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Clubs parisiens

Christophe Pi, le Club Barrière à plein régime

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Arrivé il y a deux ans à la tête du Club Barrière du 104 avenue des Champs-Élysées, Christophe Pi a dû faire face immédiatement au Covid et à sa pandémie, qui allait figer toute la scène des clubs parisiens. Véritablement actif depuis juin 2021, ce directeur à l’humanité et au charisme immédiats compte bien tout faire pour continuer à innover et proposer le meilleur service possible à ses joueurs. Rencontre.

Vous êtes à la tête du Club Barrière depuis deux ans, dont seulement sept ou huit mois d’activité. Quelles premières conclusions tirez-vous de cette nouvelle aventure pour vous qui avez dirigé de nombreux casinos dans le monde entier ?

Nous sommes leader en termes de produit brut des jeux à Paris, ce qui est très satisfaisant, avec deux autres gros clubs dans notre sillage, eux aussi situés dans le secteur des Champs-Élysées. À mon arrivée à Paris début 2020, je venais tout juste de quitter la direction du Casino Barrière de Menton, après avoir dirigé des établissements en Égypte, et je m’étais donc installé à l’hôtel à Paris, en attendant de m’y établir de façon pérenne, sauf que tous les hôtels ont fermé avec le Covid… j’ai donc vécu quelques mois au Fouquet’s, qui a eu la gentillesse de m’accueillir, sauf que l’hôtel était totalement vide. Durant trois mois, j’ai passé mes journées seul ou presque au Club, à analyser les chiffres de mon prédécesseur, à m’approprier le lieu et à imaginer quelle impulsion je pourrais lui donner. Je pense qu’on était partis sur des limites de table trop hautes, et il a fallu s’adapter. On a fait énormément de Meet avec mes équipes et Lucille Denos, jusqu’à la première réouverture en juin 2020, où l’on a déjà fait de gros changements dans l’organisation. Nos deux concurrents sont le Club Pierre Charron pour le poker, et l’Élysées Club. Mais je pense qu’il y a vraiment de la place pour nous tous, en respectant notre ADN et notre identité. On a donc décidé de bien travailler ces deux strates de clientèle : on fait un peu moins d’entrées, mais on a une clientèle plus qualitative, pour résumer. La troisième corde à notre arc est le triptyque Hôtel Fouquet’s, qui est magnifique, Club Barrière et casino d’Enghien, tant que les clubs n’auront ni roulette ni machines à sous. Je suis très intéressé par le fait de développer la clientèle internationale, notamment car j’ai travaillé dans le monde entier, et je crois que cela frémit à nouveau à l’international.

 

Quelles nouveautés sont prévues pour ce printemps 2022 ?

Le restaurant, qui était auparavant géré par Christophe Adam, change de nom au 1er avril : le produit de « Dépôt légal » n’était pas adapté à notre clientèle de joueurs. Comme sur les Champs-Élysées la concurrence en restauration est énorme, il fallait accepter que ce restaurant soit fait pour nos clients, qui sont parfois là tous les jours de l’année… Il faut que la carte évolue et s’adapte à toutes les typologies de clients. On a donc recruté un nouveau chef qui lance la nouvelle carte au 1er avril, et on a beaucoup écouté nos clients afin de s’adapter. Il a fallu se réinventer et on ne travaillera qu’avec des produits frais. L’aspect nourriture compte énormément pour les clients réguliers, qui veulent de la souplesse, de la simplicité et de la qualité. En plus, la restauration court de 13 heures à 4 heures du matin, en continu. Et désormais toute la carte sera servie également à la table de jeu. La salle de restaurant sera désormais à The Wedge, la grande salle centrale, qui est un lieu de vie et le poumon du Club. Les résultats des tables de Stud et de 3-Card Poker n’étaient pas très intéressants, et on a donc préféré relocaliser la salle de restaurant. Et l’ancienne salle de restaurant pourrait bien devenir un espace de jeu privé.

