A ce rythme-là, le BPT Bordeaux pourrait bientôt changer d’appellation et prendre le nom de BPT Paris. Car le field actuellement assis autour des tables de cet événement reflète très clairement la situation pokeristique parisienne : un seul et unique club à disposition, dont l’offre de jeu ne comprend cependant pas de tournoi. Imaginez un peu nos réguliers parisiens, orphelins de tout tournament depuis la fermeture du feu Cercle Clichy Montmartre. « Tu organises n’importe quel tournoi en France, ils débarquent tous », me lâche d’ailleurs Seb Sergent, en charge de la communication Barrière du festival (à retrouver sur la page Facebook Barrière Poker).
Sauf que la magie des transports et des technologies a fait de Bordeaux une ville presque voisine de la capitale française. Bon, j’exagère un peu, mais vous voyez où je veux en venir. A deux heures de paname en TGV, la préfecture de la Gironde, aussi loin qu’elle puisse paraître (près de 600 kilomètres tout de même), n’est finalement qu’à deux pas de l’Ile de France. Voir le clan parisien débarquer en masse en Nouvelle-Aquitaine n’a donc presque rien d’étonnant. Rassurez-vous : les locaux composent bien évidemment la majeure partie du Main Event. Laissez-vous guider.
Sourire coquin, regard malicieux, Alexandre De Zutter va-t-il nous jouer un mauvais tour sur ce BPT Bordeaux ?
Thomas Bart va-t-il réitérer son exploit de l’an passé ? A savoir la place de bubble-boy : de toute évidence, on ne le lui souhaite pas. Celui dont le pseudo Club Poker (« DeepInUrThroat ») vous dira peut-être quelque chose est en tout cas à domicile. Pour le maximum de réussite, on l’espère.
Thierry Luksenberg, régulier du circuit BPT depuis 2012, s’il vous plaît.
Sandrine Zeitoun et Franck Kalfon partageront une partie de la soirée ensemble.
Pierre Hebert, sympathique régulier français habitué des tournois low et middle buy-in.
Bonjour à Mickael Perry, que je ne connais absolument pas. Mais à mon passage il y a environ 30 minutes, monsieur à doublé son tapis de 30 000 sur un board KQJ avec brelan de rois floppé contre… brelan de dames en face. Le voilà au moins aussi derrière un stack de 80 000 jetons.
Michael Duche, runner-up de la League Barrière 2018.
Julien Gaignard, alias Jooles, est passé de l’autre côté de la barrière. Le couvreur PMU que vous avez sûrement dû croiser au micro des streamings de l’opérateur français s’est octroyé un petit plaisir ô combien agréable.
Il est du coin, alors forcément, Jonathan Therme n’allait pas dire non à ce tournoi.
Dans la famille Zeitoun, je demande le fils, Johann.
Jean-Pierre Didier, encore et toujours.
Dans la famille Zeitoun, je demande le père, Jean-Jacques.
Le fils de Julien Assange s’est posé à côté d’une Isabel Baltazar en train de faire sa petite popotte. OKLM.
Florence Allera, que l’on ne vous présente plus vraiment tant elle est apparue dans mes coverages.
Dimitri Halliez, que vous croiserez aussi souvent sur les tournois marocains que sur les tournois français.
Clemente Carreira et Alexandre Blanc.
Brian Benhamou
Il est normalement trop tôt pour faire un point sur l’affluence, mais les chiffres actuels affolent les compteurs : déjà 261 inscriptions enregistrées, après seulement trois niveaux d’écoulés au Jour 1A. Oui, vous avez bien lu. L’an passé, 341 inscrits ont été recensés par les organisateurs. On se dirige doucement mais sûrement vers un record, croyez-moi.
Il reste 248 joueurs (sur 261 inscriptions) Reprise sur le Level 4 / Big Blind Ante : 200 – 400/400 Moyenne : 52 400
C’est reparti pour s’équilibrer entre joueurs lorsqu’Aliosha Staes, qui avait un peu pris du champ, shove paire de 9 et tombe sur paire de rois chez Timothé Labassa qui double à 20 BB, pour 31 pour Staes, et 20 pour Hammann.
