On l’a connu comme joueur. Il est désormais MCD du club Barrière des Champs-Elysées à Paris et bras droit de Lucille Denos sur les événements poker de Barrière. Rencontre avec Brian Benhamou, toujours animé par la même passion du poker.
Désormais co-directeur du BPT, Brian est donc le bras droit de Lucille Desnos. Il nous détaille ses nouvelles fonctions : « Je l’assiste dans tout ce qui est opérationnel et notamment la préparation des structures, les programmes, les prize-pools et tout ce qui touche aux sujets en front avec les clients. »
« J’ai rejoint Barrière en juin 2019″ complète Brian. « Pour l’anecdote, c’était l’époque où les clubs ouvraient. Cela faisait dix ans que j’étais joueur pro et je fréquentais souvent les étapes du Barrière Poker Tour, dont j’ai même gagné la ligue (le classement du joueur accumulant les meilleures performances au cours d’une saison BPT, ndlr). Je m’entendais très bien avec Lucille et Stéphane (Godet, ndlr) et l’industrie du poker m’a toujours intéressé. »
« À l’époque de PMU, on avait fait un tournoi avec Erwann Pécheux (les deux joueurs étaient alors sponsorisés PMU, ndlr) qui s’appelait « Carte blanche » où on nous laissait décider de la structure notamment et ça m’a toujours plu. En discutant avec Stéphane, je lui ai fait part de mon intérêt et il m’a tout de suite proposé de postuler comme MCD au club Barrière sur les Champs. Je l’ai vivement remercié et quand je suis rentré chez moi, j’ai tout de suite cherché ce que c’était qu’un MCD (rires). »
Au final, Brian a passé toutes les étapes du recrutement et a obtenu une promesse d’embauche en octobre 2018, soit bien avant l’ouverture des clubs.
« On a ouvert le club en septembre 2019 et ça fait désormais quatre ans que j’occupe ces fonctions. C’est une période où j’avais envie de changement et aussi de stabilité. J’avais fondé une famille, avec des enfants et je pensais que j’avais un peu le tour de la vie de joueur de poker professionnel, avec ce que ça implique de déplacements et de variance, y compris dans les revenus. »
Brian Benhamou lors du tirage au sort des tables du Challenge Barrière, qui verra la victoire de Benjamin Hammann
« Cette expérience de joueur m’aide au quotidien dans mes fonctions à Barrière pour pouvoir offrir aux joueurs les meilleures expériences possibles à nos tables. Toute notre offre, je l’analyse avec l’oeil du joueur que j’ai été. C’est une valeur fondamentale chez Barrière, que de proposer un produit qui va plaire aux joueurs et répondre à leurs attentes. Je m’éclate dans mon travail au quotidien, alternant entre mes fonctions de MCD au club et mes déplacements sur les étapes du BPT. Mon objectif est de faire grossir le Barrière Poker Tour et de continuer à promouvoir nos partenariats, comme avec l’EPT. C’est une expérience incroyable.
On a aussi noué un partenariat avec FiveBet. C’est une marque récente, avec qui nous partageons une vision et des valeurs. Thomas Gimié comme Benjamin Camps ont longtemps travaillé avec Barrière et proposent une expertise qui nous intéresse. Et puis nous avons aussi une ambition commune, un sens de l’écoute des besoins des joueurs et un management par la compétence et la bienveillance. »
Brian Benhamou (à gauche), avec Thomas Gimié, créateur de la start-up à succès FiveBet : une collaboration sous le signe de la confiance et de la fidélité
Concernant les innovations proposées par Barrière, Brian nous explique les évolutions récentes : « Nous avons revu la formule du BPT tout en préservant les valeurs qui ont fait son succès. En ouverture, nous avons désormais un Mystery Bounty, très populaire parmi les joueurs. En clôture, nous avons lancé un Little BPT, qui est un produit que j’adore, et qui est un mini BPT, avec un buy-in et des niveaux à 50% mais un stack de départ identique. L’objectif est aussi de pouvoir satisfaire tous les joueurs, toutes les bourses et d’avoir une fréquentation à la fois populaire et qualitative.On a introduit un SuperHighRoller à 2 000 euros tout en proposant également tous les jours des tournois à 200 euros de buy-in justement. Toutes les typologies de joueurs peuvent donc trouver leur bonheur dans les étapes du BPT.
