Récent vainqueur du Main Event organisé par le réseau PartyPoker (PMUPoker.fr, ACFPoker.fr, Partypoker.fr, …), Jean-Philippe Rohr, membre de la Team Pro PMU, a accepté de répondre en exclusivité aux questions de Poker52.
Poker52 : Tout d’abord, félicitations. Cette victoire est votre meilleur résultat sur Internet. Cela vous donne-t-il envie de vous investir davantage dans le poker online ?
Jean-Philipe Rohr : Le poker est ma passion, pas mon métier. Je travaille tous les jours. C’est vrai que cette victoire est extraordinaire mais elle est arrivée à sept heures du matin et je ne peux pas me le permettre tous les jours. Néanmoins, c’est toujours un plaisir de participer et de briller dans un tel tournoi.
Poker52 : Avez-vous une préparation particulière pour ces tournois online ?
Jean-Philipe Rohr : Pas vraiment. Autant en live, je me prépare vraiment sérieusement, autant online, je joue de façon très détendue. Je suis à la maison, dans la cuisine avec ma femme en train de prendre l’apéritif. La télé est allumée, je me chamaille un peu avec mon fils. C’est un pur moment de détente. Mais il est vrai qu’à partir de 11 h 30, je me suis retrouvé seul et là je suis sérieusement rentré dans le tournoi. Mes enfants et ma femme étaient au lit et j’ai pu me focaliser sur mon jeu.
Poker52 : Certains moments ont certainement été plus difficiles que d’autres à gérer. N’avez-vous jamais ressenti le besoin de vous isoler ?
Jean-Philipe Rohr : Je pense que dès le début de la deuxième heure, j’ai été dans le top 20 et par la suite tout s’est bien passé. J’ai souvent été chipleader et naturellement la concentration est venue. Je me suis dit qu’il y avait un bon coup à jouer. Pourtant il est rare que je joue au poker après minuit, car j’ai souvent des rendez-vous le lendemain. C’est la raison pour laquelle quand je participe à ce genre de tournoi, je ne suis pas au top de ma concentration. C’est quelque chose qui ne m’arrive jamais en live. Mais là, j’ai senti quelque chose de particulier. Je me sentais bien physiquement. Je n’ai pas eu de coup de barre et c’est essentiel.
Jean-Philippe Rohr : « C’est toujours un plaisir de participer et de briller dans un tel tournoi »
Poker52 : Le fait d’avoir joué à domicile a-t-il été un avantage ?
Jean-Philipe Rohr : Oui, j’étais à l’aise. Je pense avoir pratiqué un bon poker. De nombreux jeunes qui regardaient le tournoi ont trouvé que j’avais vraiment bien joué.
Poker52 : Parmi vos adversaires, quels sont ceux que vous connaissiez ?
Jean-Philipe Rohr : Aucun excepté Guillaume Darcourt que j’ai eu à ma table dès le début. Nous nous sommes un peu chambrés et je lui ai dit : « Attention je suis bien ce soir. » Mais sinon, personne. Je ne connais pas vraiment les joueurs d’Internet. Je me souviens d’un petit jeune à la table finale vraiment fort. Il m’a impressionné. Notamment sur un coup où un joueur raise UTG puis un autre call UTG +2. Il call en milieu de parole et moi avec K-6, je squeeze. Là tout le monde fold et lui me call. Il avait les As. Là je me suis dit que je devais faire attention d’autant que d’entrée de jeu il m’a pris un gros pot. Quand il a sauté, ça m’a soulagé.
Poker52 : Comment s’est déroulé le deal à trois joueurs ?
Jean-Philipe Rohr : Pour moi, tout a été vraiment compliqué. D’autant que mon logiciel est en anglais et que j’avais du mal à comprendre. Au départ le deal devait se faire à quatre, mais un des joueurs ne voulait pas. Finalement il a sauté. Puis à trois ça s’est éternisé avant qu’on trouve un terrain d’entente. Pendant ce temps je reçois un message sur Facebook où l’on m’accuse de voler les blinds. Je ne parvenais déjà pas à m’en sortir avec le deal donc à sept heures du matin j’ai appelé un petit jeune qui joue sur PMU, Loris Courco, pour qu’il m’aide. J’étais ok pour le deal depuis le début et ça s’est enfin débloqué.
Jean-Philipe Rohr : Sincèrement, je dois être en équilibre.
Poker52 : Vous jouez également en cash game ?
Jean-Philipe Rohr : Un petit peu sur PMU.
Poker52 : Votre programme poker pour la suite ?
Jean-Philipe Rohr : Le WPT National Series de Cannes, Las Vegas, Barcelone et ensuite les EPT. Mais surtout Las Vegas.
Poker52 : Et online ?
