Du 24 mai au 9 juin se déroulait le Rainbow Tournament au Cercle Gaillon. Après une série de steps qualificatives, 88 joueurs se sont présentés au step 4 final au buy-in de 1 590 € pour se disputer le titre. Malgré la période délicate, retour du Marrakech Poker Open, début des WSOP ou du trophée Haussmann, de beaux noms du poker français se sont rendus dans le cercle chaleureux et intimiste de la capitale : Jan Boubli, Xavier Detournel, Vikash Dhorasoo, Michel Cohen, Eric Haik, Willy Korchia, Eric Sadoun, Michael Fratty, Fabrice Touil, Michael Guenni ou Mercedes Osti.
Par Tommy Mandel
Jour 1A et 1B
La structure du début de tournoi permettait aux finalistes d’arriver plus ou moins en retard, en tout cas détendus et joviaux lors des premiers niveaux. Plusieurs stratégies s’offraient alors aux joueurs.
La technique Michael Guenni consiste à voir un maximum de flops mais l’oblige à faire le yoyo avec ses jetons, il terminera très mal cette journée. Malgré sa grande combativité, un bad beat suffira à l’éliminer dès le lendemain. La technique de Jan Boubli permet de ramasser des pots sans que les autres s’en rendent compte. En effet, grâce à son charisme, Jan capte et hypnotise son auditoire en leur racontant des anecdotes ou en donnant son avis sur tel ou tel grand joueur. Ses adversaires pendus à ses lèvres ne participent qu’à peine à la partie. Sans faire de vagues, il terminera la journée dans les chipleaders. Et enfin la stratégie peut-être pas la plus efficace mais à coup sûr la plus spectaculaire : le « Fratton-Show » interprété par Michael Fratty. Bien connu de tous, Michael fait son numéro situé à mi-chemin entre Daniel Negreanu et Jamel Debbouze et non pas pour sa propre table mais pour le cercle entier ! Qu’on l’aime ou pas, il ne laisse pas indifférent. Après avoir énervé quelques-uns de ses voisins, Michael Fratty se retrouve à tapis contre l’un d’eux. Il est largement devant avec A-J contre K-9 lorsque la croupière retourne un flop anodin x-x-10. Mais un roi inverse totalement la tendance au tournant et Michael condamné s’adresse alors à la croupière : « C’est pas grave, sors-moi une dame de carreau par exemple et je t’invite à dîner chez ma mère ! » Incroyable mais vrai : le génie exauça son vœu ! La salle explosa littéralement à l’apparition de la dame de carreau. Pourtant bien relancé dans le tournoi, il subira très vite un bad beat et l’invitation à manger tombera à l’eau à son élimination.
Parmi ceux qui termineront ce Jour 1 en tête du chipcount, Mercedes Osti et Joachim Leppala ont connu un parcours différent même si la finalité a été la même. Le jeune Suédois a tout de suite pris les commandes du tournoi en remportant quasiment tous les coups qu’il a joués. En réussissant à faire trembler toute sa table, il a tranquillement donné du volume à son stack sans connaître la moindre résistance. Même la tentative d’arrachage pré-flop de Fabrice Touil lui a coûté la sortie alors qu’il était encore dans le rythme des autres. Quant à Mercedes Osti, elle a connu un début de Jour 1 beaucoup plus poussif dû au fait d’être à la table la plus agressive. Après l’élimination très prématurée d’Eric Haik (qui a alors laissé plus de place), un bluff gagnant de Mercedes lui fera reprendre confiance et la guidera tout droit jusqu’à la place de chipleader provisoire sur l’ensemble des deux Jours 1.
On notera les éliminations de Giuseppe Zarbo, Willy Korchia ou Michel Cohen à l’instar de la qualification pour le Jour 2 du chanteur Grégoire (Boissenot), Pierre Brochard, Alain Confino, Nicolas Langlois d’Estaintot, Rodolphe Dethiere ou Franck Makaci.
