Blinds 400 / 800 ante 800 – 233 joueurs pour 300 inscriptions
Alors que l’on vient de franchir la barres des 300 inscriptions, les organisateurs réfléchissent désormais à la gestion du jour 1C. Désormais, ce sont 400 entrées dans ce tournoi qui tient décidément toutes ses promesses et s’annonce comme un grand cru des saisons FPO. On est déjà bien devant les 366 entrées de l’édition 2017. Rançon du succès, les croupiers, les tables et l’espace étant une denrée limitée, comment gérer les joueurs déjà inscrits sur le jour 1C ? C’est bien la question que les équipes d’Apo doivent traiter désormais, à moins de deux heures du début du 1C. Nul doute qu’ils trouveront une solution, quitte à coloniser les espaces dédiés à la restauration, attenants à la salle de poker !
Ca sacoche sévère sur cette table mais l’ambiance y est très souriante (Steeve Daullon, Olivier Durand de Grossouvre et la Team Pro PMU Sarah Herzali)
En attendant, revenons aux tables du jour 1B avec notamment celle où s’est installée la Team Pro PMU Sarah Herzali. Et quelle belle table ! Outre la Pro, on retrouve Ronan Monfort, figure emblématique du poker tricolore live et online qui réside à Malte, mais également les qualifiés PMU Matthieu Rodriguez, Valentin Cagnard et Olivier Durand de Grossouvre. Ajoutez l’homme du Florida Poker Tour Steeve Daulon et vous voilà fixé sur la densité de la table.
Ronan Monfort a fait la traversée pour Lyon. Afin d’y inscrire sa première ligne HendonMob 2018 ?
Le moins que l’on puisse est que les joueurs jouent tous les coups à fond et n’hésitent pas à envoyer des parpaings sur chaque street ! L’un des grands animateurs de la table est le toujours sympathique Shakil Gill, runner-up de l’édition 2015 du WiPT pour 76 500€.
Un de ses comparses de table me confiera :
« Il relance avec des merguez et trouve des boards improbables. Depuis tout à l’heure c’est comme ça, rien à faire, il rase. »
Shakil Gill touche pour le moment beaucoup de jeu et semble très actif à sa table. Jusqu’à quand ?
Et en effet Shakil est assis devant une tonne, environ 250 000 jetons à mon arrivée. Alors autant raconter le premier gros coup que Shakil vient de perdre.
Après un relance UTG à 2000, Valentin Cagnard en MP annonce une relance mais n’avance que les jetons d’un call. Le floor est appelé et décision est prise de n’autoriser qu’une relance minimum à 3200. Incident clos et reprise des débats. Est-ce ce fait de jeu qui aura incité Shakil à s’exciter ? En tout cas, ce dernier de petite blind 4-bet le tout pour 10000 et seul Valentin sera assez motivé pour aller affronter le gros tapis de la table.
Flop : K Q 9
Shakil continue sur sa lancée pour 15000 et Valentin paie rapidement. Le pot est déjà à plus de 55000. Et on n’est pas parti pour ralentir ici.
Turn : 7
Finalement, si, les deux joueurs lèvent le pied et checkent à tour de rôle.
Mais la river Q fait rentrer tous les tirages et les combos. Une carte bien riche sur laquelle tout le monde peut raconter son histoire. Et à ce jeu, Shakil a toujours des choses à dire semble-t-il. Il met Valentin à tapis en avançant une pilasse de jetons de 5000, les plus chers en circulation pour le moment. Visiblement il y a de l’historique entre les joueurs car Cagnard ne met pas longtemps à payer pour environ 40 000 et retourne immédiatement A Q bien loin devant le gros bluff éventé de Gill avec hauteur Six 6 3.
A l’issue de ce coup, Valentin remonte à environ 130 000 tandis que Shakil a encore de quoi voir venir avec environ 180 000 jetons.
Valentin Cagnard (au centre) ne s’est pas laissé piégé par le bluff de Shakil. Il remonte à 130 000, soit quasiment 2,5 averages.
