Depuis l’explosion du poker en Europe à l’aube des années 2000, la grande caravane des tournois a fait du chemin. Déniché des casinos grand luxe ou improbable, créé des destinations qui n’existaient pas, tenté des coups avec plus ou moins de bonheur. Au départ, l’arrivée dans une ville d’une des grandes marques du poker était vécu comme un évènement, et les casinos se pliaient en quatre, oeuvrant presque à fonds perdus, afin de pouvoir se targuer d’inviter une telle exception. En France, Deauville a ainsi inauguré le circuit EPT en février 2005, plantant le décor mythologique à un casino « emblème du poker ». Le groupe Barrière y a ainsi construit la légende de son Barrière Poker Tour, et de son savoir-faire, autant humain que structurel.
Winamax est arrivé plus tard dans le « game » des tournois live, se contentant au départ de sponsoriser un « France Poker Tour » depuis oublié (en 2008) avant d’accoler enfin son nom, leader des rooms online françaises, à un tournoi deepstack à Dublin, en 2010 —pile au moment de la légalisation du poker en ligne en France. Le WPO était né. Quatorze années plus tard, le monde du poker a bien changé, vivant des montagnes russes au fur et à mesure de l’ARJEL, de la fermeture des cercles de jeux (associations 1901) transformés en clubs de jeux (entreprises à but lucratif assumé), de la multiplication des clubs amateurs et, plus récemment, du nouveau boom du online créé par les années COVID.
De « caravane de la grande famille du poker » comme avec les étapes aux Main Event à 5000€ ou 10 000€ (EPT, WPT, WSOP-E), les poker tour se sont adaptés au public grandissant de joueurs mid-stakes. Le « poker de proximité », comme professé par Apo Chantzis (visionnaire absolu de cette logique du « dernier kilomètre » qui promet un tournoi abordable à toute la France des diagonales du vide, et a permis de créer un terreau incroyable de joueurs hexagonaux), cohabite en bonne intelligence avec le « poker loisir » des étapes de Winamax. Ce n’est d’ailleurs pas un hasard si les deux entités —Texapoker et Winamax— sont désormais associées pour le Winamax Poker Tour (sa grande finale) qui est le plus fidèle territoire commun entre les deux marques.
De Dublin, la marque WPO a ainsi migré à partir de la fin des années COVID vers d’autres ailleurs, la faute à un trop grand encombrement du casino irlandais, bien connu des amateurs pour ses parties enflammées de beerpong, ses blind-tests et autres soirées karaoké. Le WPO, c’est avant tout une expérience, communautaire et joyeuse, où des groupes d’amis se rendent pour passer la meilleure des parenthèses enchantées. Demi-frère automnal des tournois Sismix de Winamax au casino Es Saadi de Marrakech où règnent sea, sex & fun à coup de grandes pool-party et soirées DJ sans discontinuer, le Winamax Poker Open de la rentrée a finalement posé ses valises à Bratislava, après une tentative de tous les records à Madrid en 2022.
Mais pourquoi Bratislava ? De cette capitale slovaque, le Français moyen (dont fait partie l’auteur de ses lignes) ne connaît pas grand chose, se contentant d’un vague cortège d’a-priori façonné par les parodies lourdaudes façon Bratisla Boys. Les avantages, pourtant, son évidents pour un organisateur de tournois à 500€ le Main Event : offre hôtelière importante, grâce à la présence estivale de dizaines de milliers de touristes, prix raisonnables pour la restauration et les loisirs (lire ici : boire des bières jusqu’au bout de la nuit), sécurité absolue du centre-ville, proximité d’un aéroport international (à Vienne, 40 min de transfert jusqu’au casino Banco où se tient le tournoi), combo hôtel/casino autorisant une grande fluidité des animations de loisir et des tournois, législation souple quant aux jeux de hasard. Et, last but not least, l’intégration récente de la Slovaquie à l’espace Schengen et à la zone Euro.
