Avec 708 joueurs inscrits pour ce seul Day 1B, le field de cet EPT Barcelone est en phase de battre tous les records de l’European Poker Tour. Pour le moment, 1226 participants ont foulé les tables du Gran Casino de la ville contre 1082 l’année dernière. Mais avec des inscriptions ouvertes jusqu’au départ du Day 2, le record de l’EPT Sanremo et ses 1240 joueurs pourrait bien voler en éclat.
Après huit niveaux disputés, ils ne sont plus que 430 à pouvoir espérer s’imposer. Avec 187 000 jetons, Florian-Dimitrie Duta mène les troupes de ce Day 1B.
Steven Moreau
Vainqueur du tournoi inaugural Alpha8, Steven Silverman était l’une des attractions de la journée mais ce dernier ne parviendra pas à passer le cap et sortira de la compétition avant la dernière main distribuée.
Ca passe en revanche du côté de Maksim Bura (160 600), Simon Mattsson (111 000), Andrew Moreno (91 800), David Benefield (87 800), Aku Joentausta (85 100), Konstantin Puchkov (66 000), Richard Yong (58 400), Jonathan Little (53 500) et Vladimir Troyanovskiy (48 600).
Parmi les victimes françaises – ou presque -, on compte Philippe Ktorza, Stéphane Benadiba, Manuel Bevand, Ludovic Lacay, Adrien Allain, Ludovic Riehl, Sylvain Loosli ou encore Davidi Kitaï.
Bruno Lopes (68 000), Bernard Guigon (58 000), Steven Moreau (38 000), Yann del Rey (36 000), Nicolas Levi (31 000), Gaëlle Baumann (29 000), Paul-François Tedeschi (20 000), Emile Petit (18 000) et Florence Allera (15 000) font partie des nombreux Français à s’être qualifiés pour le Day 2.
Natif de La Rochelle, le jeune trentenaire Simon Wiciak est passé, en quelques jours seulement, de statut de grinder anonyme à millionaire du poker live… Un miracle qui ne doit rien au hasard, l’homme ayant déjà expérimenté le haut niveau au football, avant de se lancer dans l’ingénierie et se jeter à plein temps ou presque dans le poker online. Proche d’Antoine Saout et de pas mal de joueurs français, ce fort sympathique champion a bien mérité sa victoire à Barcelone après avoir fait la course en tête pendant plusieurs jours consécutifs !
Après un deal à trois, Simon Wiciak conclut le tournoi par un « call de mutant », comme le relate le journaliste Victor Saumont pour PokerStars :
« Les deux joueurs sont au coude à coude quand intervient le dernier coup du tournoi, avec une légère avance pour le français. Au bouton, Joao Sydenstricker ouvre à 1 100 000 avec Q♥ 10♣ . De grosse blinde, Simon Wiciak demande le compte du stack de son adversaire, et prend un carton de time bank avant de 3-bet à 4 000 000 avec 5♣ 6♣ en main. C’est payé assez rapidement par le joueur brésilien.
Il y a déjà plus de 8 millions dans le pot quand tombe le flop 9♣ 5♦ 2♥ . Simon Wiciak propose une mise de continuation à 3 000 000, que Joao Sydenstricker décide de float.
Sur la turn 4♠ , Simon Wiciak checke et voit son adversaire miser tout petit, 3 500 000. Avec un tirage quinte en plus de sa deuxième paire, le français check/call.
La river est un 9♥ , plutôt une bonne carte pour la main du français. Il checke à nouveau et le joueur brésilien s’engouffre en envoyant son tapis pour 19 375 000.
Grosse réflexion chez le français qui sent qu’il y a un loup dans cette histoire. Il réfléchir longuement, se levant pour compter le stack de son adversaire. Il observe Joao Sydenstricker, recompte son tapis, lâche un jeton temps sur la table. Puis, un autre. Au bout de trente secondes à observer son adversaire qui tente de maintenir sa poker face, Simon Wiciak annonce “I call” pour un call de mutant. Dépité, Joao Sydenstricker révèle son bluff et Simon Wiciak peut lâcher un cri de soulagement en allant rejoindre son rail pour célébrer.«
Ce n’est pas le joueur français le plus connu ni le plus attendu, et pourtant, l’ancien vainqueur de l’EPT Deauville (un exploit) vient de doubler la mise en raflant le plus gros tournoi jamais organisé par PokerStars en live : près de 7400 entrées, en Espagne, et un gain fou de 676 000€ pour un buy-in de 1100€.
Celui qui avait déjà fait beaucoup parler de lui pour sa conduite à table il y a douze ans à l’EPT —on classera, pudiquement, le champion dans le rang des livetard « expressifs »— a en tout cas le mérite de persévérer dans la victoire, cette fois sans son rat en plastique légendaire dans la photo du vainqueur. Le joueur, en effet, était entre autres dératiseur et en avait profité, à l’époque, pour faire la promotion de son entreprise qui ne connaît pas la crise.
Estrellas Barcelona 2023 Main Event final table results:
1st – Lucien Cohen, France, €676,230
2nd – Ferdinando D’Alessio, Belgium, €415,320
3rd – Petros Karadimos, Greece, €294,620
4th – Danilo Velasevic, Serbia, €232,090
5th – Ankit Ahuja, India, €177,810
6th – Avihai Smadga, Israel, €136,850
7th – Parker Talbot, Canada, PokerStars Ambassador, €105,590
8th – Igor Kaufman, Israel, €81,230
Avec plus du quart de participants, le contingent français avait de quoi rêver grand à l’EPT Monte-Carlo ! Deux joueurs hexagonaux s’étaient d’ailleurs hissés en table finale, et pas des moindres : le pro Unibet Arnaud Enselme, ainsi que Samy Boujmala.
Finissant respectivement 6ème et 5ème pour de beaux gains à six chiffres, nul doute que leur bankroll sera bien heureuse de cette embellie, mais la déception reste de mise puisque c’est le Canadien Mike Watson, favori autoproclamé de la finale qui remporte près de 750 000€ après un deal en heads-up avec l’Allemand Leonard Maue.