Jour 2 et finale
Initialement prévus sur deux jours, le Jour 2 et la finale ont été ramenés sur un seul à la demande des joueurs. Ce sont donc 38 finalistes rescapés sur les 88 engagés qui se sont retrouvés mercredi 9 juin pour une soirée qui s’annonçait très longue. Tout d’abord, on a assisté aux éliminations éclairs de Vikash Dhorasoo, de Jan Boubli puis un peu plus tard d’Eric Sadoun puis de Xavier Detournel. Les journées au Rainbow Tournament se suivent et ne se ressemblent pas. Le Suédois Joachim Lepalla continue de pratiquer un poker ultra-agressif mais enchaîne les mauvaises rencontres et s’effondre peu à peu. Mercedes Osti connaît elle aussi un début de finale très difficile, mais sa patience lui laissera le sursis nécessaire.
Au contraire, Gil Bot, Stéphan Conqui, Pascal Aznar ou Richard Ekert prennent l’ascendant et font tranquillement leur chemin vers les sommets du chipcount. Mercedes Osti attendra son deuxième déclic du tournoi pour prendre les choses en mains. Psychologiquement, elle n’était pas vraiment au top à ce moment de la finale. À la table voi- sine, les rois venaient de se faire craquer consécutivement par les dames puis par les trois. Mercedes nous confia alors qu’elle reste sur 5 duels perdus à 80/20 à Marrakech et que sa confiance est au plus mal. C’est tout naturellement qu’elle se lèvera de table en annonçant « Je ne veux pas voir cette horreur » lorsqu’elle engagera tout son tapis avec les rois et payée par A-8. Le sort enfin conjuré puisqu’elle fera même un brelan, la suite du tournoi allait être tout autre pour elle qui retrouvait alors un semblant de confiance. Cet épisode lui permettra par la suite d’oser un slowplay avec les as qui optimisera parfaitement ce coup.
Initialement prévus sur deux jours, le Jour 2 et la finale ont été ramenés sur un seul à la demande des joueurs. Ce sont donc 38 finalistes rescapés sur les 88 engagés qui se sont retrouvés mercredi 9 juin pour une soirée qui s’annonçait très longue. Tout d’abord, on a assisté aux éliminations éclairs de Vikash Dhorasoo, de Jan Boubli puis un peu plus tard d’Eric Sadoun puis de Xavier Detournel. Les journées au Rainbow Tournament se suivent et ne se ressemblent pas. Le Suédois Joachim Lepalla continue de pratiquer un poker ultra-agressif mais enchaîne les mauvaises rencontres et s’effondre peu à peu. Mercedes Osti connaît elle aussi un début de finale très difficile, mais sa patience lui laissera le sursis nécessaire.
Au contraire, Gil Bot, Stéphan Conqui, Pascal Aznar ou Richard Ekert prennent l’ascendant et font tranquillement leur chemin vers les sommets du chipcount. Mercedes Osti attendra son deuxième déclic du tournoi pour prendre les choses en mains. Psychologiquement, elle n’était pas vraiment au top à ce moment de la finale. À la table voi- sine, les rois venaient de se faire craquer consécutivement par les dames puis par les trois. Mercedes nous confia alors qu’elle reste sur 5 duels perdus à 80/20 à Marrakech et que sa confiance est au plus mal. C’est tout naturellement qu’elle se lèvera de table en annonçant « Je ne veux pas voir cette horreur » lorsqu’elle engagera tout son tapis avec les rois et payée par A-8. Le sort enfin conjuré puisqu’elle fera même un brelan, la suite du tournoi allait être tout autre pour elle qui retrouvait alors un semblant de confiance. Cet épisode lui permettra par la suite d’oser un slowplay avec les as qui optimisera parfaitement ce coup.