En arrivant sous la pluie diluvienne qui touche les pays traversés par un Danube en crue depuis dix jours, on doutait initialement pourtant de l’attractivité réelle de la ville. Il aura fallu une simple éclaircie, en attendant la soirée de lancement organisée par Winamax mardi soir, pour nous prouver le contraire : au-delà de la vieille ville séculaire, gorgée d’églises sublimes, de ruelles serpentines et de brasseries old school calant le plus rabelaisien des appétits, la capitale s’étale des flots tumultueux du Danube aux collines avoisinantes, le tout couronné par son célèbre chateau, comme flottant dans le ciel. La montée vers le parc Horsky propose aux plus courageux une vue imprenable sur la ville, la découverte d’une nature épanouie et des dérives dans des cimetières médiévaux offerts aux herbes folles et aux arbres centenaires. De là-haut, protégé de la pluie par le grand mémorial de guerre aux allures communistes du « Slavin », on peut mesurer la beauté vivante d’une large cité qui ne se résume pas qu’à son centre-ville musée. Peu importe que la fièvre du jeu nous ramène toujours au bas des pentes qui entourent la ville et son casino : que la victoire soit belle ou la défaite cruelle, le WPO Bratislava finira toujours par un happy ending garanti.
Celui que l’on avait découvert comme un joueur très attachant et singulier au printemps après sa magnifique performance en finale du WiPT au Club Circus revient sur ses pas pour décrocher un autre trophée : le prestigieux WPT Prime à 1100€, qui lui rapporte 180 000€ de gains, ainsi qu’un ticket au prestigieux WPT World Championship de fin d’année, au Wynn de Las Vegas (10 400$).
2e Mathieu Goncalves 117 120€
3e Kostya Zaks 85 200€
4e Baptiste Audoli 63 700€
5e Etienne Silva de Oliveira 48 700€
6e Oleksii Ievchenko 38 100€
7e Ludovic Amblard 30 400€
8e Samuel Fournier 24 500€
La première étape du Winamax Poker Tour qui a eu lieu à Ille ce week-end de fin octobre laisse augurer du meilleur, comme toujours, pour le plus grand circuit amateur et gratuit au monde : des tables bondées, une bonne humeur permanente, une offre gratuite dispatchée parfaitement entre une qualification au Main Event de fin mars 2025 et des side-events également qualificatifs, des dotations riches en tickets en ligne et autres points de fidélité pour la boutique de merchandising Winamax… Tout le monde avait le sourire, malgré les bad beats et les mauvaises rencontres entre cartes parfois improbables.
Entre l’omniprésence bienveillante de tous les membres du Team W, les vidéos de streameurs et autres influenceurs, l’offre qualitative en terme de restauration et le doux soleil automnal de la capitale du nord de la France, c’est un sans-faute qui lance la saison 2024/2025. Les prochaines étapes ? Limoges, les 9 et 10/11 ; Montpellier, la semaine suivante ; Paris, aux Galeries Montparnasse, les 23 et 24/11 ; Lyon, le dernier week-end du mois de novembre, etc. Soit 10 étapes au total, avant la grande finale qui aurait lieu exceptionnellement à Aix-en-Provence fin mars 2025, en partenariat avec Texapoker, au Pasino Grand !
Avec encore 260 joueurs en lice pour ce Day 2 du WiPT Lille, étape inauguratoire de la saison 2024-2025 du Winamax Poker Tour, le plus dur reste à faire lors de ce jour final qui va se dérouler de manière turbo puisque tout sera fini en arrivant aux 26 derniers jours, heureux élus pour revenir disputer la Grande Finale du WiPT avec un ticket valant 550€ en poche (elle aura lieu, cette année, en partenariat avec Texapoker, au Pasino Grand d’Aix-en-Provence du 29 mars au 6 avril 2025.
80% du field a donc quitté ce plus grand freeroll de France, mais s’est rattrapé lors du tournoi shootout (finale ce dimanche également), du 6-max et bien évidemment du beer pong. Ce dimanche, place aux finales de tout bord, mais aussi à des flopées de sitngo eux aussi proposés gratuitement dans la salle du Grand Palais !