 

Vous semblez également miser sur un marketing bien plus présent et offensif…

Oui, l’époque nous permet enfin de communiquer avec une offre complète dans notre Club. On a adopté une période d’entrée gratuite, mais aussi des tombolas avec des dotations incroyables, et un tournoi à 1100 €, l’Escadrille, qui aura lieu chaque mois, doté de plusieurs satellites. Le 500 € hebdomadaire continue bien évidemment, et on lance un inédit, un tournoi à 1 100 € les 8, 9 et 10 avril, le Motorcycle Tournament, avec une moto offerte en plus du prizepool pour le gagnant ! Nous disposons de quatorze tables avec huit joueurs à table en permanence, donc nous sommes limités en termes d’espace, mais nous pouvons tout de même offrir de beaux produits. On avait pensé à l’EPT, avant la nouvelle vague Covid, mais on a dû reporter ce projet, qui est toujours d’actualité, ainsi que la reprise du BPT.

 

La signature Barrière, c’est aussi le service, connu pour son excellence…

J’ai toujours dit à mes équipes qu’on pouvait être sérieux tout en étant décontractés et humains. C’est l’idée que je veux insuffler et je crois que ça se ressent dans le Club. Je viens du casino, ce qui est un peu différent des clubs : la typologie de clientèle est un peu différente, mais on peut amener un esprit fun et léger qui vient du casino, avec des cadeaux surprises, des soirées thématiques, etc. On a eu un très bon retour dès qu’on a fait de tels événements.

 

Comment imaginez-vous l’évolution des clubs à Paris ?

Cela ferait beaucoup de sens que la roulette soit autorisée, mais je ne crois absolument pas aux machines à sous, qui nous transformeraient de facto en véritables casinos. Normalement, un décret va bientôt passer afin d’autoriser le retour du Multicolore dans les  clubs, ce qui est un premier pas vers la roulette. J’ai fait la demande d’autorisation, mais malheureusement il n’existe pas de matériel encore sur le marché, donc tout dépendra de cela. C’est un Multicolore sans billard, donc cela prend moins de place qu’auparavant.

 

Côté poker, quelle offre est disponible au quotidien ?

La plupart du temps, ce sont deux tables de PLO qui tournent en 2/4, 5/5 très souvent, et en Texas Hold’em, on a une ou deux tables de 2/4, et ensuite des 5/5 et parfois même des 20/40 en NLHE ou PLO, voire 50/50. Malheureusement, on n’a pas encore droit au Dealer’s Choice, mais on en a fait la demande car c’est une hérésie que l’on ne puisse pas offrir ça à nos clients. Et côté jeux de table, le Progressif à l’Ultimate nous a amené encore plus de clients, et l’on réfléchit à développer notre offre sur ce secteur… Je suis très confiant dans l’avenir car on a énormément d’idées en tête afin d’innover et d’amener un plaisir de jeu encore plus grand à nos clients.

 

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[WiPT Paris – Grande finale] L’action ne s’arrête jamais

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Alors que le Day 1A s’apprête à accueillir, en mode turbo, un Day 1b qui débute chaque jour à 18h, les busto ou les joueurs trop en retard qui veulent une compétition ne s’étalant pas sur trop de journées, se pressent déjà pour le « Battle Royale », un 750€ qui débute à 17h30, avec des ITM qui se reverront en Day 2 pour toucher le « vrai » argent. Déjà 50 inscrits, et au vu des tables où les croupier se sont déjà installés, il semble que le field devrait au moins doubler dans l’heure à venir.

Au programme, 1 seul re-entry possible, des niveaux de 25 minutes et un bounty à 300€. Bruno Fitoussi, qu’on a aperçu de loin en grande discussion avec Apo Chantzis et François Lascourrèges, les deux hommes-lige à la marque Texapoker, devrait être de cette compétition : l’ambassadeur de la marque a dû renoncer au dernier moment à jouer le Main Event qu’il convoitait car il aurait été pris par un rendez-vous immanquable en éventuel Day 2…

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[WiPT Paris – Grande finale] Le rêve est à portée de jetons

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Le poker est une course de fond, mais au rythme assez soutenu des niveaux d’une demie heure proposés par ce Day 1A —à l’heure où nous écrivons ces lignes, sur un tapis de départ, on est déjà à mi-parcours du 600/1200/1200—, les éliminations se succèdent à un train de sénateur (lentement, donc, mais sûrement). Pierre Calamusa, le deuxième pro Winamax à avoir fait son apparition dans la grande salle du parc des Expos de la porte de Versailles, a amené un peu de chaleur et de vie avec lui, déclenchant les selfies des qualifiés et autres joueurs ayant fait le déplacement.

