« Bonjour. Présentez-vous »
C’est par ces mots que l’aventure a commencé puisque nous avons débuté par un casting. C’est l’un des sujets de polémique les plus chauds de La Maison du Bluff. Chaque année, je lis un cortège de commentaires tournant autour des points suivants :
1- « Si t’es pas blonde à forte poitrine, tu n’as aucune chance »
Ce à quoi je rétorquerais qu’une brune à forte poitrine, ça marche aussi. Mais plus sérieusement, lorsqu’on crée un produit – que ce soit dans l’industrie, les services ou la télévision – il faut qu’il soit adapté à sa clientèle. Ici nous serons diffusés sur NRJ12, une chaine jeune, dynamique et glamour. Il faut donc que notre émission corresponde. Alors oui, il doit y avoir de jolies filles et de beaux mecs, et s’ils flirtent un peu, tant mieux. Si nous avions été diffusés sur une autre chaine, il y aurait probablement des ajustements. Mais ça change quoi ? Car ceux-là même qui nous reprochent de trop nous attacher au physique, sombrent dans le même péché : une jolie fille ne peut pas savoir jouer, un beau mec est forcément un crétin,… Voici ce que je propose : regardez l’émission et faites-vous votre idée.
2- Pourquoi ils ne prennent pas de bons joueurs de poker, plutôt que ces guignols ?
Cela va vous sembler stupéfiant mais, si PokerStars cherche de bons joueurs, je pense qu’il y a 2 ou 3 endroits où il est possible de les dénicher (EPT, FPS, TLB, Bataille des Planètes, etc.). En fait, si on fait appel à des amateurs, ce n’est pas parce qu’on n’a pas trouvé mieux. Maintenant imaginez une émission où tous les joueurs soient hyper compétents : ils jouent à la perfection et il donc il n’y a rien à dire. Le téléspectateur va aussitôt se sentir frustré. Il sait qu’il n’a pas le niveau, il n’a aucune chance contre eux. Alors il ne s’identifie pas, il veut encore moins se qualifier et il décroche.
3- Ils favorisent les castés au profit des qualifiés
Je répondrais en quatre mots seulement : Julien, José, Guilhem, Nicolas. Quatre vainqueurs, quatre qualifiés sur Internet. Dites, si nous privilégiions vraiment les castés, on est sacrément mauvais !!
Beaucoup de gens voient de la manipulation et du calcul là où il y a tout simplement l’envie de faire une bonne émission.
Un peu de violence dans ce monde de brutes
L’année dernière j’ai fait pleurer une candidate et même un candidat. Cette année, je n’ai fait pleurer personne – je n’ai pourtant pas été un exemple de magnanimité – mais j’ai réussi à m’attirer les foudres de quelques candidats. Ma virulence a d’ailleurs fait l’objet d’un article qui sortira dans le prochain numéro d’Entrevue. Quand on travaille à la télé, c’est une sorte de Légion d’Honneur !
Je n’ai envers ces jeunes gens absolument aucune animosité, mais ils sont sur le point de participer à une aventure extraordinaire avec un énorme enjeu financier, j’attends donc un minimum de détermination et de la préparation. Cela m’exaspère de voir des candidats qui n’ont rien prévu, rien anticipé. Ils viennent la fleur au fusil en pensant qu’on craquera sur leur belle gueule. Et puis, pour cerner un individu en moins de 30 minutes, il faut forcément aller à l’essentiel.
De Caroline Receveur…
J’avais beaucoup apprécié Caroline Receveur l’an passé. Autant elle a été une candidate assez discrète il y a deux ans, autant elle s’est révélée être très vive et drôle dans LMDB1. Depuis, elle est devenu réellement célèbre et un rapide coup d’œil sur son Facebook ou son Twitter permettent de prendre conscience de son immense popularité. J’ai donc été victime à mon tour du cliché fatal : blonde+jolie+téléréalité = petite peste prétentieuse. Ca m’apprendra ! En fait Caroline est toujours aussi simple et agréable, elle a un humour singulier et vif, elle ne joue pas les stars, au contraire. En quelques minutes la complicité revient. Je suis à la fois satisfait et rassuré. J’aurais eu du mal à me coltiner pendant un mois une bimbo prétentieuse à la beauté insolente. Insolente oui, car je vois comme de l’insolence d’être jolie alors que je ne vais pas coucher avec elle…
… à Elodie Gossuin…
Bon. Décidément je ne m’emmerde pas. J’aurais tour à tour travaillé avec Clara Morgane, Anne Denis, Caroline Receveur et maintenant une Miss France. Ce serait mentir que de prétendre que nous nous connaissons bien vu que le temps total que nous avons passé ensemble ne doit pas dépasser – en cumulé – le temps que la lumière met pour aller du soleil à la terre. Toutefois, j’ai vu tellement d’abrutis dans ce métier que j’ai acquis la compétence de les repérer en quelques secondes. Or aucune alarme ne s’est déclenchée. Au contraire : simple, humble, disponible, imperméable aux bouleversements d’emploi du temps, Elodie Gossuin mérite sa bonne place parmi les personnalités préférées des Français.
Juste un regret : son agent que j’avais eu au téléphone quelques semaines auparavant m’avait déclaré qu’elle ne souhaitait pas jouer au poker car cela pouvait affecter son image. Cela ne m’a posé aucun problème, nous n’avons jamais forcé personne à jouer et je peux comprendre que pratiquer devant les caméras un jeu complexe auquel on vient juste d’être initié n’est ni facile, ni flatteur. Donc, pas de poker pour Elodie. Sauf qu’elle me déclare en aparté : « J’aurais beaucoup aimé jouer, vous n’avez pas prévue une partie ? ». Désolé. Bon, pas bien grave, on le saura.
Ah oui, une dernière chose : ceux qui s’étaient plaint que nous faisions encore jouer une célébrité alors qu’elle ne connait pas le poker en sont pour leurs frais.