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Le journal Off du poker

Journal des WSOP : Pour quelques dollars de plus (30 juin)

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En quelques minutes, jeudi, la table finale du Players Championship à 50 000$ s’est dénouée. En faisant un « strike » de deux joueurs, Bill Chen et Bruno Fitoussi, Michael Mizrachi s’est propulsé encore un peu plus dans les chipcounts. La finale ne durera que trois heures et demies, une exception à ce niveau de la compétition, surtout dans des variantes où le pot est parfois splitté. Rien ne pouvait arrêter le Grinder, comme le veut l’expression consacrée. Même pas tous les spécialistes de mixed-games présents ce jour à sa table ; le « clan » Mizrachi, venu en masse pour soutenir son meilleur représentant, sentait déjà la victoire arriver après le tournoi en roller-coaster de Michael : chipleader au jour 3, il était redescendu à 300 000 unités en Day 4, deux fois le tapis de départ, pour finir la journée à près de 4 000 000… Un chemin qui souligne bien le jeu extrêmement agressif de Mizrachi, qui prend tous les risques, et même un peu plus.

A quelques centaines de mètres du casino Rio, on ne joue pas pour 2 millions de dollars, chèrement acquis au bout de 5 journées de tournoi, à suer sang et eau sur toutes les plus belles variantes du poker. Le Big Game de Las Vegas est devenu un VERY Big Game pour quelques semaines : il a abandonné la Bobby’s Room du Bellagio pour s’installer dans la Ivey’s Room de l’Aria, qui appartient au même groupe MGM. Là bas, pas question de Limit, Scoop, Split et autres étrangetés lexicales. On y joue en No Limit Hold’Em, en blindes 2000-4000-8000$. Six mois de SMIC en grosse blinde, en somme. Le buy-in pour s’y asseoir a été fixé à 1 000 000$. Les swings sont énormes, avec des masses globales autour d’une table qui frisent les 30 000 000$. Jamais une partie de NLHE aussi chère n’a été jouée depuis longtemps à Las Vegas.

Et pourtant, aucun joueur pro ne s’y risque : à ces prix là, la variance coûte plusieurs bankrolls, surtout en NLHE. Le flip AK contre QQ ? Plus cher que les 2 millions de gains de Mizrachi. Le bluff qui ne passe pas ? La valeur de 3 ou 4 années de buy-ins sur le circuit poker… Seuls les hommes d’affaires amateurs peuvent se permettre de jouer à de telles limites. Comme toujours, on retrouve Guy Laliberté, l’initiateur du One Drop, qui ne trouve du plaisir qu’à jouer à de très hautes limites. Bobby Baldwin, une figure du gaming et de Las Vegas,, est sûrement le plus chevronné à cette table. L’important au poker, a compris Laliberté, est de jouer à la limite de sa zone de confort : le gain doit signifier quelque chose et la perte doit faire mal. A ces limites là, même pour des milliardaires, la défaite laisse un goût amer au petit matin.

Comme à l’époque des plus grosses parties de Vegas, celles de Nick le Grec ou Larry Flint, c’est une seule personnalité qui concentre toutes les attentions. En organisant le One Drop, Laliberté est cette « whale » (surnom donné au plus gros joueurs de casinos) gigantesque qui attire toutes les convoitise. Et, dans son sillage, se multiplient les milliardaires en dollars et les millionnaires en cash. Le casting « bigarré » du One Drop à 1 million de dollars, qui vient d’être finalisé aujourd’hui, exemplifie bien le phénomène : des joueurs pros attirés par l’odeur de l’argent facile, massés autour des dizaine de riches amateurs aux fortunes plus ou moins justifiées. Une réalité bien différente de l’excuse caritative avancée pour organiser le tournoi le plus cher au monde.

