Champion olympique à Sydney en 2000 et champion du monde 2007-2009, Brahim Asloum est le mieux placé pour comparer le poker au sport de haut niveau. Pour lui, le poker est un match de boxe. Les gants désormais raccrochés, Brahim se lance dans les World Series… of Boxing, au poste de propriétaire de la franchise Paris rassemblant 20 boxeurs dans 5 catégories.
Par Tommy Mandel.
Vous souvenez-vous de votre première partie de poker ?
Il y a une dizaine d’années, une par- tie entre amis était organisée vers Marseille, mais je ne savais jouer qu’au poker fermé. Un copain m’a alors appris le Texas Hold’Em dans le TGV qui nous y emmenait. Arrivé là-bas, j’ai rasé toute la table !
Quel type de joueur êtes-vous ? À quelle fréquence jouez-vous ?
Lorsque je boxais encore, j’y jouais après les combats, pendant mes phases de repos à Las Vegas, Saint-Martin ou à L’Aviation Club de France. J’ai également mes parties du vendredi chez tel ou tel autre copain. En fait, je joue par périodes.
Votre meilleur ou pire souvenir à une table de poker ?
Mon souvenir le plus fort est une caméra cachée dans laquelle je jouais avec des magiciens sans le savoir. En deux heures de jeu, j’ai touché des carrés, une quinte flush royale… la barraca ! Je ne pouvais pas me poser la question de savoir si c’était truqué ou non puisque je gagnais. La suite du scénario envenimait la situation… Je suis passé par toutes les émotions possibles.
Quels aspects du poker préférez- vous ?
Il y a énormément de similitudes avec la boxe. On peut être touché après avoir pris un coup, mais il faut faire croire à l’adversaire que tout va bien. On est également dans le bluff, avant ou pendant le combat. On peut essayer de faire croire qu’on est max alors qu’on ne l’est pas. L’opposition et la stratégie sont primordiales et il faut toujours s’adapter. J’adore les tables, pouvoir sentir ce qu’il y a autour de moi : les gens qui respirent, leur comportement, pouvoir détecter des choses.
Êtes-vous plutôt live ou online ? Tournoi ou cash-game ?
Au début, je préférais le cash-game parce je jouais contre des adversaires qui misent leur propre argent et tu peux donc jouer l’homme et sa valeur. Si tu as pris l’ascendant et que tu arrives à garder le cap, tu peux y arriver. J’ai ensuite découvert les « vrais » tournois, à Saint-Martin. J’ai remporté le premier contre une cinquantaine de joueurs puis j’ai fini 6e quelques jours plus tard parmi 80 joueurs. Les tournois sont plus stratégiques : il faut être plus patient, savoir être agressif quand il le faut, savoir passer des heures sans vraiment jouer, changer de table et se réadapter.
Seriez-vous prêt à vous lancer dans une carrière de joueur professionnel/sponsorisé (avec tout ce que cela entraîne comme obligation : déplacements, interviews, etc.) ?
Oui, c’est quelque chose qui me convient puisque je suis en déplacement depuis tout jeune. Je parcours le monde entier, je m’arrête trois mois, je reviens, je repars… Je me sens très bien à Paris, mais j’ai toujours besoin de bouger. Ce serait donc avec plaisir !
Quels joueurs inviteriez-vous à votre partie afin de former votre table idéale ? (8 joueurs)
De grands joueurs comme Patrick Bruel, Gus Hansen, Phil Laak, Fabrice Soulier (qui me doit toujours un cours de poker) et de partager ce plaisir avec mes amis Samuel et Boris.
Quelles qualités sont pour vous indispensables afin de gagner au poker ? Les possédez-vous ?
Il me manque beaucoup de choses, mais essentiellement la pratique au contact des meilleurs joueurs. C’est la meilleure manière de progresser. Si je m’entraîne avec des boxeurs moyens, je vais certes prendre du plaisir, maintenir ma forme, exécuter une belle gestuelle, mais je ne serais pas dans la difficulté.
Le heads-up aura finalement été assez rapide malgré un retour de suspens dans un match qu’on pensait à sens unique après le KO de Sofian dès le début de la finale.
Didier Logghe se sera bien battu mais s’incline au final avec Valet Sept contre la paire de Huit à l’issue d’un board : 6 7 K 2 4
Belle victoire pour Sofian, qui empoche un chèque de 35230€, tandis que Didier repart avec un gain de 23350€.
Place désormais au champagne et à la photo officielle pour célébrer le vainqueur du BPT Toulouse 2018.
Assis devant une tonne, Sofian remporte le trophée du BPT Toulouse 2018, en costaud !
Niveau 33 – 150k/300k ante 25k – 2 joueurs – Moyenne : 10425k
Le heads-up commence très fort par un double-up de Sofian, qui arrive à doubler avec As Six contre les Dames, une nouvelle fois, chez Didier. Le 6 au flop puis l’As turn et Didier doit se délester de 9025k, le montant du tapis adverse. Pour la plus grande joie du clan de Sofian, resté en nombre malgré l’heure tardive.
Puis Didier relance la machine et enchaîne deux double ups de suite pour revenir à niveau !
Ce heads-up commence très fort, en mode montagne russe.
Le champagne va réchauffer si les deux finalistes ne se décident pas !
Niveau 33 – 150k/300k ante 25k – 3 joueurs – Moyenne 6950k
Enorme coup entre Didier Logghe et Ludovic Soleau, le premier allant sortir le second en deux coups de suite.
Le coup principal, celui qui déstacke Soleau et le laisse avec une toute petite blind, se déroule d’une façon bien étrange. Fatigue ou méconnaissance des règles, Didier de petite blind, annonce « relance » en poussant la mise initiale qu’avait posé Ludovic au bouton, soit un min-raise. Sofian en BB s’échappe du coup et après intervention rapide et efficace du floor, on n’autorise à Didier qu’une min relance, ce que s’empresse de compléter Ludovic.
Flop QJ4. All-in de Ludovic et insta call de Logghe, avec QQ pour brelan max floppé. Ludovic retourne les As, meurtris, et rien ne vient l’aider. Après avoir payé les 4420k du tapis adverse, il ne lui reste que 450k, soit à peine une BB, qu’il perdra le coup suivant contre le même adversaire.
Ludovic Soleau sort donc à la troisième place, pour un joli gain de 15720€ !