Le field s’est ensuite très vite retrouvé à 13 joueurs pour 10 places payées. Après une courte discussion entre les deux tables restantes, tous se sont mis d’accord pour rembourser le buy-in des imminents 13e, 12e et 11e, soit 1 500 € par trois à retirer du prizepool total. Un geste fairplay salué par l’ensemble alors que certains joueurs avaient un stack suffisant pour se permettre de refuser ce deal.
Le jeu s’est alors significativement desserré pour très vite dessiner la table finale. Mais la pendule affichait déjà 3 heures du matin passées et les 10 finalistes commençaient alors à se poser des questions sur la suite du déroulement sachant que le Cercle Gaillon ferme à 6h.
Après les pâtisseries, croissants et cafés servis, la table finale s’expliquera jusqu’à n’être plus que 6 joueurs. Joachim Leppala visiblement le plus motivé pour le titre final continua à mettre la pression. Mais un énorme pot perdu le poussera à faire un push suicidaire car alors payé par toute la table. Une fois le Suédois éliminé, les cinq Français restants s’arrangent dans un deal qui permettra d’accélérer le dénouement final. La patience paiera pour Mercedes Osti qui l’emportera finalement face à Pascal Aznar en heads-up. Elle écrit ainsi une belle ligne dans son palmarès et ajoute 41 000 € de gain pour cette victoire. Elle s’avouera très satisfaite de son tournoi et déclarera avoir su rester patiente malgré quelques mauvais coups subis. Et pour une fois, la chance pourtant si rare pour elle, a cette fois été au rendez-vous et lui a ainsi facilité les attaques indispensables pour un tel résultat.
Le heads-up aura finalement été assez rapide malgré un retour de suspens dans un match qu’on pensait à sens unique après le KO de Sofian dès le début de la finale.
Didier Logghe se sera bien battu mais s’incline au final avec Valet Sept contre la paire de Huit à l’issue d’un board : 6 7 K 2 4
Belle victoire pour Sofian, qui empoche un chèque de 35230€, tandis que Didier repart avec un gain de 23350€.
Place désormais au champagne et à la photo officielle pour célébrer le vainqueur du BPT Toulouse 2018.
Assis devant une tonne, Sofian remporte le trophée du BPT Toulouse 2018, en costaud !
Niveau 33 – 150k/300k ante 25k – 2 joueurs – Moyenne : 10425k
Le heads-up commence très fort par un double-up de Sofian, qui arrive à doubler avec As Six contre les Dames, une nouvelle fois, chez Didier. Le 6 au flop puis l’As turn et Didier doit se délester de 9025k, le montant du tapis adverse. Pour la plus grande joie du clan de Sofian, resté en nombre malgré l’heure tardive.
Puis Didier relance la machine et enchaîne deux double ups de suite pour revenir à niveau !
Ce heads-up commence très fort, en mode montagne russe.
Le champagne va réchauffer si les deux finalistes ne se décident pas !
Niveau 33 – 150k/300k ante 25k – 3 joueurs – Moyenne 6950k
Enorme coup entre Didier Logghe et Ludovic Soleau, le premier allant sortir le second en deux coups de suite.
Le coup principal, celui qui déstacke Soleau et le laisse avec une toute petite blind, se déroule d’une façon bien étrange. Fatigue ou méconnaissance des règles, Didier de petite blind, annonce « relance » en poussant la mise initiale qu’avait posé Ludovic au bouton, soit un min-raise. Sofian en BB s’échappe du coup et après intervention rapide et efficace du floor, on n’autorise à Didier qu’une min relance, ce que s’empresse de compléter Ludovic.
Flop QJ4. All-in de Ludovic et insta call de Logghe, avec QQ pour brelan max floppé. Ludovic retourne les As, meurtris, et rien ne vient l’aider. Après avoir payé les 4420k du tapis adverse, il ne lui reste que 450k, soit à peine une BB, qu’il perdra le coup suivant contre le même adversaire.
Ludovic Soleau sort donc à la troisième place, pour un joli gain de 15720€ !