Grosse émotion hier dans les rangs français, et surtout du côté des proches de ce jeune joueur déjà remarqué lors des EFOP 2012 et de son Main Event, dont il avait fini runner-up : le jeune Français vient de décrocher le premier bracelet tricolore de l’été (ce n’est, on espère, qu’un début) en s’adjugeant l’Event 6, un NLHE 5 000$ Mix-Max, au terme de 5 journées éprouvantes de tournoi.
Tout avait commencé la semaine dernière avec ce tournoi bien particulier : Day 1 en full-ring, Day 2 en short-handed, Day 3 en heads-up, Day 4 pour la finale. Mais c’était sans compter le match marathon mené en demi finale par Aubin Cazals qui avait eu besoin de pas moins de 9 heures pour se débarrasser de Warwick Mirzikinian, tandis qu’Hugo Lemaire chutait en quatrième place.
Revenus pour un exceptionnel Day 5, les deux finalistes ont bataillé ferme pendant plusieurs heures, reprenant le chiplead à tour de rôle, avec un net avantage pour Joseph Cheong, plus souvent légèrement en tête. Mais le joueur hexagonal, qui fait partie de La Korporation, n’a pas lâché une miette, mettant un coup d’accélérateur à coups de 3-bet et 4-bet au bout de 4 heures de duel.
C’est sur un coup quasi-inévitable à ce stade de la compétition que Cheong laisse filer le bracelet : à égalité de jetons (3 millions environ), Cheong relance à 50 000 au bouton sur des blindes 10 000/20 000 (ante 2 000), 3-betté par Cazals à 130 000. Cheong décide de faire le deuxième 4-bet de tout le duel, à 350 000. Cazals ne s’en laisse pas conter, 5-bettant à 730 000. Qu’a poussé Cheong à pousser son tapis à ce moment ? La fatigure ? Un mauvais read ? En tout cas, il pousse tout devant lui dans l’instant, paire de 4 en mains, snap-called par Cazals, royal avec sa paire de Rois. Pas de badbeat pour le Français qui, un board rassurant plus tard (flop avec un Roi, avec cependant une runner-runner possible pour Cheong), vit le rêve éveillé d’Elie Payan de l’année dernière : venu outsider à Vegas, il repart plus riche de près de 500 000$ et un bracelet au poignet…
Seulement 48 joueurs restants sur les plus de 720 inscrits au PLO Championship des WSOP à 10 000$ de buy-in, mais de beaux espoirs français à surveiller : deux d’entre eux sont dans le Top 10 des chipcounts (Elie Nakache, 2ème ; Sonny Franco, 8ème) tandis que d’autres noms connus du poker hexagonal sont encore en lice avec un tapis qui leur permettrait de revenir dans la course en tête : David Benyamine (23e), Bruno Fitoussi (36e) et Karim Lehoussine (41e). A suivre dès demain pour déterminer la table finale, avec plus de 1 300 000$ à la gagne !
Ne nous mentons pas : peu de gens mettaient encore une pièce sur Daniel Negreanu depuis plusieurs années. Le joueur toujours sponsorisé (après PokerStars, GG Poker) avait de quoi brûler du buy-in, sans pour autant faire beaucoup de performances. Et voilà qu’il revient par la plus grande porte possible au devant de la scène poker avec une victoire dans le plus beau tournoi de l’année, le 50 000$ mixed-games, toujours aussi relevé.
Petit field, bien sûr, mais une table finale qui avait convoqué aussi bien Phil Ivey que David Benyamine, deux autres gloires absolues de ces variantes. Le Canadien remporte plus de 1 178 000$ mais, et cela n’a pas de prix, l’estime renouvelée de ses pairs !
C’est dans le Poker Player’s Championship à 50 000$ des WSOP qu’on reconnait les meilleurs des joueurs, les plus polyvalents et les plus constants. Et à ces jeux-là, à 13 joueurs restants, il y a un chipleader qui n’est autre que David Benyamine, surement le joueur le plus brillant de toutes les générations. Il annonce d’ailleurs chez nos confrères de Winamax vouloir faire un come-back massif, même en Europe, dans les mois à venir… Restent à ses côtés d’autres grands noms, plus short-stack, comme un certain Phil Ivey, mais aussi Michael Mizrachi et Daniel Negreanu…