Jérôme Schmidt

Bobby Baldwin Chief Design & Construction Officer, MGM Resorts Intl Las Vegas, NV
Frederic Banjout CEO, Eden Shoes France
Bob Bright CEO, Bright Trading, LLC Las Vegas, NV
Ilya Bulychev Businessman Moscow, Russia
Roland De Wolfe Professional Poker Player London, UK
Tom Dwan Professional Poker Player Las Vegas, NV
Jonathan Duhamel Professional Poker Player Montreal, Canada
David Einhorn Hedge Fund Manager Rye, NY
Antonio Esfandiari Professional Poker Player Las Vegas, NV
Phil Galfond Professional Poker Player North Potomac, Maryland
Bertrand Grospellier Professional Poker Player France
Philipp Gruissem Professional Poker Player Germany
Giovanni « Malibu » Guarascio Professional Poker Player Montreal, Canada
Phil Ivey Professional Poker Player Las Vegas, NV
Eugene Katchalov Professional Poker Player New York, NY
Cary Katz CEO, College Loan Corporation Las Vegas, NV
Jens Kyllönen Professional Poker Player Finland
Guy Laliberté Founder, Cirque de Soleil/OneDrop.org Canada Founder Montreal, Canada
Ben Lamb Professional Poker Player Las Vegas, NV
Tom Marchese Professional Poker Player Parsippanny, NJ
Jason Mercier Professional Poker Player Davie, FL
Michael Mizrachi Professional Poker Player Miami, FL
John Morgan CEO, Winmark Corporation Minneapolis, MN
Daniel Negreanu Professional Poker Player Las Vegas, NV
Paul Newey Chairman, New Wave Ventures Dorset, United Kingdom
Chamath Palihapitiya Venture Capitalist Burlingame, CA
Bill Perkins Owner, Small Ventures (Private Equity) Houston, TX
Paul Phua Asian Businessman Miri, Malaysia (Island of Borneo)
Brian Rast Professional Poker Player Las Vegas, NV
Vivek Rajkumar Professional Poker Player Las Vegas, NV
Tobias Reinkemeier Professional Poker Player Brighton, Germany
Andrew Robl Professional Poker Player Las Vegas, NV
Phil Ruffin Owner, Treasure Island Resort Las Vegas, NV
Rick Salomon Film Producer Los Angeles, CA
Nick Schulman Professional Poker Player Manhattan, NY
Noah Schwartz Professional Poker Player Miami, FL
Erik Seidel Professional Poker Player Las Vegas, NV
Mike Sexton Professional Poker Player Las Vegas, NV
Dan Shak Founder, SHK Asset Management Philadelphia, PA
Talal Shakerchi European Hedge Fund Manager Surrey, United Kingdom
Mikhail Smirnov Businessman/Poker Player Moscow, Russia
Justin Smith Professional Poker Player Los Angeles, CA
Brandon Steven Businessman/Car Dealer Owner Wichita, KS
Sam Trickett Professional Poker Player East Retford, United Kingdom
Haralabos Voulgaris Professional Gambler Winnipeg, Canada
Richard Yong Asian Businessman Kuala Lumpur, Malaysia
Satellite Winner $25,300 Mega Satellite – June 30 at Rio (name(s) TBD
Satellite Winner MGM Resorts International VIP winner (name TBD)

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[WPO Bratislava – journal off] L’odeur du tabac froid

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Il n’y a pas que la victoire dans la vie. Pas que le rush d’adrénaline de la river miraculeuse, la douce euphorie des triomphes annoncés que rien ne vient trahir. Pas que les billets qui passent de main en main pour finir dans sa poche, pas que les trophées à empiler, les credit-card roulettes jamais perdues, les regards empreints d’admiration, les amitiés nouvelles et éphémères. Il y a la défaite, aussi. La solitude d’un casino à 8h du matin, en pleine semaine, quand les petits-déjeuners offerts par l’établissement sont autant d’incitation à rester encore un peu, histoire de se refaire, de ne pas affronter le ciel grisâtre qui a englouti la ville, ne pas croiser son regard dans les miroirs fumés des couloirs qui amènent vers la sortie.

