais passé ma vie à simplement jouer au poker. J’essaie toujours d’être impliqué dans des projets plus créatifs, comme l’écriture, mais surtout d’utiliser mon temps et mes ressources financières pour soutenir et aider les personnes et les causes qui me tiennent à cœur. A certains moments de ma vie, lorsque mon indépendance financière et ma disponibilité étaient au mieux, j’ai ainsi pu vraiment être là auprès de mes amis et ma famille.
Comment avez-vous su vous adapter au fil de toutes ces années ?
Vu que je viens de devenir le plus vieux des champions EPT, je suppose que je n’ai pas tout perdu ! (rires) Ce jeu, c’est un jueu d’adaptation, autant face à des joueurs individuels à votre table, mais aussi aux changements de dynamiques d’un jeu ou d’un tournoi, mais aussi aux évolutions des concepts, des styles de jeu et des stratégies qui régissent le poker. Le plus important, je pense, c’est de relever le défi en y prenant du plaisir, de toujours apprendre, et surtout d’improviser selon les circonstances. Je n’étudie pas à proprement parler le jeu, même si je devrais sûrement, et je ne me considère absolument pas comme un des top joueurs de mon époque, mais à certains moments, mon expérience me permet de m’en sortir assez pour que je n’aie pas envie de me mettre à étudier formellement le poker. On me parle souvent du « bon vieux temps du poker », comme si c’était il y a des siècles, mais franchement, gagner un des plus beaux tournois de la saison, dans une des plus belles villes du monde, en magnifique compagnie, ce ne serait pas ÇA les bons vieux jours ? (rires)
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Dans La Tête d’un Pro revient en force sur Winamax !
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12 mois agoon
11 décembre 2023Après la douloureuse élimination d’Alexane Najchaus sur le Freezeout à 3 000 $ lors des WSOP, la série mythique Dans La Tête d’un Pro de Winamax tourne sa caméra vers Mustapha Kanit. Dans cette série de 7 épisodes, le numéro 1 italien prend le relais pour remettre d’équerre cette nouvelle saison, sur l’un des tournois emblématiques des WSOP !
Après 13 ans d’existence, la série Dans la Tête d’un Pro reste fidèle à ses débuts avec un concept fort : transporter les passionnés et la communauté poker dans la peau d’un membre du Team Winamax sur les tournois les plus prestigieux et les plus difficiles de la planète poker.
Le thème WSOP de cette année pour le Team Winamax : surpasser les 3 millésimes précédents, durant lesquels pas moins de 6 bracelets au total ont été remportés.
Le jovial de l’équipe se lance sur l’emblématique 6-Max
Mustapha Kanit, élu clown officiel du Team Winamax est aussi redoutable cartes en mains qu’hilarant durant les pauses-dîner. Lors de cette série d’épisodes, les spectateurs pourront suivre le numéro 1 italien sur l’un des tournois les plus emblématiques de l’ère moderne des WSOP, le 6-max à 5 000 $ l’entrée, où plus de 1 000 joueurs sont attendus.
En quelques années, la marque Texapoker, fondée parApo(stolos) Chantzis, est devenue un incontournable du poker hexagonal, jusqu’à devenir quasiment hégémonique depuis la reprise d’activité après la pandémie Covid. Entouré de François Lascourrèges, fidèle depuis des années, et Mickaël Lesage, nouvel arrivant dans la galaxie Texapoker, Apo crée, dirige et assure désormais plus de 1600 tournois par an. Rencontre du triumvirat qui fait battre le cœur du poker français.
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