On a reventilé les jours 1A et 1B du Main Event, avec un jour 2 le samedi et un jour final le dimanche, pour plus de confort de jeu et de repos, à la fois pour les joueurs qualifiés et pour nos équipes. Et nous allons continuer à proposer des évolutions au plus près des envies et des besoins des joueurs qui nous font confiance. »
C’est reparti pour s’équilibrer entre joueurs lorsqu’Aliosha Staes, qui avait un peu pris du champ, shove paire de 9 et tombe sur paire de rois chez Timothé Labassa qui double à 20 BB, pour 31 pour Staes, et 20 pour Hammann.
Comme les niveaux continuent de se rapprocher (25-22-17), les joueurs décident de faire une pause pour rediscuter d’un deal éventuel. Le directeur du tournoi propose une distribution 61K pour Staes, 59K pour Hammann, et 55K pour Labassa, mais finalement les joueurs refusent et le jeu reprend.
Une main intéressante se déroule entre Staes et Hamman, relancée par Staes en petite blind et payée par Hammann. Le flop vient 7-6-10, Staes mise 1,2M et Hammann le suit pour aller voir un turn qui est un autre 6. Staes checke et Hammann mise 3M. C’est au tour de Staes de coller et de checker sur un As à la river. Hamman met 5,8M et Staes paye : 10-5 contre 10-9, et ça partage.
Soudain une main qui sonne comme un éclair dans un ciel sans nuage : tapis de Labassa avec J-10 de carreau et Staes paye immédiatement avec paire de rois. On croit à l’élimination de Labassa mais il trouve deux 10 au board pour doubler à 38M. Staes est amoché à 9,2M (7,7BB)
Labassa a fait preuve de talent et aussi de chance, ce qui est encore plus important (Photo Winamax)
Staes envoie à tapis le coup d’après puis qui trappe Hammann (ou bluffe avec talent) sur un board 7-K-7-As-6 en envoyant à tapis sur une petite mise river de Hammann qui semble sans conviction. Il part à tapis et Hammann montre une paire de 8 qu’il folde. Staes revient à 18M, puis 23M en envoyant sans peur à all-in autant qu’il peut. Un de ses amis du rail belge lui dit « d’aller chercher le loyer ».
Eh bien c’est ce qu’il semble faire le coup d’après en rendant la monnaie de sa pièce à Labassa : il shove As-2 contre As-roi, et fait deux 2 au board ! Il double à 48 et laisse Labassa exsangue (8M).
Hammann ne bouge pas depuis un moment à 20M. Il essaye de mettre la pression à Labassa sur le coup suivant mais il est payé immédiatement avec As-8. Son J-2 fait pâle figure, Labassa prend le coup et double à 15M. Hammann est à 13.
Staes et Hammann (Photo Winamax)
Le coup suivant, Hammann part à tapis, Labassa paye sans trop hésiter, et Staes, au terme d’une longue réflexion, décide de suivre. K-J de pique pour Hammann, As-J de coeur pour Labassa, K-Q off pour Staes. Le flop vient 8-9-10 avec 2 trèfles, la turn est un 5 de pique qui ouvre énormément d’outs pour Hammann mais le 9 de carreau final le renvoie chez lui. La question se pose de savoir s’il regrettera d’avoir fait capoter un deal deux fois. Il touche néanmoins 43000 euros pour sa peine.
Labassa en gagnant ce coup monstrueux remonte à 44M (29BB), Staes est à 30 (22BB). Il y a une nouvelle proposition de deal avant de lancer le heads-up, avec 70k, 66k et 15k laissés à la gagne, mais il est une refusé encore une fois pour prolonger le plaisir. Il est 2h du matin. Les niveaux vont désormais être de 20 minutes.
Labassa met la pression dès le premier coup et fait monter l’écart à 20M avec une relance préflop et un parpaing au flop 6-3-8. Il ne laisse pas Staes respirer pendant les coups suivants, shovant ou misant post-flop pour le faire jeter ses cartes. Staes flat une nouvelle fois du bouton, Labassa part all-in avec As-5 et Staes paye debout sur la table avec As-roi et repasse en tête 32BB contre 22BB. Tout est encore possible !