En parallèle, des satellites s’organisent à l’entrée de la salle de tournoi, sous l’oeil affûté d’Apo Chantzis, l’homme derrière la saga fabuleuse de Texapoker, devenu en quelques années le grand acteur incontournable du poker live en France. Ses équipes sont en place, les croupiers de toutes nationalités enchaînent avec dextérité les mains, tandis que les Tournament Director et autres responsables assurent des jugements de Salomon lors des rares protestations. Au menu des satellites, un format peu connu —en tout cas, pas chez nous— qui accélère le jeu : une fois atteint un tapis de 120 000 jetons (sur un tapis de départ de 20 000 jetons), vous décrochez automatiquement vos buy-in pour la finale, au jour désiré. Le gamble va bon train, avec des levels de 10 minutes, mais tout semble désormais possible, avec seulement 105€ en poche. Le rêve, toujours, à portée de jetons.

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[Finale WiPT Paris — journal off] Le poker, c’est pas de la littérature

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Les années passent, les passions se déplacent. Il y a quelques années encore, se diriger vers l’autre bout de Paris (quand on habite rive droite) au beau milieu du mois de mars était synonyme d’un voyage quotidien, durant une petite semaine, vers le Salon du Livre qui avait lieu au mêmes dates que cette grande finale du Winamax Poker Tour, au même endroit —dans l’un des grands pavillons de la Porte de Versailles.

En arrivant ce matin sous la chape nuageuse qui obscurcit ce quartier sans grand charme du deep south parisien, les souvenirs reviennent : l’effervescence des signatures d’écrivains régionaux qui attendent le chaland désespérément, les files d’attentes interminables devant les quelques rares stars de l’édition, les stands thématiques qui rappellent plus le salon de l’agriculture que la décadence germano-pratine, les open bar mouvants des soirées de vernissage, les réserves de livres qui s’agitent frénétiquement au rythme des aventures sexuelles des différentes parties en présence, les haines pichrocolines entre éditeurs, les rumeurs de rachat entre géants de l’édition pré-Bolloré (Editis, Hachette, Gallimard), et les reportages cultes qui y sont tournés (« L’édition c’est pas de la littérature », meilleur Strip Teasejamais proposé sur la question, à découvrir gratuitement ici).

Cette année, c’est le poker qui a pris place, parmi d’autres, dans l’un des grands pavillons de cette gigantesque place tournante qu’est la porte de Versailles et ses salons à tous les étages. Au-dessus, une exposition Johnny Haliday, dans deux jours, un championnat de France du sushi, en attendant le « Salon des seniors », le « Sandwich & snack show » ou le plus populaire « Comic Con », fin du mois. Les passions s’additionnent, se superposent, cohabitent le plus naturellement possible.

Avec le temps, la littérature poker, elle, a quasiment disparu. Fut une époque où chaque grand champion offrait son propre livre au joueur qui le bustait des WSOP. Alors que les grandes théories du jeu avaient été popularisées par ce medium —Super System  de Doyle Brunson en tête—, et que chaque joueur sponsorisé rêvait d’avoir son nom en couverture d’une biographie ou d’un livre de stratégie (Isabelle Mercier, Patrick Bruel, les collections de François Montmirel —pour les francophones), la mode est passée. « Un livre, mais pour quoi faire ? » répondait un grinder américain à une intervieweuse aux WSOP qui s’enquérait quant au jour où il sortirait sa méthode. Désormais, le passage de témoin se fait par les tutos vidéos, les streaming sur twitch et, de plus en plus rarement, sur des blogs éditorialisés pour l’occasion.

Si les écrits restent, la parole, elle, circule. Elle s’accommode des changements et des évolutions stratégiques, permet de réviser ses erreurs et les nier, autorise tout un chacun à ne pas passer pour le ringard de service. Seuls les récits épiques du jeu parviennent encore à trouver matière à réédition, avec un public de plus en plus restreint. Mais sans story telling, sans grand souffle, le poker arrivera-t-il encore à subsister dans l’histoire et écrire ainsi son grand roman?

Jérôme Schmidt

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