En arrivant trop tôt ce matin au casino Bratislava, la ferveur de 23h59 s’est éclipsée depuis quelques heures. Les vainqueurs, eux, dorment du sommeil de ceux qui ont vu juste. Ne restent que les joueurs, les vrais joueur, ceux qui se fichent bien de gagner et de décaver. Le parfum capiteux qui flotte dans les casinos et les clubs de jeux du monde entier (une amie, ancienne responsable d’un cercle de jeu parisien, m’avait un jour confié que cette odeur si typique aux établissements de jeux, constituait pour elle une madeleine de Proust olfactive, comme l’odeur du poulet dominical, qui la réconfortait immédiatement, par habitude) a depuis longtemps été dissipé par l’odeur du tabac froid. Au sous-sol, machines à sous sous la forme modernes, roulettes électroniques ou avec  croupier et tables de blackjack accueillent une dizaine d’irréductibles. Des joueurs locaux, habitués de ces wee hours où l’on joue par habitude, manque d’envie, voire lassitude. C’est l’illustration presque plastique de la grande théorie psychanalytique du joueur pathologique : il préfère perdre, afin d’avoir une raison de se plaindre —et donc d’être écouté, réconforté, materné.

La gagne, la ouinne, n’est pourtant pas interdite. Au hasard d’un billet de 50 € transformé en quelques minutes en plusieurs billets verts, on se découvre repartir les poches pleines, laissant derrière nous, très vite, le tabac froid, les mines grises, les cafés tièdes du buffet, les roulettes qui tournent dans le vide. A l’étage, les tournois de poker n’ont pas encore repris. Il faudra attendre midi, et l’arrivée d’une flopée de WIP (icônes télévisuelles, influenceurs, sportifs, etc.) ainsi que de joueurs pros pour que la fête reprenne et puisse battre son plein. Et là, peu importe la gagne tant qu’il y a le fun.

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[WiPT Paris – Journal off] Comme un joueur

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Comme un joueur, j’ai cru en mes chances. Cédé à l’ennui de la mi-journée pour buy-in un satellite à 100€, et le gagner, à force de cartes folles.

Comme un joueur, j’ai enchaîné directement par un turbo Day 1 pour le Main Event. Comme un joueur, je suis allé prendre l’air, respirer une dernière fois avant d’entrer dans l’atmosphère de néons blancs et de hangar des salles de tournoi.

Comme un joueur, j’ai enfoncé mon casque, mis en boucle le même morceau lancinant, j’ai dit bonjour au croupier, en anglais ou français selon leur nationalité, j’ai recouvert le babil de mes adversaires des premiers niveaux par un drone en différence et répétitions, j’ai occulté le monde extérieur pour trouver un rythme intérieur.

Comme un joueur, rénégat cette fois, j’ai dû rendre mon accréditation presse au responsable du tournoi, histoire de déiontologie. Comme dans un (mauvais) film policier français, où un flic corrompu dépose pistolet en holster et médaillon de flic sur son bureau, avant de repartir avec son carton vide sous le bras.

Comme un joueur, cela m’a passablement agacé, alors je suis resté concentré. Au lieu d’aller avaler une pizza cartonneuse (18€) ou un « hamburger édition spéciale Johnny Halliday » (26€) dans les rades de cette porte de Paris, j’ai fait le tour à grandes enjambées des autres espaces du salon, pour rester dans ma (toute petite) bulle.

Comme un joueur, j’ai tenté un re-steal en grosse blinde avec une main pourrie (3-8 offsuit), payé debout sur la table par un relanceur avec paire de Dame. Comme un joueur, je suis retombé à une vingtaine de blindes, et j’ai attendu maussade qu’on oublie mes move débiles.

Comme un joueur, j’ai eu trois paires de suite, et comme un joueur, on a fini par me payer, et j’ai triple-up, et je me suis dit que j’étais vraiment le meilleur, et que plus rien ne pouvait m’arriver.