Je vais essayer de faire un maximum de tournois sur PMU afin de me préparer au mieux pour Las Vegas.
Poker52 : Avez-vous des objectifs particuliers pour cette année ?
Jean-Philipe Rohr : Non, je joue au jour le jour. Ou peut-être un. Toujours essayer de gagner. Dans tous les tournois auxquels je participe, j’y vais pour gagner. Comme on dit au football, match après match.
Poker52 : Merci Jean-Philippe et bonne chance pour la suite.
Natif de La Rochelle, le jeune trentenaire Simon Wiciak est passé, en quelques jours seulement, de statut de grinder anonyme à millionaire du poker live… Un miracle qui ne doit rien au hasard, l’homme ayant déjà expérimenté le haut niveau au football, avant de se lancer dans l’ingénierie et se jeter à plein temps ou presque dans le poker online. Proche d’Antoine Saout et de pas mal de joueurs français, ce fort sympathique champion a bien mérité sa victoire à Barcelone après avoir fait la course en tête pendant plusieurs jours consécutifs !
Après un deal à trois, Simon Wiciak conclut le tournoi par un « call de mutant », comme le relate le journaliste Victor Saumont pour PokerStars :
« Les deux joueurs sont au coude à coude quand intervient le dernier coup du tournoi, avec une légère avance pour le français. Au bouton, Joao Sydenstricker ouvre à 1 100 000 avec Q♥ 10♣ . De grosse blinde, Simon Wiciak demande le compte du stack de son adversaire, et prend un carton de time bank avant de 3-bet à 4 000 000 avec 5♣ 6♣ en main. C’est payé assez rapidement par le joueur brésilien.
Il y a déjà plus de 8 millions dans le pot quand tombe le flop 9♣ 5♦ 2♥ . Simon Wiciak propose une mise de continuation à 3 000 000, que Joao Sydenstricker décide de float.
Sur la turn 4♠ , Simon Wiciak checke et voit son adversaire miser tout petit, 3 500 000. Avec un tirage quinte en plus de sa deuxième paire, le français check/call.
La river est un 9♥ , plutôt une bonne carte pour la main du français. Il checke à nouveau et le joueur brésilien s’engouffre en envoyant son tapis pour 19 375 000.
Grosse réflexion chez le français qui sent qu’il y a un loup dans cette histoire. Il réfléchir longuement, se levant pour compter le stack de son adversaire. Il observe Joao Sydenstricker, recompte son tapis, lâche un jeton temps sur la table. Puis, un autre. Au bout de trente secondes à observer son adversaire qui tente de maintenir sa poker face, Simon Wiciak annonce “I call” pour un call de mutant. Dépité, Joao Sydenstricker révèle son bluff et Simon Wiciak peut lâcher un cri de soulagement en allant rejoindre son rail pour célébrer.«
Ce n’est pas le joueur français le plus connu ni le plus attendu, et pourtant, l’ancien vainqueur de l’EPT Deauville (un exploit) vient de doubler la mise en raflant le plus gros tournoi jamais organisé par PokerStars en live : près de 7400 entrées, en Espagne, et un gain fou de 676 000€ pour un buy-in de 1100€.
Celui qui avait déjà fait beaucoup parler de lui pour sa conduite à table il y a douze ans à l’EPT —on classera, pudiquement, le champion dans le rang des livetard « expressifs »— a en tout cas le mérite de persévérer dans la victoire, cette fois sans son rat en plastique légendaire dans la photo du vainqueur. Le joueur, en effet, était entre autres dératiseur et en avait profité, à l’époque, pour faire la promotion de son entreprise qui ne connaît pas la crise.
Estrellas Barcelona 2023 Main Event final table results:
1st – Lucien Cohen, France, €676,230
2nd – Ferdinando D’Alessio, Belgium, €415,320
3rd – Petros Karadimos, Greece, €294,620
4th – Danilo Velasevic, Serbia, €232,090
5th – Ankit Ahuja, India, €177,810
6th – Avihai Smadga, Israel, €136,850
7th – Parker Talbot, Canada, PokerStars Ambassador, €105,590
8th – Igor Kaufman, Israel, €81,230
Avec plus du quart de participants, le contingent français avait de quoi rêver grand à l’EPT Monte-Carlo ! Deux joueurs hexagonaux s’étaient d’ailleurs hissés en table finale, et pas des moindres : le pro Unibet Arnaud Enselme, ainsi que Samy Boujmala.
Finissant respectivement 6ème et 5ème pour de beaux gains à six chiffres, nul doute que leur bankroll sera bien heureuse de cette embellie, mais la déception reste de mise puisque c’est le Canadien Mike Watson, favori autoproclamé de la finale qui remporte près de 750 000€ après un deal en heads-up avec l’Allemand Leonard Maue.