Comme les niveaux continuent de se rapprocher (25-22-17), les joueurs décident de faire une pause pour rediscuter d’un deal éventuel. Le directeur du tournoi propose une distribution 61K pour Staes, 59K pour Hammann, et 55K pour Labassa, mais finalement les joueurs refusent et le jeu reprend.
Une main intéressante se déroule entre Staes et Hamman, relancée par Staes en petite blind et payée par Hammann. Le flop vient 7-6-10, Staes mise 1,2M et Hammann le suit pour aller voir un turn qui est un autre 6. Staes checke et Hammann mise 3M. C’est au tour de Staes de coller et de checker sur un As à la river. Hamman met 5,8M et Staes paye : 10-5 contre 10-9, et ça partage.
Soudain une main qui sonne comme un éclair dans un ciel sans nuage : tapis de Labassa avec J-10 de carreau et Staes paye immédiatement avec paire de rois. On croit à l’élimination de Labassa mais il trouve deux 10 au board pour doubler à 38M. Staes est amoché à 9,2M (7,7BB)
Labassa a fait preuve de talent et aussi de chance, ce qui est encore plus important (Photo Winamax)
Staes envoie à tapis le coup d’après puis qui trappe Hammann (ou bluffe avec talent) sur un board 7-K-7-As-6 en envoyant à tapis sur une petite mise river de Hammann qui semble sans conviction. Il part à tapis et Hammann montre une paire de 8 qu’il folde. Staes revient à 18M, puis 23M en envoyant sans peur à all-in autant qu’il peut. Un de ses amis du rail belge lui dit « d’aller chercher le loyer ».
Eh bien c’est ce qu’il semble faire le coup d’après en rendant la monnaie de sa pièce à Labassa : il shove As-2 contre As-roi, et fait deux 2 au board ! Il double à 48 et laisse Labassa exsangue (8M).
Hammann ne bouge pas depuis un moment à 20M. Il essaye de mettre la pression à Labassa sur le coup suivant mais il est payé immédiatement avec As-8. Son J-2 fait pâle figure, Labassa prend le coup et double à 15M. Hammann est à 13.
Staes et Hammann (Photo Winamax)
Le coup suivant, Hammann part à tapis, Labassa paye sans trop hésiter, et Staes, au terme d’une longue réflexion, décide de suivre. K-J de pique pour Hammann, As-J de coeur pour Labassa, K-Q off pour Staes. Le flop vient 8-9-10 avec 2 trèfles, la turn est un 5 de pique qui ouvre énormément d’outs pour Hammann mais le 9 de carreau final le renvoie chez lui. La question se pose de savoir s’il regrettera d’avoir fait capoter un deal deux fois. Il touche néanmoins 43000 euros pour sa peine.
Labassa en gagnant ce coup monstrueux remonte à 44M (29BB), Staes est à 30 (22BB). Il y a une nouvelle proposition de deal avant de lancer le heads-up, avec 70k, 66k et 15k laissés à la gagne, mais il est une refusé encore une fois pour prolonger le plaisir. Il est 2h du matin. Les niveaux vont désormais être de 20 minutes.
Labassa met la pression dès le premier coup et fait monter l’écart à 20M avec une relance préflop et un parpaing au flop 6-3-8. Il ne laisse pas Staes respirer pendant les coups suivants, shovant ou misant post-flop pour le faire jeter ses cartes. Staes flat une nouvelle fois du bouton, Labassa part all-in avec As-5 et Staes paye debout sur la table avec As-roi et repasse en tête 32BB contre 22BB. Tout est encore possible !
Staes attaque fort un coup avec une mise à 3,1M préflop, 3M au flop et 8M au turn sur un board Q-4-10-8 et Labassa finit par jeter après une longue hésitation, passant à la moitié du tapis de son adversaire.