Comme un joueur, j’ai passé le Day 1, je suis entré dans l’argent, et comme un joueur, j’ai regardé le payout des places finales, imaginant ce que je ferais de l’argent vu que je finirais dans le Top 3.

Comme un joueur, j’ai ignoré les injonctions des amis m’enjoignant à « aller me reposer », et au lieu de cela, je suis allé à une fête prévue de longue date. Comme un joueur, je me suis réveillé à 2h30 du matin dans un bar qui passait du métal à 120db, et je me suis dit qu’il était temps de rentrer, peut-être.

Comme un joueur en gueule de bois, j’ai dépensé mes derniers euros en bouteilles de badoit glacée, je les ai bues d’affilée en attendant le début de la deuxième journée de tournoi, mâchonnant deux pommes pour couvrir mon haleine frelatée. Comme un joueur, j’avais envie d’être autre part, et puis a résonné le lancement de cette deuxième journée, et j’ai branché mon casque au téléphone, puis la musique a redémarré, et les premières cartes sont arrivées.

Comme un joueur, Caroline Darcourt m’a pris en photo, et j’étais plutôt content, même si je déteste ces moments, car Caroline a cette empathie qui rend chacun désirable sous son objectif.

Comme un joueur, j’ai fait ami avec mon voisin de table, avant de lui prendre un gros coup, et comme tous les autres joueurs autour, j’ai maugréé à chaque fois que nos tables étaient cassées, et comme un joueur, j’ai foldé, foldé, foldé, puis foldé à nouveau.

Comme un joueur, en huit heures de jeu, j’ai touché une seule paire (de 7, qui touche brelan au flop, et me propulse bien au-delà de l’average), pas une seule main au-dessus d’As-Dame offsuit, et comme un joueur qui regarde les autres joueurs, j’ai du voler la plupart de mes pots, pour attendre un ailleurs plus souriant.

Comme un joueur, j’ai fait le bluff le plus pourri du monde, et comme en face un joueur avait les As en main, j’ai dû faire une horreur pour le sortir. Comme un joueur, j’ai balbutié quelques mots ridicules, car on ne sait jamais comme consoler un autre joueur d’une petite mort imméritée. Comme un joueur, j’ai fermé les écoutilles pour ne pas entendre les moqueries des autres.

Comme un joueur, j’ai attendu et rebondi, j’ai passé un (beau) coup à un semi-pro imbu de lui-même, et je lui ai montré mes cartes car je suis moi aussi un joueur imbu de moi-même.

Comme un joueur, j’ai checké un inconnu après un beau coup, comme un joueur, j’ai écouté mes semblables déverser leurs bad beat, comme un joueur, je les ai entendus se justifier de leurs moves les plus absurdes, comme un joueur, j’ai demandé à mes voisins de table si j’avais bien joué mes mains, histoire de savoir comme eux le feraient.

Comme un joueur, à la pause, je me suis précipité recharger mon téléphone, j’ai fait la queue interminable dans des toilettes saturées, et comme un joueur, j’ai tout fait pour ne pas les entendre parler de re-buy, de tournois high-roller ou de side-events.

Comme un joueur, à environ 100 joueurs left, j’y ai cru encore plus, car j’avais bien au-dessus de la moyenne, car le rythme à table était calme, car j’avais tout le temps du monde et une gueule de bois oubliée dans les effluves de sueur aigre des autres joueurs.

