Cette semaine, le feu a encore brûlé dans les trailer-parks du North Vegas. A quelques mètres du marché populaire de Broad Acres, rendez-vous hebdomadaire incontournable de la communauté latino de las Vegas où se croisent toutes les « petites mains » du casino business, les flammes sont montées haut dans le ciel pendant plusieurs heures. Deux enfants sont morts dans les flammes, incarcérés dans l’acier brûlant de la vieille caravane qui les abritait, eux et leurs parents. Les camions de pompier, arrivés au bout de plus d’une demie heure, n’ont rien pu faire contre la tragédie.
Dans ces grands ensembles décatis qui peuplent tout le nord de Las Vegas, la vie et la mort n’ont guère plus de valeur. Les trailer-parks constituent un pan important de la culture « white-trash » américaine, et reflètent parfaitement l’idéal américain de mobilité et sa réalité économique actuelle, aux confins du quart-monde dans ses quartiers les plus défavorisés. Ces gigantesques terrains poussiéreux concentrent toute la misère de Vegas : des caravanes le plus souvent immobilisées (trop vieilles, trop rouillées, démunies de leurs roues volées par des voisins mal intentionnés), des familles décimées et sans le sou, une insécurité permanente. « La ville et le comté forcent les propriétaires de ces terrains à les mettre aux normes ; les prix des terrains explosent ; les promoteurs et les investisseurs proposent aux familles propriétaires des millions de dollars pour racheter leurs terrains. Il semble assez logique pour eux de les revendre », rapporte un habitant du La Jolla, un grand ensemble situé au Nord-Est de la ville. « Selon la loi, les propriétaires doivent payer le coût de déplacement de la caravane dans un rayon de 80 kilomètres. Et lorsque le mobile-home ne peut être déplacé, les habitants touchent 20% de la valeur d’achat. Avec cela en poche, ils doivent dénicher un endroit à las Vegas qui acceptera leurs petits-enfants et leurs animaux, un endroit où soulager leur pauvreté. Un tel lieu n’existe pas sous le soleil brûlant de Las Vegas.Personne, politiciens ou travailleurs sociaux, n’a de réponse à ce problème. Que faire, se plaignent-ils ? Tout propriétaire a le droit de vendre son terrain. C’est la libre entreprise. C’est même la preuve que le système fonctionne correctement. La main passe aux grandes entreprises —les promoteurs, les investisseurs, les fonds de pension, les casinotiers. Ils ont tous de l’argent à se faire. Ils font partie de la communauté. Qui pourrait bien les empêcher d’en profiter ? »
« La silhouette lourde de la caravane, pataude, horizontale, fait tache dans un paysage qui s’étale désespérément à la verticale, un peu plus haut vers le soleil », résume un journaliste local, O’Brien. Son plus célèbre représentant en était un joueur de poker de l’ancienne école, Puggy Pearson. Ancien champion de backgammon, il était proche des rounders à l’ancienne, Chip Reese, Stu Ungar, Doyle Brunson et Amarillo Slim. La génération suivante a été formée à la dure par ces joueurs aux règles parfois mouvantes : « J’étais joueur pro de backgammon », se souvient Erik Seidel, « et j’ai croisé Pearson, Ungar et Reese. Ils m’ont tellement impressionné qu’ils m’ont persuadé de venir tenter ma chance au poker alors que j’étais à Vegas pour un tournoi de poker. Je me suis assis à leur table au Dunes, c’était un autre monde. »
Pearson est un enfant du trailer-park, une icône libertaire du rêve américain. Né dans les montagnes du Tennessee, il connaît l’extrême pauvreté de l’après-crise de 1929 : « Nous étions si pauvre que nous devions déguerpir chaque mois, quand le loyer du terrain de notre caravane allait tomber », se souvenait-il pour les caméras d’ABC. Formé à la dure, Pearson est un joueur itinérant, sans attaches, sans foi non plus. Un rounder qui n’aura jamais lâché, de toute sa vie, sa caravane. Surnommé par lui-même le « roving gambler » (le gambler sur roues), il écume toutes les Etats-Unis dans sa caravane-maison, cartographiant les villages du Texas à l’Ohio en passant le Kentucky. Sur le bord du bus, un slogan en guise d’avertissement : « I’ll play any man from any land any game he can name for any amount he can count » (« Je jouerai contre n’importe qui, pour n’importe quelle somme, tant qu’il les a sur lui »). Et en plus petit : « Provided I like it » (« Enfin, si ca me plaît »). Pearson est mort à quelques semaines des World Series 2006 ; sa caravane, à moitié démembrée, repose à tout jamais dans un jardin abandonné d’Henderson.
Le heads-up aura finalement été assez rapide malgré un retour de suspens dans un match qu’on pensait à sens unique après le KO de Sofian dès le début de la finale.
Didier Logghe se sera bien battu mais s’incline au final avec Valet Sept contre la paire de Huit à l’issue d’un board : 6 7 K 2 4
Belle victoire pour Sofian, qui empoche un chèque de 35230€, tandis que Didier repart avec un gain de 23350€.
Place désormais au champagne et à la photo officielle pour célébrer le vainqueur du BPT Toulouse 2018.
Assis devant une tonne, Sofian remporte le trophée du BPT Toulouse 2018, en costaud !
Niveau 33 – 150k/300k ante 25k – 2 joueurs – Moyenne : 10425k
Le heads-up commence très fort par un double-up de Sofian, qui arrive à doubler avec As Six contre les Dames, une nouvelle fois, chez Didier. Le 6 au flop puis l’As turn et Didier doit se délester de 9025k, le montant du tapis adverse. Pour la plus grande joie du clan de Sofian, resté en nombre malgré l’heure tardive.
Puis Didier relance la machine et enchaîne deux double ups de suite pour revenir à niveau !
Ce heads-up commence très fort, en mode montagne russe.
Le champagne va réchauffer si les deux finalistes ne se décident pas !
Niveau 33 – 150k/300k ante 25k – 3 joueurs – Moyenne 6950k
Enorme coup entre Didier Logghe et Ludovic Soleau, le premier allant sortir le second en deux coups de suite.
Le coup principal, celui qui déstacke Soleau et le laisse avec une toute petite blind, se déroule d’une façon bien étrange. Fatigue ou méconnaissance des règles, Didier de petite blind, annonce « relance » en poussant la mise initiale qu’avait posé Ludovic au bouton, soit un min-raise. Sofian en BB s’échappe du coup et après intervention rapide et efficace du floor, on n’autorise à Didier qu’une min relance, ce que s’empresse de compléter Ludovic.
Flop QJ4. All-in de Ludovic et insta call de Logghe, avec QQ pour brelan max floppé. Ludovic retourne les As, meurtris, et rien ne vient l’aider. Après avoir payé les 4420k du tapis adverse, il ne lui reste que 450k, soit à peine une BB, qu’il perdra le coup suivant contre le même adversaire.
Ludovic Soleau sort donc à la troisième place, pour un joli gain de 15720€ !