Et c’est fini ! Sur le coup suivant, Staes checke quand Labassa complète du bouton. Le flop vient 6-4-7 rainbow. Labassa mise 1,6M. Staes met un long moment à tribet à 4,9M. Labassa prend presque autant de temps pour annoncer all-in et Staes snap-call. K-7 pour Labassa, et 8-5 et quinte max pour Staes. Il faut au Français deux runner-runner pour espérer faire full et s’en sortir mais l’As du turn met fin à tous ces espoirs.
Labassa sort avec 62K euros, Staes avec 90k. Félicitations à lui ! Et merci à Winamax pour ce magnifique événement à Bratislava qui a tenu toutes ses promesses !
L’événement « Face the Pros » où les joueurs peuvent venir défier les membres de l’équipe pro pour des heads-up sur iPad est l’occasion d’affronter les meilleurs dans la bonne humeur.
Côté finale du Main Event, Timothé Labassa colle un open d’Imperatore UTG avec paire de 10, ça fold jusqu’à Cechowski qui se réveille en BB avec As-Roi. Il part à tapis, Imperatore fold sa main random et Labassa call. Les 10 tiennent et Cechowski sort en 5ème position (21600 euros).
Les mains suivantes, Labassa s’essaye à ouvrir avec des mains limites mais doit les jeter une par une face à des relances de mains plus fortes. Hammann, peut-être du fait de l’image qu’Imperatore s’est donné à table, fait plusieurs calls ambitieux sur des tirages qui rentrent à la river, et grignote un peu le tapis du chipleader.
Vient le moment fatidique où l’image qu’il s’est construite pourrait payer : ouvrant avec paire d’As, Imperatore est payé par Staes, le Belge de la table, avec paire de 8 en petite blinde. Mais un 8 tombe au flop et Staes double (21M) , tandis qu’Imperatore retombe à 17M. Les tapis sont maintenant assez proches et l’action ralentit.
Peu de temps après, sur une opposition entre les mêmes avec As-Q contre As-Roi avec un pot monté à 19M, Imperatore trouve un fold surnaturel sur une mise 6,5M à la river (board As-7-2-9-7).
Aliosha Staes est désormais le chipleader et fait un mouv fou quelques coups après : sur une relance de Labassa avec As-10, il tribet à 3,1 à la BB avec As-7 dépareillé, reprend 6,2 en 4-bet de Labassa et shove en 5-bet ! Labassa jette sa main et Staes est à 41M.
Aliosha Staes (Photo Winamax)
Les coups suivants ne font que confirmer cette tendance, d’autant que le Belge semble toucher chaque flop et il part en pause avec une belle avance sur les 3 autres joueurs qui doivent maintenant faire attention à l’ICM pour optimiser leur résultat.
Il n’y aura pas de round d’observation en cette table finale à 7 (qui s’explique par l’impossibilité de distribuer les joueurs sur 2 tables sans désavantager le groupe de 3).
Après 2 tours, Hugo Menant part à tapis UTG, payé par Dylan Cechowski en late avec paire de 10. Le roi-dame de Menant semble bien parti avec un flop Q-K-8. L’As du turn offre les valets en plus des 2 derniers 10 pour Cechowski, et c’est bien un valet qui renvoie finalement Menant chez lui en 7ème position (12080 euros).
Hugo Menant (Photo Winamax)
Le chipleader de la table, Valentin Imperatore, joue très loose, en mettant des patates dans tous les sens sans hésiter à montrer des mains douteuses quand personne ne colle… ça ne tombe pas dans l’oreille de sourds à la table, et sur une nouvelle ouverture d’Imperatore, Jonathan Pastore part à tapis avec 20BB, Imperatore paye avec paire de 7, contre K-Q chez Pastore.
Le flop vient 10-5-J, qui ouvre la quinte par les 2 bouts à Pastore, un 10 au turn lui ouvre également les valets, mais aucun de ses 12 outs ne sort à la river et Pastore sort en 5ème position (21660 euros).