Boooooon, par quoi va-t-on débuter ce post de conclusion ? Commençons par le commencement, tout simplement. A savoir le coup d’envoi du Jour 2 lancé à 13 heures pétantes par les organisateurs du tournoi, où 64 survivants sont revenus taper le carton pour tenter de rallier l’une des 61 places payées. Ce n’était pas gagné, pour certains c’était même perdu, et pour d’autres, une petite régalade des familles au cours de laquelle leur capital respectif n’a cessé de grimper. Petite pensée à Sarah Sacrispeyre, Sarah Herzali, Thierry Morel, Malek Grabsi, Marius Conan, Hassan Fares, Alexandre De Zutter, David Duoeck ou encore Karim Lehoussine, qui n’ont pas vu la couleur de l’argent de ce Main Event.
Karim Lehoussine, justement, a subi le run plutôt décent d’Emile Carette, qui a libéré nos derniers gladiateurs en éliminant Lehoussine d’un coup assez fantasque et chanceux au moment de la bulle. S’en est suivie la traditionnelle période de pop corn où le rythme soutenu des bustos a rapidement fait chuter le field à trois, puis deux tables restantes. Avant de connaître les noms et visage de nos neuf derniers combattants, qui reviendront demain, à 15 heures, pour se disputer une place en table finale. Présentation.
Emile Carette a longtemps côtoyé les cimes du classement tout au long de la journée. Celui qui compte seulement 11 000 dollars de gains en live, dont trois ITM à Marrakech, a bénéficié d’un run plutôt sympathique avant de perdre quelques plumes en fin de journée : 710 000 au compteur. Ce deeprun constituera, quoi qu’il arrive, son meilleur résultat en tournoi.
Yussef Aananouch, l’intouchable. Rares ont été les coups à tapis concédés pour l’Avignonnais supporter du Real Madrid mais fier de porter le maillot du PSG sur ses épaules, « car [il’] aime bien, et qu’il est beau ». Yussef a été l’un des principaux protagonistes de ce samedi 30 mars, impliqué dans de nombreuses mains de haute volée, comme ce set-up favorable face à Alexandre De Zutter juste avant la bulle. Il termine dans la peau de chipleader avec un capital de 2 070 000.
En toute honnêteté, je n’ai que très peu suivi le parcours d’Anthony Monin, relativement discret au cours de la petite dizaine d’heures de jeu. Seul coup notable : son triple-up avec une paire de huit face à Mateo et Anthony Marchetti lui aura permis de se maintenir à flot pour rallier l’une des neuf dernières places. Anthony a accumulé 22 000 dollars de gains au cours de ses sorties lives, dont une récente victoire (6773 euros) au TPS 250 € du Havre, en février 2019. Avec 720 000 jetons, Monin détient le quatrième plus gros tapis.
Aucune ligne Hendon Mob officielle trouvable pour Simon Abou Zaki. Peu de choses à dire à son propos, en toute transparence. Hormis le fait qu’il se battra avec un petit 565 000 jetons demain, soit le septième tapis de cette pré table finale.
Anas Tadini, un spectacle à lui tout seul. Si vous avez un peu suivi la table TV, vous aurez forcément remarqué son bagou, ses joutes oratoires et son activité pokeristique autour d’une table. Le régulier local qui accumule près de 700 000 dollars de gains au cours de sa carrière, notamment marquée par une récente victoire lors du Super High Roller des WSOPC Marrakech 2019, en janvier, n’a cessé d’animer ce tournoi. Sans lui, il serait beaucoup moins fun, croyez-moi. Tadini a su mené sa barque pour prétendre à une place de finaliste : sa fin de journée a été embellie par un gros double-up à 1,7 million de jetons. Résultats des courses : 2 050 000 de stack pour poursuivre cette belle aventure.
