Très bonne nouvelle pour la foule de joueurs français et étrangers qui vont se retrouver dès la fin du mois de janvier pour la grande semaine de poker au Casino Barrière de Deauville (FPS puis EPT et tournois annexes) : le casino a en effet décroché la licence d’exploitation d’un nouveau jeu, l’Ultimate Texas Hold’Em. Les mises pourront aller de 5 à 50€ par coup, et à n’en pas douter, cela devrait faire fureur pendant le FPS et l’EPT ! Une première en France qui risque fort de faire des émules…
Ce jeu, très populaire parmi la communauté poker à l’étranger, est un jeu de table qui se joue contre la banque, mais dérivé du Texas Hold’Em. Il y a trois enchères et une case bonus, le « Trips ». Le but du jeu est d’obtenir la meilleure combinaison de cinq cartes en utilisant vos deux cartes associées aux cinq cartes communes.
Pour participer au jeu, il faut miser à égalité sur la case « Ante » et « Blind » et à votre convenance vous pouvez miser sur la case « Trips » (bonus). Après avoir misé, le Dealer distribue vos deux cartes face cachée, et deux cartes pour la banque toujours face cachée. Vous consultez vos deux cartes, vous avez le choix de miser trois à quatre fois la mise de « Ante » sur la case « Play », ou vous passez (=check).
Le Dealer retourne trois cartes communes (le « Flop »). Là vous pouvez miser deux fois la mise de « Ante » sur la case « Play », ou vous passez encore une fois.
Le Dealer retourne les deux cartes communes restantes (Turn et River), c’est la dernière enchère. Soit vous misez une fois la mise « Ante » sur la case « Play », soit vous vous couchez et vous perdez toutes vos mises sauf sur la case « Trips », ou vous restez en jeu jusqu’à la fin de la partie.
Le Dealer retourne ses deux cartes en fin de partie et annonce sa main, il a besoin d’une paire pour se qualifier. Si le Dealer ne se qualifie pas, l' »Ante » vous revient. Si votre main est meilleure, « Play » et « Ante » seront payées à égalité. Si le Dealer a une meilleure main, « Play », « Ante » et « Blind » sont perdus. A égalité, les montants « Play », « Ante » et « Blind » restent en jeu. Le « Blind » ne sera payé que si votre main est meilleure que la banque et au minimum une quinte.
Vous ne gagnez le « Trips » que si vous avez un brelan ou mieux. Les quotas des gains « Blind » et « Trips » sont mentionnés sur le tapis du jeu et ci-dessous:
•1 paire / – Blind : – / Trips : –
•2 paires / Blind : – / Trips : –
•Brelan / Blind : – / Trips : 3 fois la mise
•Séquence (quinte) / 5 cartes consécutives de couleurs différentes / Blind :1 fois la mise / Trips : 4 fois la mise
•Couleur (flush): 5 cartes de la même couleur / Blind : 1,5 fois la mise (3 pour 2) / Trips : 7 fois la mise
•Full: 1 brelan et 1 paire / Blind : 3 fois la mise / Trips : 8 fois la mise
•Carré / – / Blind : 10 fois la mise / Trips : 30 fois la mise
•Quinte Flush / 5 cartes qui se suivent de la même couleur / Blind : 50 fois la mise / Trips : 40 fois la mise
•Quinte Royale / 10, V, D, R, A de la même couleur / Blind : 500 fois la mise / Trips : 50 fois la mise
Natif de La Rochelle, le jeune trentenaire Simon Wiciak est passé, en quelques jours seulement, de statut de grinder anonyme à millionaire du poker live… Un miracle qui ne doit rien au hasard, l’homme ayant déjà expérimenté le haut niveau au football, avant de se lancer dans l’ingénierie et se jeter à plein temps ou presque dans le poker online. Proche d’Antoine Saout et de pas mal de joueurs français, ce fort sympathique champion a bien mérité sa victoire à Barcelone après avoir fait la course en tête pendant plusieurs jours consécutifs !
Après un deal à trois, Simon Wiciak conclut le tournoi par un « call de mutant », comme le relate le journaliste Victor Saumont pour PokerStars :
« Les deux joueurs sont au coude à coude quand intervient le dernier coup du tournoi, avec une légère avance pour le français. Au bouton, Joao Sydenstricker ouvre à 1 100 000 avec Q♥ 10♣ . De grosse blinde, Simon Wiciak demande le compte du stack de son adversaire, et prend un carton de time bank avant de 3-bet à 4 000 000 avec 5♣ 6♣ en main. C’est payé assez rapidement par le joueur brésilien.
Il y a déjà plus de 8 millions dans le pot quand tombe le flop 9♣ 5♦ 2♥ . Simon Wiciak propose une mise de continuation à 3 000 000, que Joao Sydenstricker décide de float.
Sur la turn 4♠ , Simon Wiciak checke et voit son adversaire miser tout petit, 3 500 000. Avec un tirage quinte en plus de sa deuxième paire, le français check/call.
La river est un 9♥ , plutôt une bonne carte pour la main du français. Il checke à nouveau et le joueur brésilien s’engouffre en envoyant son tapis pour 19 375 000.
Grosse réflexion chez le français qui sent qu’il y a un loup dans cette histoire. Il réfléchir longuement, se levant pour compter le stack de son adversaire. Il observe Joao Sydenstricker, recompte son tapis, lâche un jeton temps sur la table. Puis, un autre. Au bout de trente secondes à observer son adversaire qui tente de maintenir sa poker face, Simon Wiciak annonce “I call” pour un call de mutant. Dépité, Joao Sydenstricker révèle son bluff et Simon Wiciak peut lâcher un cri de soulagement en allant rejoindre son rail pour célébrer.«
Ce n’est pas le joueur français le plus connu ni le plus attendu, et pourtant, l’ancien vainqueur de l’EPT Deauville (un exploit) vient de doubler la mise en raflant le plus gros tournoi jamais organisé par PokerStars en live : près de 7400 entrées, en Espagne, et un gain fou de 676 000€ pour un buy-in de 1100€.
Celui qui avait déjà fait beaucoup parler de lui pour sa conduite à table il y a douze ans à l’EPT —on classera, pudiquement, le champion dans le rang des livetard « expressifs »— a en tout cas le mérite de persévérer dans la victoire, cette fois sans son rat en plastique légendaire dans la photo du vainqueur. Le joueur, en effet, était entre autres dératiseur et en avait profité, à l’époque, pour faire la promotion de son entreprise qui ne connaît pas la crise.
Estrellas Barcelona 2023 Main Event final table results:
1st – Lucien Cohen, France, €676,230
2nd – Ferdinando D’Alessio, Belgium, €415,320
3rd – Petros Karadimos, Greece, €294,620
4th – Danilo Velasevic, Serbia, €232,090
5th – Ankit Ahuja, India, €177,810
6th – Avihai Smadga, Israel, €136,850
7th – Parker Talbot, Canada, PokerStars Ambassador, €105,590
8th – Igor Kaufman, Israel, €81,230
Avec plus du quart de participants, le contingent français avait de quoi rêver grand à l’EPT Monte-Carlo ! Deux joueurs hexagonaux s’étaient d’ailleurs hissés en table finale, et pas des moindres : le pro Unibet Arnaud Enselme, ainsi que Samy Boujmala.
Finissant respectivement 6ème et 5ème pour de beaux gains à six chiffres, nul doute que leur bankroll sera bien heureuse de cette embellie, mais la déception reste de mise puisque c’est le Canadien Mike Watson, favori autoproclamé de la finale qui remporte près de 750 000€ après un deal en heads-up avec l’Allemand Leonard Maue.