Même table, main suivante. Cette fois, le coup oppose Benjamin Kessap qui relance préflop à 2000, à Matthieu Rodriguez, bien actif lui aussi, qui sur-relance pour 5600. C’est payé et les deux joueurs découvrent le flop K 6 4. Check call de Kessap pour 5000. Sur la turn 8, les deux joueurs checkent tranquillement, et renouvellent le geste sur la river 5 pour une flush au board. Mais Benjamin Kessap retourne pocket Queen avec la Dame de trèfle, Q Q pour la deuxième hauteur max de la flush.
C’est reparti pour s’équilibrer entre joueurs lorsqu’Aliosha Staes, qui avait un peu pris du champ, shove paire de 9 et tombe sur paire de rois chez Timothé Labassa qui double à 20 BB, pour 31 pour Staes, et 20 pour Hammann.
Comme les niveaux continuent de se rapprocher (25-22-17), les joueurs décident de faire une pause pour rediscuter d’un deal éventuel. Le directeur du tournoi propose une distribution 61K pour Staes, 59K pour Hammann, et 55K pour Labassa, mais finalement les joueurs refusent et le jeu reprend.
Une main intéressante se déroule entre Staes et Hamman, relancée par Staes en petite blind et payée par Hammann. Le flop vient 7-6-10, Staes mise 1,2M et Hammann le suit pour aller voir un turn qui est un autre 6. Staes checke et Hammann mise 3M. C’est au tour de Staes de coller et de checker sur un As à la river. Hamman met 5,8M et Staes paye : 10-5 contre 10-9, et ça partage.
Soudain une main qui sonne comme un éclair dans un ciel sans nuage : tapis de Labassa avec J-10 de carreau et Staes paye immédiatement avec paire de rois. On croit à l’élimination de Labassa mais il trouve deux 10 au board pour doubler à 38M. Staes est amoché à 9,2M (7,7BB)
Labassa a fait preuve de talent et aussi de chance, ce qui est encore plus important (Photo Winamax)
Staes envoie à tapis le coup d’après puis qui trappe Hammann (ou bluffe avec talent) sur un board 7-K-7-As-6 en envoyant à tapis sur une petite mise river de Hammann qui semble sans conviction. Il part à tapis et Hammann montre une paire de 8 qu’il folde. Staes revient à 18M, puis 23M en envoyant sans peur à all-in autant qu’il peut. Un de ses amis du rail belge lui dit « d’aller chercher le loyer ».
Eh bien c’est ce qu’il semble faire le coup d’après en rendant la monnaie de sa pièce à Labassa : il shove As-2 contre As-roi, et fait deux 2 au board ! Il double à 48 et laisse Labassa exsangue (8M).
Hammann ne bouge pas depuis un moment à 20M. Il essaye de mettre la pression à Labassa sur le coup suivant mais il est payé immédiatement avec As-8. Son J-2 fait pâle figure, Labassa prend le coup et double à 15M. Hammann est à 13.
Staes et Hammann (Photo Winamax)
Le coup suivant, Hammann part à tapis, Labassa paye sans trop hésiter, et Staes, au terme d’une longue réflexion, décide de suivre. K-J de pique pour Hammann, As-J de coeur pour Labassa, K-Q off pour Staes. Le flop vient 8-9-10 avec 2 trèfles, la turn est un 5 de pique qui ouvre énormément d’outs pour Hammann mais le 9 de carreau final le renvoie chez lui. La question se pose de savoir s’il regrettera d’avoir fait capoter un deal deux fois. Il touche néanmoins 43000 euros pour sa peine.
Labassa en gagnant ce coup monstrueux remonte à 44M (29BB), Staes est à 30 (22BB). Il y a une nouvelle proposition de deal avant de lancer le heads-up, avec 70k, 66k et 15k laissés à la gagne, mais il est une refusé encore une fois pour prolonger le plaisir. Il est 2h du matin. Les niveaux vont désormais être de 20 minutes.
Labassa met la pression dès le premier coup et fait monter l’écart à 20M avec une relance préflop et un parpaing au flop 6-3-8. Il ne laisse pas Staes respirer pendant les coups suivants, shovant ou misant post-flop pour le faire jeter ses cartes. Staes flat une nouvelle fois du bouton, Labassa part all-in avec As-5 et Staes paye debout sur la table avec As-roi et repasse en tête 32BB contre 22BB. Tout est encore possible !
