2h30 du matin. C’est bien la première fois que je suis confronté à cette situation : après 1h15 de bulle et 8 mains disputées, avec un seul et unique coup à tapis disputé, voilà que débutait le 9e coup. Neuvième coup au cours duquel deux joueurs se retrouvent à tapis sur deux tables différentes : Benjamin Thiar dans un premier temps, Wilfrid Normand dans un second temps.
Le premier, réduit à 10 000, soit moins d’une grosse blinde, se retrouve à tapis de BB. Le joueur UTG call, la SB complète, et le board 7384J est checké par les deux joueurs. La petite blinde retourne 56 pour le second jeu max, quinte, et élimine Thiar au passage, officiellement bubble-boy du tournoi à moment-là précis.
Wilfrid Normand
Mais sur la seconde table, Wilfrid Normand se retrouve lui aussi en difficulté : son ouverture préflop a été payée par Philippe Le Touche, avant que les deux hommes se chauffent sur le flop 733. Les 600 000 derniers jetons, soit 37,5 grosses blindes, de Wilfrid sont même payées par le vainqueur du FPS Lille 2017, loin devant avec 53, pour trips, face à la paire de neuf de Wilfrid. Ce dernier prend donc lui aussi le chemin de la sortie !
La règle est claire : si, à la bulle, deux joueurs sont éliminés lors de la même main, le prix de la première place placée – 95e, 1170 € en l’occurrence – est partagée entre les deux sortants. Dans l’idée, Benjamin Thiar et Wilfrid Normand endossent tous les deux le statut de bubble-boy, même si leur parcours est récompensé d’un gain financier. Le 97e, en la personne de Pascal Rabany, ne gagne en revanche rien.
Bubble-boy officiels : Benjamin Thiar et Wilfrid Normand (585 €)
Bubble-boy non officiel : Pascal Rabany
Ils ont pris le chemin de la sortie avant la bulle : Ariel Seban, Dominik Gasser, Viriginie Guerriche, Olivier Piana, Jean-Pierre Didier, Carole Segoura, Marvin Dupré, Alexandre Amiel (me demandez pas comment, j’en ai aucune idée).
C’est au terme d’une longue finale que Yoann Kaminisky s’est finalement imposé et a décroché l’épée dédiée au gagnant de cette compétition. Peu d’observateurs auraient misé sur ce joueur discret, passé par des montagnes russes de coinflips au Day 3, et ayant frôlé à plusieurs reprises l’élimination. Il aura également bénéficié d’un étonnant play d’un short-stack à six joueurs restants, lorsqu’il relance avec K-10 offsuit, et fait coucher un short-stack (6BB) qui tenait A-10 en main…
Le fort sympathique Patrice Espinasse, qualifié lors d’un freeroll et journaliste à Midi Libre de son métier, finit runner-up, après avoir pratiqué un poker solide et plus agressif qu’on ne l’aurait imaginé. Le chipleader, Tahar Said, ainsi que le champion 2024, Jérémy Cauchard, n’auront pas réussi d’exploit, finissant respectivement 5ème et 6ème.
Il faut saluer l’excellence de l’accueil assuré par les équipes locales du Pasino Grand, ainsi que de l’organisation assumée par tout le personnel de Texapoker. Alliés à Winamax, ils ont créé un festival sans aucune fausse note, populaire et extrêmement professionnel.
L’attente a été longue, très longue puisqu’il était 1h30 matin passée lorsque que trois éliminations d’affilée ont scellé le sort des neuf survivants de la grande finale. Parmi eux, le champion 2024 WiPT, qui arrive avec le plus petit tapis, mais surtout un solide chip leader, grand habitué du live midstakes, qui aura marqué les esprits après un fold AA étrange en demie finale face à son poursuivant, le très agressif et très chanceux PL Quandalle…
Le stream de la finale est bien sûr à retrouver sur Winamax.fr à partir de 14h !
Au retour du dinner-break, toujours dix-neuf joueurs en lice, et dix éliminations à attendre pour déterminer la table finale. Parmi eux, la belle histoire continue pour les deux qualifiés freeroll des étapes live, qui jouent solidement, ainsi que pour le vainqueur de l’an dernier qui a perdu la majeure partie de son stack avant la pause contre Paul Pirès-Trigo, notamment lors d’un bluff manqué à la river avec… rien contre top-paire, pour près de 5 millions de jetons…