Finaliste il y a trois mois de cela du Main Event des WSOPC Marrakech 2019, Najib Bennis est un peu à la maison. Un peu ? Non, complètement à la maison. Les 25 lignes Hendon Mob du Marocain ont en effet été réalisées à domicile. Avec 655 000 de stack, soit 16 BB, Najib aura fort à faire pour remporter ce tournoi.
GRJ, RGJ, JGR : qu’importe, ce NC espagnol dont on ne citera pas le nom fait tout de même partie des neufs derniers survivants. Solide tout au long de la journée, le chipleader à l’entame du Jour 2 a parfaitement maîtrisé son Day, prenant chacune de ces décisions avec une attention toute particulière. Son stack de 1 690 000 le place comme un candidat à surveiller pour le titre.
A gauche, Samir Tazi Mokha, à droite un certain Azapl. Pas grand chose à dire sur ces deux gus, déso pas déso. Impossible de trouver leur ligne Hendon Mob, déso pas déso. Bref, le binôme est solidement installé dans le bas du classement : ce sont même les deux shortstacks officiels de cette fin de tournoi : 505 000 (12,5 BB) et 540 000 (13,5 BB), respectivement.
Reprise demain à 15 heures.
Chipcount et seatdraw
Siège 1 : Emile Carette (France) – 710 000 (18 BB) Siège 2 : Youssef Aananouch (France) ( – 2 070 000 (chipleader, 52 BB)
Siège 3 : Anthony Monin (France) – 720 000 (18 BB)
Siège 4 : Simon Abou Zaki (UK) – 565 000 (14 BB)
Siège 5 : Anas Tadini (Maroc) – 2 050 000 (51 BB)
Siège 6 : Najib Bennis (Maroc) – 655 000 (16 BB)
Siège 7 : GRJ (Espagne) – 1 690 000 (42 BB)
Siège 8 : Samir Tazi Mokha (Maroc) – 505 000 (12,5 BB)
Siège 9 : Azapl (Espagne) – 540 000 (13,5 BB)
Rappel du payout
Vainqueur : 330 000 MAD
Runner-up : 230 000 MAD
3e : 165 000 MAD
4e : 126 000 MAD
5e : 97 000 MAD
6e : 77 000 MAD
7e : 63 000 MAD
8e : 52 000 MAD
9e : 43 000 MAD
Il reste 9 joueurs (sur 211 entrées) Reprise sur le Level 24 / Blindes : 20 000 – 40 000, Big Blinde Ante de 40 000 Moyenne : 1 055 000
Les résultats du jour 2
Éliminations notables avant la bulle : Sarah Sacrispeyre, Sarah Herzali, Thierry Morel, Malek Grabsi, Marius Conan, Hassan Fares, Alexandre De Zutter, David Duoeck.
Bravo à eux
10e : Willerminho – 35 000 MAD
11e : Mateo – 35 000 MAD
12e : Issam Benhaddou – 29 000 MAD
13e : Jérôme Zerbib – 29 000 MAD
14e : Antony Marchetti – 24 000 MAD
15e : Alexandre Pouzet – 24 000 MAD
16e : Mohamed Megalleg – 20 000 MAD
17e : Abdelhadi Kondah – 20 000 MAD
18e : Jean-Jacques Zeitoun – 17 500 MAD
19e : Pierre-Antoine Quignard – 17 500 MAD
20e : Nicolas Boton – 17 500 MAD
Nombre de qualifiés au coup d’envoi : 64
Survivants : 9 Chipleader : Yussef Aananouch (2 070 000)
Moyenne : 1 055 000
Reprise sur le Level 24 / Blindes : 20 000 – 40 000, Big Blinde Ante de 40 000
Les chiffres du Jour 1
Entrées : 211, dont 78 re-entries
Survivants : 64 Chipleader : Julian Galan (402 500)
Moyenne : 148 300
Reprise sur le Level 13 / Blindes : 1500 – 3000, Big Blinde Ante de 3000
C’est reparti pour s’équilibrer entre joueurs lorsqu’Aliosha Staes, qui avait un peu pris du champ, shove paire de 9 et tombe sur paire de rois chez Timothé Labassa qui double à 20 BB, pour 31 pour Staes, et 20 pour Hammann.