Staes attaque fort un coup avec une mise à 3,1M préflop, 3M au flop et 8M au turn sur un board Q-4-10-8 et Labassa finit par jeter après une longue hésitation, passant à la moitié du tapis de son adversaire.
Et c’est fini ! Sur le coup suivant, Staes checke quand Labassa complète du bouton. Le flop vient 6-4-7 rainbow. Labassa mise 1,6M. Staes met un long moment à tribet à 4,9M. Labassa prend presque autant de temps pour annoncer all-in et Staes snap-call. K-7 pour Labassa, et 8-5 et quinte max pour Staes. Il faut au Français deux runner-runner pour espérer faire full et s’en sortir mais l’As du turn met fin à tous ces espoirs.
Labassa sort avec 62K euros, Staes avec 90k. Félicitations à lui ! Et merci à Winamax pour ce magnifique événement à Bratislava qui a tenu toutes ses promesses !
L’événement « Face the Pros » où les joueurs peuvent venir défier les membres de l’équipe pro pour des heads-up sur iPad est l’occasion d’affronter les meilleurs dans la bonne humeur.
Côté finale du Main Event, Timothé Labassa colle un open d’Imperatore UTG avec paire de 10, ça fold jusqu’à Cechowski qui se réveille en BB avec As-Roi. Il part à tapis, Imperatore fold sa main random et Labassa call. Les 10 tiennent et Cechowski sort en 5ème position (21600 euros).
Les mains suivantes, Labassa s’essaye à ouvrir avec des mains limites mais doit les jeter une par une face à des relances de mains plus fortes. Hammann, peut-être du fait de l’image qu’Imperatore s’est donné à table, fait plusieurs calls ambitieux sur des tirages qui rentrent à la river, et grignote un peu le tapis du chipleader.
Vient le moment fatidique où l’image qu’il s’est construite pourrait payer : ouvrant avec paire d’As, Imperatore est payé par Staes, le Belge de la table, avec paire de 8 en petite blinde. Mais un 8 tombe au flop et Staes double (21M) , tandis qu’Imperatore retombe à 17M. Les tapis sont maintenant assez proches et l’action ralentit.
Peu de temps après, sur une opposition entre les mêmes avec As-Q contre As-Roi avec un pot monté à 19M, Imperatore trouve un fold surnaturel sur une mise 6,5M à la river (board As-7-2-9-7).
Aliosha Staes est désormais le chipleader et fait un mouv fou quelques coups après : sur une relance de Labassa avec As-10, il tribet à 3,1 à la BB avec As-7 dépareillé, reprend 6,2 en 4-bet de Labassa et shove en 5-bet ! Labassa jette sa main et Staes est à 41M.
Aliosha Staes (Photo Winamax)
Les coups suivants ne font que confirmer cette tendance, d’autant que le Belge semble toucher chaque flop et il part en pause avec une belle avance sur les 3 autres joueurs qui doivent maintenant faire attention à l’ICM pour optimiser leur résultat.
Il n’y aura pas de round d’observation en cette table finale à 7 (qui s’explique par l’impossibilité de distribuer les joueurs sur 2 tables sans désavantager le groupe de 3).
Après 2 tours, Hugo Menant part à tapis UTG, payé par Dylan Cechowski en late avec paire de 10. Le roi-dame de Menant semble bien parti avec un flop Q-K-8. L’As du turn offre les valets en plus des 2 derniers 10 pour Cechowski, et c’est bien un valet qui renvoie finalement Menant chez lui en 7ème position (12080 euros).
Hugo Menant (Photo Winamax)
Le chipleader de la table, Valentin Imperatore, joue très loose, en mettant des patates dans tous les sens sans hésiter à montrer des mains douteuses quand personne ne colle… ça ne tombe pas dans l’oreille de sourds à la table, et sur une nouvelle ouverture d’Imperatore, Jonathan Pastore part à tapis avec 20BB, Imperatore paye avec paire de 7, contre K-Q chez Pastore.
Le flop vient 10-5-J, qui ouvre la quinte par les 2 bouts à Pastore, un 10 au turn lui ouvre également les valets, mais aucun de ses 12 outs ne sort à la river et Pastore sort en 5ème position (21660 euros).