Vendredi dernier, Corinne Bauché a frappé un grand coup en terminant 5ème de l’Estrellas Poker Tour, un tournoi gigantesque où 2560 joueurs s’étaient acquittés des 1100 € de buy-in.
Avec ce résultat, elle remporte 91 580 € et repart avec des souvenirs mémorables. Une performance de taille pour cette joueuse qui a découvert le poker il y a quatre ans en participant à des tournois amateurs dans la région parisienne.
Quel est ton ressenti après la dernière main ?
La sensation du devoir accompli sans vraiment réaliser que j’ai joué 4 jours pour en arriver là !!
Aucun regret ?
Aucun !!! Impossible d’en avoir après tout ça. J’ai quand même vécu une super aventure et je commence à peine à réaliser.
Comment as-tu préparé cette TF ?
Pas de préparation particulière. Je devais continuer à jouer sérieusement et faire attention à tout. Chaque décision pouvait me conduire vers la sortie à tout moment.
Tous les joueurs de poker rêvent de ce genre d’évènement, as-tu ressenti une certaine pression ?
De la pression, oui, mais plutôt au niveau du buy-in. C’était la première fois que je jouais un tournoi à 1100 euros. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle j’ai mis des parts en vente via la nouvelle plateforme de stacking Up&Go. La pression est montée d’un cran lorsqu’un copain qui m’a vu débuter en parties amicales a pris le solde de mes parts.
Quand on joue son propre argent on ne doit rendre de compte qu’à soi-même. Quand tu es stackée, tu as une responsabilité envers les personnes qui ont investies sur toi. Une fois à table je n’y pensais plus et jouais du mieux que je pouvais. C’est seulement en fin de journée que j’y repensais. Et alors là …. Quelle pression !!
Comment as-tu abordé ce tournoi complètement fou au niveau du field ?
Quand tu joues le dernier Day 1 d’un tournoi, tu ne réalises pas forcément le nombre de joueurs. Tu vois les 9 à ta table et c’est ça ma préoccupation. Disons que chaque joueur à table est un adversaire alors qu’il s’agisse d’un pro ou d’un amateur, le danger est le même.
Si tu devais jouer un coup différemment durant le tournoi ce serait lequel ?
Je ne peux pas te raconter un coup en particulier car je m’étais autorisée 1 erreur par Day et quand je la faisais je n’avais plus le droit à l’erreur. Je t’assure que j’ai utilisé tout mon quota d’erreurs.
Quels joueurs connaissais-tu en table finale ?
Heuuu… Aucun lol ! je ne connaissais ni leur nom ni leur pays d’origine ni leurs palmarès à part bien sûr Chen le Canadien.
Quels sont ceux qui t’ont impressionnée ?
De prime abord, le Canadien au regard de sa bio poker. Cependant ayant joué plusieurs heures contre Vladislav Donchev, le Bulgare, je le craignais beaucoup. J’ai vraiment apprécié les mots qu’il m’a dit quand j’ai bust. Adversité on the table mais camaraderie outside.
Comment envisages-tu la suite de la saison désormais ?
Je vais tout simplement reprendre le chemin du boulot car j’adore mon job et si je peux faire quelques tournois sympas je n’y manquerai pas. Et puis bien évidemment les tournois réguliers que j’affectionne tant à l’ACF.
Natif de La Rochelle, le jeune trentenaire Simon Wiciak est passé, en quelques jours seulement, de statut de grinder anonyme à millionaire du poker live… Un miracle qui ne doit rien au hasard, l’homme ayant déjà expérimenté le haut niveau au football, avant de se lancer dans l’ingénierie et se jeter à plein temps ou presque dans le poker online. Proche d’Antoine Saout et de pas mal de joueurs français, ce fort sympathique champion a bien mérité sa victoire à Barcelone après avoir fait la course en tête pendant plusieurs jours consécutifs !
Après un deal à trois, Simon Wiciak conclut le tournoi par un « call de mutant », comme le relate le journaliste Victor Saumont pour PokerStars :
« Les deux joueurs sont au coude à coude quand intervient le dernier coup du tournoi, avec une légère avance pour le français. Au bouton, Joao Sydenstricker ouvre à 1 100 000 avec Q♥ 10♣ . De grosse blinde, Simon Wiciak demande le compte du stack de son adversaire, et prend un carton de time bank avant de 3-bet à 4 000 000 avec 5♣ 6♣ en main. C’est payé assez rapidement par le joueur brésilien.
Il y a déjà plus de 8 millions dans le pot quand tombe le flop 9♣ 5♦ 2♥ . Simon Wiciak propose une mise de continuation à 3 000 000, que Joao Sydenstricker décide de float.
Sur la turn 4♠ , Simon Wiciak checke et voit son adversaire miser tout petit, 3 500 000. Avec un tirage quinte en plus de sa deuxième paire, le français check/call.
La river est un 9♥ , plutôt une bonne carte pour la main du français. Il checke à nouveau et le joueur brésilien s’engouffre en envoyant son tapis pour 19 375 000.
Grosse réflexion chez le français qui sent qu’il y a un loup dans cette histoire. Il réfléchir longuement, se levant pour compter le stack de son adversaire. Il observe Joao Sydenstricker, recompte son tapis, lâche un jeton temps sur la table. Puis, un autre. Au bout de trente secondes à observer son adversaire qui tente de maintenir sa poker face, Simon Wiciak annonce “I call” pour un call de mutant. Dépité, Joao Sydenstricker révèle son bluff et Simon Wiciak peut lâcher un cri de soulagement en allant rejoindre son rail pour célébrer.«
Ce n’est pas le joueur français le plus connu ni le plus attendu, et pourtant, l’ancien vainqueur de l’EPT Deauville (un exploit) vient de doubler la mise en raflant le plus gros tournoi jamais organisé par PokerStars en live : près de 7400 entrées, en Espagne, et un gain fou de 676 000€ pour un buy-in de 1100€.
Celui qui avait déjà fait beaucoup parler de lui pour sa conduite à table il y a douze ans à l’EPT —on classera, pudiquement, le champion dans le rang des livetard « expressifs »— a en tout cas le mérite de persévérer dans la victoire, cette fois sans son rat en plastique légendaire dans la photo du vainqueur. Le joueur, en effet, était entre autres dératiseur et en avait profité, à l’époque, pour faire la promotion de son entreprise qui ne connaît pas la crise.
Estrellas Barcelona 2023 Main Event final table results:
1st – Lucien Cohen, France, €676,230
2nd – Ferdinando D’Alessio, Belgium, €415,320
3rd – Petros Karadimos, Greece, €294,620
4th – Danilo Velasevic, Serbia, €232,090
5th – Ankit Ahuja, India, €177,810
6th – Avihai Smadga, Israel, €136,850
7th – Parker Talbot, Canada, PokerStars Ambassador, €105,590
8th – Igor Kaufman, Israel, €81,230
Avec plus du quart de participants, le contingent français avait de quoi rêver grand à l’EPT Monte-Carlo ! Deux joueurs hexagonaux s’étaient d’ailleurs hissés en table finale, et pas des moindres : le pro Unibet Arnaud Enselme, ainsi que Samy Boujmala.
Finissant respectivement 6ème et 5ème pour de beaux gains à six chiffres, nul doute que leur bankroll sera bien heureuse de cette embellie, mais la déception reste de mise puisque c’est le Canadien Mike Watson, favori autoproclamé de la finale qui remporte près de 750 000€ après un deal en heads-up avec l’Allemand Leonard Maue.