Staes attaque fort un coup avec une mise à 3,1M préflop, 3M au flop et 8M au turn sur un board Q-4-10-8 et Labassa finit par jeter après une longue hésitation, passant à la moitié du tapis de son adversaire.
Et c’est fini ! Sur le coup suivant, Staes checke quand Labassa complète du bouton. Le flop vient 6-4-7 rainbow. Labassa mise 1,6M. Staes met un long moment à tribet à 4,9M. Labassa prend presque autant de temps pour annoncer all-in et Staes snap-call. K-7 pour Labassa, et 8-5 et quinte max pour Staes. Il faut au Français deux runner-runner pour espérer faire full et s’en sortir mais l’As du turn met fin à tous ces espoirs.
Labassa sort avec 62K euros, Staes avec 90k. Félicitations à lui ! Et merci à Winamax pour ce magnifique événement à Bratislava qui a tenu toutes ses promesses !
L’événement « Face the Pros » où les joueurs peuvent venir défier les membres de l’équipe pro pour des heads-up sur iPad est l’occasion d’affronter les meilleurs dans la bonne humeur.
Côté finale du Main Event, Timothé Labassa colle un open d’Imperatore UTG avec paire de 10, ça fold jusqu’à Cechowski qui se réveille en BB avec As-Roi. Il part à tapis, Imperatore fold sa main random et Labassa call. Les 10 tiennent et Cechowski sort en 5ème position (21600 euros).
Les mains suivantes, Labassa s’essaye à ouvrir avec des mains limites mais doit les jeter une par une face à des relances de mains plus fortes. Hammann, peut-être du fait de l’image qu’Imperatore s’est donné à table, fait plusieurs calls ambitieux sur des tirages qui rentrent à la river, et grignote un peu le tapis du chipleader.
Vient le moment fatidique où l’image qu’il s’est construite pourrait payer : ouvrant avec paire d’As, Imperatore est payé par Staes, le Belge de la table, avec paire de 8 en petite blinde. Mais un 8 tombe au flop et Staes double (21M) , tandis qu’Imperatore retombe à 17M. Les tapis sont maintenant assez proches et l’action ralentit.
Peu de temps après, sur une opposition entre les mêmes avec As-Q contre As-Roi avec un pot monté à 19M, Imperatore trouve un fold surnaturel sur une mise 6,5M à la river (board As-7-2-9-7).
Aliosha Staes est désormais le chipleader et fait un mouv fou quelques coups après : sur une relance de Labassa avec As-10, il tribet à 3,1 à la BB avec As-7 dépareillé, reprend 6,2 en 4-bet de Labassa et shove en 5-bet ! Labassa jette sa main et Staes est à 41M.
Aliosha Staes (Photo Winamax)
Les coups suivants ne font que confirmer cette tendance, d’autant que le Belge semble toucher chaque flop et il part en pause avec une belle avance sur les 3 autres joueurs qui doivent maintenant faire attention à l’ICM pour optimiser leur résultat.
Il n’y aura pas de round d’observation en cette table finale à 7 (qui s’explique par l’impossibilité de distribuer les joueurs sur 2 tables sans désavantager le groupe de 3).
Après 2 tours, Hugo Menant part à tapis UTG, payé par Dylan Cechowski en late avec paire de 10. Le roi-dame de Menant semble bien parti avec un flop Q-K-8. L’As du turn offre les valets en plus des 2 derniers 10 pour Cechowski, et c’est bien un valet qui renvoie finalement Menant chez lui en 7ème position (12080 euros).
Hugo Menant (Photo Winamax)
Le chipleader de la table, Valentin Imperatore, joue très loose, en mettant des patates dans tous les sens sans hésiter à montrer des mains douteuses quand personne ne colle… ça ne tombe pas dans l’oreille de sourds à la table, et sur une nouvelle ouverture d’Imperatore, Jonathan Pastore part à tapis avec 20BB, Imperatore paye avec paire de 7, contre K-Q chez Pastore.
Le flop vient 10-5-J, qui ouvre la quinte par les 2 bouts à Pastore, un 10 au turn lui ouvre également les valets, mais aucun de ses 12 outs ne sort à la river et Pastore sort en 5ème position (21660 euros).