Comme les niveaux continuent de se rapprocher (25-22-17), les joueurs décident de faire une pause pour rediscuter d’un deal éventuel. Le directeur du tournoi propose une distribution 61K pour Staes, 59K pour Hammann, et 55K pour Labassa, mais finalement les joueurs refusent et le jeu reprend.
Une main intéressante se déroule entre Staes et Hamman, relancée par Staes en petite blind et payée par Hammann. Le flop vient 7-6-10, Staes mise 1,2M et Hammann le suit pour aller voir un turn qui est un autre 6. Staes checke et Hammann mise 3M. C’est au tour de Staes de coller et de checker sur un As à la river. Hamman met 5,8M et Staes paye : 10-5 contre 10-9, et ça partage.
Soudain une main qui sonne comme un éclair dans un ciel sans nuage : tapis de Labassa avec J-10 de carreau et Staes paye immédiatement avec paire de rois. On croit à l’élimination de Labassa mais il trouve deux 10 au board pour doubler à 38M. Staes est amoché à 9,2M (7,7BB)
Labassa a fait preuve de talent et aussi de chance, ce qui est encore plus important (Photo Winamax)
Staes envoie à tapis le coup d’après puis qui trappe Hammann (ou bluffe avec talent) sur un board 7-K-7-As-6 en envoyant à tapis sur une petite mise river de Hammann qui semble sans conviction. Il part à tapis et Hammann montre une paire de 8 qu’il folde. Staes revient à 18M, puis 23M en envoyant sans peur à all-in autant qu’il peut. Un de ses amis du rail belge lui dit « d’aller chercher le loyer ».
Eh bien c’est ce qu’il semble faire le coup d’après en rendant la monnaie de sa pièce à Labassa : il shove As-2 contre As-roi, et fait deux 2 au board ! Il double à 48 et laisse Labassa exsangue (8M).
Hammann ne bouge pas depuis un moment à 20M. Il essaye de mettre la pression à Labassa sur le coup suivant mais il est payé immédiatement avec As-8. Son J-2 fait pâle figure, Labassa prend le coup et double à 15M. Hammann est à 13.
Staes et Hammann (Photo Winamax)
Le coup suivant, Hammann part à tapis, Labassa paye sans trop hésiter, et Staes, au terme d’une longue réflexion, décide de suivre. K-J de pique pour Hammann, As-J de coeur pour Labassa, K-Q off pour Staes. Le flop vient 8-9-10 avec 2 trèfles, la turn est un 5 de pique qui ouvre énormément d’outs pour Hammann mais le 9 de carreau final le renvoie chez lui. La question se pose de savoir s’il regrettera d’avoir fait capoter un deal deux fois. Il touche néanmoins 43000 euros pour sa peine.
Labassa en gagnant ce coup monstrueux remonte à 44M (29BB), Staes est à 30 (22BB). Il y a une nouvelle proposition de deal avant de lancer le heads-up, avec 70k, 66k et 15k laissés à la gagne, mais il est une refusé encore une fois pour prolonger le plaisir. Il est 2h du matin. Les niveaux vont désormais être de 20 minutes.
Labassa met la pression dès le premier coup et fait monter l’écart à 20M avec une relance préflop et un parpaing au flop 6-3-8. Il ne laisse pas Staes respirer pendant les coups suivants, shovant ou misant post-flop pour le faire jeter ses cartes. Staes flat une nouvelle fois du bouton, Labassa part all-in avec As-5 et Staes paye debout sur la table avec As-roi et repasse en tête 32BB contre 22BB. Tout est encore possible !
Staes attaque fort un coup avec une mise à 3,1M préflop, 3M au flop et 8M au turn sur un board Q-4-10-8 et Labassa finit par jeter après une longue hésitation, passant à la moitié du tapis de son adversaire.
