Au terme d’un tête-à-tête de plus de six heures (le deuxième plus long affrontement à deux joueurs de l’histoire du Main Event des WSOP, 28 ans après la victoire de Tom McEvoy), c’est finalement l’Allemand Pius Heinz, 22 ans, qui remporte le titre le plus prestigieux au monde en gagnant le Main Event devant un autre Européen, le Tchèque Martin Stazko. Pour cette magnifique performance, il repart en Allemagne avec 8 715 638$…
Malgré le relatif anonymat du « line-up » de cette table finale (anonymat renforcé par l’effet « Black Friday », les sites online de poker qui d’habitude assurent la promotion des joueurs n’ont pas pu publiciser leurs champions pendant les 3 mois de pause précédant la table finale des November Nine), cette cuvée 2011 a été, d’après les spécialistes, l’une des meilleures.
Symbole de cette table finale toute en rebondissements, le nouveau champion du monde, Pius Heinz : commençant cette dernière ligne droite avec le septième stack sur neuf joueurs restants, il finit grand champion, après avoir éliminé lui-même six des huit opposants qui se dressaient sur sa route.
Le plus « malheureux » de ces jeunes millionaires n’est autre que Ben Lamb. L’Américain pourra toujours se consoler avec deux victoires de choix : le titre de joueur WSOP 2011 et, accessoirement, les quelques 4 millions de dollars réservé au troisième de la compétition… Mais Lamb était revenu au mois de Novembre avec de claires ambitions, dont celle de raser la table finale…
C’est en deux temps que Lamb rejoint le « rail », suite à une remontée en dernière minute de Stazko. Le Tchèque bat tout d’abord le Roi-Valet de coeur de Lamb avec une paire de 7 qui tient sur un board bat : 9-2-2-3-10. Après ce coup, il ne reste plus que 12,5 millions de jetons à Lamb.
Le coup suivant, Stazko se contente de payer la relance au bouton de Heinz. Sur un board, As-9-6, multicolore, Stazko relance à 3 millions, payé par Heinz après 30 secondes de réflexion. Le turn tombe, un 9, checké par les deux joueurs. A la river, un Valet, sur lequel Stazko mise 4,5 millions. Au bout de quelques minutes, Heinz relance à 14,2 millions. Le Tchèque prend 5 bonnes minutes, puis se décide à payer. Bonne décision : les Rois du Tchèque sont bien loin devant le Roi-Dame de l’Allemand…
Quelques mains suivantes, c’est au tour de Lamb d’aller à tapis depuis la petite blinde, avec seulement Dame-6 en main, payé instantanément par les Valets de Stazko, qui élimine le dernier Américain en course.
La main clé dans le duel entre Stazko et Heinz : un tapis payé pour un pot de 160 millions de jetons. Sur un board 10-7-Roi avec deux trèfles, Stazko se décide à payer le tapis de Heinz après de longues minutes de réflexion. Le Tchèque a pourtant Dame-9 de trèfle en main, et l’Allemand uniquement As-Dame de coeur. C’est pourtant lui qui est devant en terme de statistiques et deux « briques » plus tard, il reprend le chiplead, avec quatre fois plus de jetons… La dernière main sera anecdotique : la hauteur As-Roi d’Heinz qui bat le 10-7 de trèfle de Staskzo, shortstack. Une très belle victoire, en tout cas, qui confirme la santé du poker européen…
Seulement 48 joueurs restants sur les plus de 720 inscrits au PLO Championship des WSOP à 10 000$ de buy-in, mais de beaux espoirs français à surveiller : deux d’entre eux sont dans le Top 10 des chipcounts (Elie Nakache, 2ème ; Sonny Franco, 8ème) tandis que d’autres noms connus du poker hexagonal sont encore en lice avec un tapis qui leur permettrait de revenir dans la course en tête : David Benyamine (23e), Bruno Fitoussi (36e) et Karim Lehoussine (41e). A suivre dès demain pour déterminer la table finale, avec plus de 1 300 000$ à la gagne !
Ne nous mentons pas : peu de gens mettaient encore une pièce sur Daniel Negreanu depuis plusieurs années. Le joueur toujours sponsorisé (après PokerStars, GG Poker) avait de quoi brûler du buy-in, sans pour autant faire beaucoup de performances. Et voilà qu’il revient par la plus grande porte possible au devant de la scène poker avec une victoire dans le plus beau tournoi de l’année, le 50 000$ mixed-games, toujours aussi relevé.
Petit field, bien sûr, mais une table finale qui avait convoqué aussi bien Phil Ivey que David Benyamine, deux autres gloires absolues de ces variantes. Le Canadien remporte plus de 1 178 000$ mais, et cela n’a pas de prix, l’estime renouvelée de ses pairs !
C’est dans le Poker Player’s Championship à 50 000$ des WSOP qu’on reconnait les meilleurs des joueurs, les plus polyvalents et les plus constants. Et à ces jeux-là, à 13 joueurs restants, il y a un chipleader qui n’est autre que David Benyamine, surement le joueur le plus brillant de toutes les générations. Il annonce d’ailleurs chez nos confrères de Winamax vouloir faire un come-back massif, même en Europe, dans les mois à venir… Restent à ses côtés d’autres grands noms, plus short-stack, comme un certain Phil Ivey, mais aussi Michael Mizrachi et Daniel Negreanu…