Tentez d’entrer dans un casino de Las Vegas armé jusqu’aux dents : personne ne vous fouillera, même s’il est interdit de poser son colt sur la table de poker, comme avait tenté de le faire James Woods, acteur hollywoodien génial et joueur de poker de bon niveau, il y a quelques années, au Bellagio. Au Nevada, comme dans d’autres états des USA, « le droit qu’a le peuple de détenir et de porter des armes ne sera pas transgressé. » C’est Dick Cheney, vice-président républicain qui l’avait déclaré pour « montrer son respect » aux habitants de Las Vegas.
En ce week-end de fête nationale, alors que la seule tempête de l’été se prépare déjà au dessus du Strip, à quelques mètres de l’aéroport, au Sports Center d’East Sunset Boulevard, l’Amérique des armes s’est donnée rendez-vous. C’est un « Gun Show », sorte de marché aux puces géants spécialisé dans l’armement pour la « girl next door ». A l’entrée, une hôtesse au fort accent russe accueille les familles venues faire leurs courses : 16$ et un badge de la NRA, la National Rifle Association.
Selon Joan Burbick, une universitaire américaine auteure d’un excellent livre sur la culture des armes aux USA (« Gun Show Nation »), « les armes ont fait irruption sur la scène politique nationale en 1960, au milieu des assassinats, des manifestations contre la guerre du Vietnam et des bouleversements sociaux liés aux mouvement des droits civiques. Depuis, la promotion des armes à feu n’a fait que prendre de l’ampleur : plusieurs organisations de défense du Deuxième Amendement, dont l’Institute for Legislative Action de la NRA, s’en font le relais. Et à Washington, leurs revendications ont fini par passer devant celles des retraités.
En 2001, d’après le magazine Fortune, la NRA était considérée comme le lobby le plus puissant de Washington, devant l’American Association of Retired Persons (AARP). Ce succès des partisans des armes à feu n’a rien de surprenant. Il suffit de chercher dans le passé quand et comment celles-ci sont devenues un symbole politique, et qui est à la source de cette manœuvre. Sans perspective historique, difficile s’expliquer pourquoi depuis les années 60 ce sujet agite continuellement la politique américaine. Aux États-Unis, chacun a pu observer autour de soi sa famille, ses amis ou ses voisins se doter non seulement d’armes, mais d’une philosophie politique qui justifie ce choix. Bien avant le Bowling for Columbine de Michael Moore ou l’attaque terroriste du 11 Septembre contre le World Trade Center, des millions de propriétaires d’armes se sont soumis à une vision de leur pays et d’eux-mêmes qui modifie autant leur manière de voter que leur perception de la liberté, de la loi et du mode de vie américain. »
Au Sports Center de Las Vegas, le choix est large : grenades, bazookas, pistolet de poche ou de sac à main, coutelas grandeur humaine, machettes à 10$, automatique à 250$ « à saisir », drapeaux américains de la guerre de Corée, têtes en mousse résistante pour s’entraîner au tir, colliers en forme de fusil d’assaut, barillets et munitions à foison. Sur la centaine d’exposants, uniquement des amoureux des armes, la plupart tous droits sortis du désert, la peau burinée et le stetson en python. Jake est l’un d’entre eux : à 75 ans, il fait le tour de tous les Gun Shows avec une arme révolutionnaire : une pelle rétractable coupante comme une lame, qui lui sert de chaise de repos une fois repliée. « La dernière fois, deux pitbulls m’ont sauté dessus, en 2 secondes, j’ai déplié ma pelle et je leur ai tranché la gorge en un seul mouvement. Pauvres bêtes, elles n’ont rien vu venir ! » rigole-t-il en me montrant d’un geste preste tout l’intérêt de son gadget. « Pour 150$, ça rend de sacrés services… »
Un peu plus loin, au rayon « cibles », le vendeur vante les mérites de ses têtes 3D : « C’est idéal pour s’entraîner à faire des headshots. Une balle entre les deux yeux ! Et avec ces têtes à 10$, vous pouvez vider 200 à 300 chargeurs, sans problème ! Ils résistent jusqu’à 5 000 balles, satisfait ou remboursé ! » Avec l’après-midi qui avance, les allées se remplissent petit à petit. D’heureux acheteurs ont des fusils à lunette à l’épaule, une vieille femme achète deux colts roses ornés de faux diamants, un vieil homme hésite devant le rayon t-shirt de la NRA : « Say no to socialism », avec le visage de Ronald Reagan ou « In Colt We Trust ». Vegas n’a jamais autant mérité son surnom de Redneck Riviera.
Le heads-up aura finalement été assez rapide malgré un retour de suspens dans un match qu’on pensait à sens unique après le KO de Sofian dès le début de la finale.
Didier Logghe se sera bien battu mais s’incline au final avec Valet Sept contre la paire de Huit à l’issue d’un board : 6 7 K 2 4
Belle victoire pour Sofian, qui empoche un chèque de 35230€, tandis que Didier repart avec un gain de 23350€.
Place désormais au champagne et à la photo officielle pour célébrer le vainqueur du BPT Toulouse 2018.
Assis devant une tonne, Sofian remporte le trophée du BPT Toulouse 2018, en costaud !
Niveau 33 – 150k/300k ante 25k – 2 joueurs – Moyenne : 10425k
Le heads-up commence très fort par un double-up de Sofian, qui arrive à doubler avec As Six contre les Dames, une nouvelle fois, chez Didier. Le 6 au flop puis l’As turn et Didier doit se délester de 9025k, le montant du tapis adverse. Pour la plus grande joie du clan de Sofian, resté en nombre malgré l’heure tardive.
Puis Didier relance la machine et enchaîne deux double ups de suite pour revenir à niveau !
Ce heads-up commence très fort, en mode montagne russe.
Le champagne va réchauffer si les deux finalistes ne se décident pas !
Niveau 33 – 150k/300k ante 25k – 3 joueurs – Moyenne 6950k
Enorme coup entre Didier Logghe et Ludovic Soleau, le premier allant sortir le second en deux coups de suite.
Le coup principal, celui qui déstacke Soleau et le laisse avec une toute petite blind, se déroule d’une façon bien étrange. Fatigue ou méconnaissance des règles, Didier de petite blind, annonce « relance » en poussant la mise initiale qu’avait posé Ludovic au bouton, soit un min-raise. Sofian en BB s’échappe du coup et après intervention rapide et efficace du floor, on n’autorise à Didier qu’une min relance, ce que s’empresse de compléter Ludovic.
Flop QJ4. All-in de Ludovic et insta call de Logghe, avec QQ pour brelan max floppé. Ludovic retourne les As, meurtris, et rien ne vient l’aider. Après avoir payé les 4420k du tapis adverse, il ne lui reste que 450k, soit à peine une BB, qu’il perdra le coup suivant contre le même adversaire.
Ludovic Soleau sort donc à la troisième place, pour un joli gain de 15720€ !