Et c’est fini ! Sur le coup suivant, Staes checke quand Labassa complète du bouton. Le flop vient 6-4-7 rainbow. Labassa mise 1,6M. Staes met un long moment à tribet à 4,9M. Labassa prend presque autant de temps pour annoncer all-in et Staes snap-call. K-7 pour Labassa, et 8-5 et quinte max pour Staes. Il faut au Français deux runner-runner pour espérer faire full et s’en sortir mais l’As du turn met fin à tous ces espoirs.
Labassa sort avec 62K euros, Staes avec 90k. Félicitations à lui ! Et merci à Winamax pour ce magnifique événement à Bratislava qui a tenu toutes ses promesses !
L’événement « Face the Pros » où les joueurs peuvent venir défier les membres de l’équipe pro pour des heads-up sur iPad est l’occasion d’affronter les meilleurs dans la bonne humeur.
Côté finale du Main Event, Timothé Labassa colle un open d’Imperatore UTG avec paire de 10, ça fold jusqu’à Cechowski qui se réveille en BB avec As-Roi. Il part à tapis, Imperatore fold sa main random et Labassa call. Les 10 tiennent et Cechowski sort en 5ème position (21600 euros).
Les mains suivantes, Labassa s’essaye à ouvrir avec des mains limites mais doit les jeter une par une face à des relances de mains plus fortes. Hammann, peut-être du fait de l’image qu’Imperatore s’est donné à table, fait plusieurs calls ambitieux sur des tirages qui rentrent à la river, et grignote un peu le tapis du chipleader.
Vient le moment fatidique où l’image qu’il s’est construite pourrait payer : ouvrant avec paire d’As, Imperatore est payé par Staes, le Belge de la table, avec paire de 8 en petite blinde. Mais un 8 tombe au flop et Staes double (21M) , tandis qu’Imperatore retombe à 17M. Les tapis sont maintenant assez proches et l’action ralentit.
Peu de temps après, sur une opposition entre les mêmes avec As-Q contre As-Roi avec un pot monté à 19M, Imperatore trouve un fold surnaturel sur une mise 6,5M à la river (board As-7-2-9-7).
Aliosha Staes est désormais le chipleader et fait un mouv fou quelques coups après : sur une relance de Labassa avec As-10, il tribet à 3,1 à la BB avec As-7 dépareillé, reprend 6,2 en 4-bet de Labassa et shove en 5-bet ! Labassa jette sa main et Staes est à 41M.
Aliosha Staes (Photo Winamax)
Les coups suivants ne font que confirmer cette tendance, d’autant que le Belge semble toucher chaque flop et il part en pause avec une belle avance sur les 3 autres joueurs qui doivent maintenant faire attention à l’ICM pour optimiser leur résultat.
Il n’y aura pas de round d’observation en cette table finale à 7 (qui s’explique par l’impossibilité de distribuer les joueurs sur 2 tables sans désavantager le groupe de 3).
Après 2 tours, Hugo Menant part à tapis UTG, payé par Dylan Cechowski en late avec paire de 10. Le roi-dame de Menant semble bien parti avec un flop Q-K-8. L’As du turn offre les valets en plus des 2 derniers 10 pour Cechowski, et c’est bien un valet qui renvoie finalement Menant chez lui en 7ème position (12080 euros).
Hugo Menant (Photo Winamax)
Le chipleader de la table, Valentin Imperatore, joue très loose, en mettant des patates dans tous les sens sans hésiter à montrer des mains douteuses quand personne ne colle… ça ne tombe pas dans l’oreille de sourds à la table, et sur une nouvelle ouverture d’Imperatore, Jonathan Pastore part à tapis avec 20BB, Imperatore paye avec paire de 7, contre K-Q chez Pastore.
Le flop vient 10-5-J, qui ouvre la quinte par les 2 bouts à Pastore, un 10 au turn lui ouvre également les valets, mais aucun de ses 12 outs ne sort à la river et Pastore sort en 5ème position (21660 euros).