Au hasard des déambulations, on s’arrête, on observe, on se fie à son flair quand un coup semble intéressant. On recherche les têtes connues et puis on cherche aussi les nouveaux profils, ceux dont on se dit qu’ils pourraient aller loin dans le tableau et sur lesquels on a envie de raconter une belle histoire, passant de l’anonymat du joueur random au héros inattendu qui brandit le trophée au nez et à la barbe des favoris.
Mais il semble encore bien loin ce moment où le vainqueur final se fera connaître. En attendant, nous avons tout loisir de partir à la rencontre de ces joueurs qui peuvent encore prétendre au graal slovaque. Et parmi ceux-là, Stephan de Jesus, un Français qui a pris un ascendant certain sur sa table, comme en témoigne ce coup.
Au niveau 2, sur des blindes encore anecdotiques (100-300) au vu du stack de départ (50 000 jetons), Stephan de Jesus en UTG fait face à un 3-bet du bouton pour 4 500. Il porte le coup à 11 600 et après un très long temps de réflexion, son adversaire décide d’accepter l’invitation. Préflop, nous voilà donc à un coup relancé 40 BB !
Stephan de Jesus, la fleur de lys des Saints de la Nouvelle-Orléans fièrement arborée, n’a pas faibli tout au long de ce coup, tel un quaterback à la manoeuvre !
Le flop vient et Stephan poursuit son récit en proposant une nouvelle fois une mise à 11 600. Là encore, son adversaire décide de payer mais les traits se durcissent quelque peu. Turn et Stephan ne faiblit pas et envoie un second barrel pour une somme toujours de 11 600. Sans surprise, c’est encore un call, plus rapide cette fois. La table retient son souffle et tout le monde comprend que la river devrait entraîner une mise à tapis. Et c’est en effet sur un venant achever le tableau que de Jesus pousse ses derniers jetons pour un peu moins de 20 000 jetons. Le bouton prend à nouveau quelques instants, et réfléchit à voix haute, montrant de grands signes de nervosité. Stéphan lui semble relativement serein et attend le visage fermé la décision adverse. Ce sera finalement un fold et nous ne verrons aucune carte. Stephan glissera qu’il mettait son adversaire sur un As Roi et se trouvait donc devant du début à la fin, laissant entendre qu’il pouvait détenir une paire d’As ou un brelan floppé…
L’adversaire battu mais pas abattu de de Jesus aura tout de même laissé quelques plumes dans ce coup à haute intensité
C’est au terme d’une longue finale que Yoann Kaminisky s’est finalement imposé et a décroché l’épée dédiée au gagnant de cette compétition. Peu d’observateurs auraient misé sur ce joueur discret, passé par des montagnes russes de coinflips au Day 3, et ayant frôlé à plusieurs reprises l’élimination. Il aura également bénéficié d’un étonnant play d’un short-stack à six joueurs restants, lorsqu’il relance avec K-10 offsuit, et fait coucher un short-stack (6BB) qui tenait A-10 en main…
Le fort sympathique Patrice Espinasse, qualifié lors d’un freeroll et journaliste à Midi Libre de son métier, finit runner-up, après avoir pratiqué un poker solide et plus agressif qu’on ne l’aurait imaginé. Le chipleader, Tahar Said, ainsi que le champion 2024, Jérémy Cauchard, n’auront pas réussi d’exploit, finissant respectivement 5ème et 6ème.
Il faut saluer l’excellence de l’accueil assuré par les équipes locales du Pasino Grand, ainsi que de l’organisation assumée par tout le personnel de Texapoker. Alliés à Winamax, ils ont créé un festival sans aucune fausse note, populaire et extrêmement professionnel.
L’attente a été longue, très longue puisqu’il était 1h30 matin passée lorsque que trois éliminations d’affilée ont scellé le sort des neuf survivants de la grande finale. Parmi eux, le champion 2024 WiPT, qui arrive avec le plus petit tapis, mais surtout un solide chip leader, grand habitué du live midstakes, qui aura marqué les esprits après un fold AA étrange en demie finale face à son poursuivant, le très agressif et très chanceux PL Quandalle…
Le stream de la finale est bien sûr à retrouver sur Winamax.fr à partir de 14h !
Au retour du dinner-break, toujours dix-neuf joueurs en lice, et dix éliminations à attendre pour déterminer la table finale. Parmi eux, la belle histoire continue pour les deux qualifiés freeroll des étapes live, qui jouent solidement, ainsi que pour le vainqueur de l’an dernier qui a perdu la majeure partie de son stack avant la pause contre Paul Pirès-Trigo, notamment lors d’un bluff manqué à la river avec… rien contre top-paire, pour près de 5 millions de jetons…