Comme un joueur, j’ai complété un min-raise de la petite blinde, en big blinde, avec 9-10 de coeur. Comme un joueur, j’ai vu apparaître un flop agréable, Dame-Valet-2 offsuit. Comme un joueur, j’ai misé les 2/3 du pot, comme un joueur, mon adversaire, qui avait checké, a payé. Comme un joueur, j’ai vu un turn apparaître, avec rien de plus à l’horizon. Comme un joueur, j’ai check-back pour voir une carte gratuite. Comme un joueur qui voit la lueur au bout du tunnel, j’ai vu un Roi arriver. Et un tapis face à moi. Et comme un joueur avec la deuxième meilleure main possible, je n’ai pas hésité, et j’ai eu une montée d’adrénaline mal identifiée. Comme un joueur qui envisageait de perdre, j’ai payé, et j’ai perdu. As-10 pour une quinte supérieure. Comme un joueur, je viens de vous raconter mon badbeat.

Comme un joueur qui venait de buster, je suis parti l’air vaguement détaché, alors que j’étais agacé, déçu, énervé —contre moi, surtout, mais bien sûr contre le monde entier, car l’enfer, c’est les autres. Comme un ex-joueur, j’ai été toucher mon gain (1750€), et comme un joueur, j’ai fait la liste de ce que cela m’offrirait —une paire de chaussures trop chères, une montre ancienne, un restaurant japonais— et comme un joueur, j’ai rapidement calculé qu’il y en aurait pour bien plus que cela.

photographie Caroline Darcourt pour Winamax

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[WiPT Paris – Journal off] Tout peut arriver

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La musique du hasard est celle qui sert de bande originale à tous les casinos, clubs, cercles, clandos, parties privées, écrans d’ordinateurs du monde entier. Elle résonne comme une ritournelle, change en intensité au fur et à mesure que l’odeur de l’argent entête nos sens, se fait plus strident au moment du couperet de la bulle, puis repart en drone lancinant jusqu’à ce que les vraies places payées (voire les places vraiment payées) se découpent dans l’horizon.

Dans la vie, tout peut arriver, non ? A la table de poker, c’est un pré-requis. Prenez Suat Uyanik, hier soir, au Day 1D, façon Turbo, du Main Event de la finale du WiPT. Réduit à quelques jetons, à peine une grosse blinde, ante non comprise, il part à tapis avec 2-10 de pique, contre une paire de Rois. Flashforward, deux heures plus tard, le voilà quasi-chipleader de la journée, sans être passé par la case re-entry. Entre temps, le 10 avait fait brelan, son tapis avait doublé, puis doublé, puis doublé, puis… Le tempo du hasard s’était accéléré, avait réinjecté un peu de vie et de grinta à celui qui s’était déjà levé et avait enfilé sa veste.

Au poker, tout arrive. Des champions multi-médaillés en viennent à quémander des buy-ins pour midstakes. Des As du online, adulés par des générations de spectateurs, sont jetés à l’opprobre publique pour n’honorer aucune dette et piétiner l’honneur de leurs créanciers. Ce qu’on leur reproche, finalement, n’est pas cette attitude moraliste qui vaut que toute dette doit être remboursée. Qui se fiche bien de savoir si Haralabob Voulgaris, quasi-milliardaire du betting américain, a bien été remboursé de quelques centaines de milliers de dollars par Tom Dwan ? Non, ce qui choque, ce qui blesse, ce qui heurte au plus profond de nous, c’est que ces héros tant admirés, ces bluffs fous et si bien construits qu’ils nous ont agités devant le nez n’étaient qu’instants de pure intensité, prélude à la musique bien plus banale du hasard et du (mauvais) coinflip. Si nos héros nous trahissent, en qui peut-on encore faire confiance?

Et demain, une fois que les quelques 500 joueurs (approximativement puisque le record de 3000 inscrits a déjà été dépassé au moment où nous écrivons ces lignes, et que 16% du field se hissera en Day 2, dans l’argent) auront repris leur place, tout arrivera. Des shortstacks d’une demie blinde entameront une remontée fracassante, parfois brisée en plein vols ; des joueurs à l’aise feront le squeeze de trop, se prendront le mur d’une mauvaise « rencontre »/set-up ; d’autres partiront en maugréant qu’ils « avaient l’équité de toutes façons ». Vu que tout peut arriver, autant s’y préparer.

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