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Interview Poker52/Erwann Pécheux : « A part un titre majeur, je pense qu’il n’y a rien de plus important pour un joueur de tournoi que de décrocher un sponsor »
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11 ans agoon
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BorisDepuis quelques semaines désormais, Erwann Pécheux et Brian Benhamou sillonnent les routes sous les couleurs PMU. Les deux hommes rejoignent ainsi Philippe Ktorza et Rebecca Gérin au sein du Team Pro.
Pour Erwann, l’aventure a démarré en fanfare avec une 11ème place à l’EPT Prague alors qu’il disputait son premier tournoi en arborant le sigle PMU. Un départ fulgurant qui laisse présager de bien belles choses à l’aube de cette nouvelle année.
Rencontre avec l’une des étoiles montantes du poker français.
Quel a été ton sentiment lorsque tu as appris que tu intégrais le Team Pro PMU ?
Très heureux, et soulagé ! Car après l’entretien, il y a eu deux semaines d’attente. Et tous les jours chacun des candidats allaient aux nouvelles « alors PMU t’as contacté? », « non », « moi non plus ». Et d’ailleurs ça finissait souvent en private joke, il y en avait toujours un pour faire croire qu’il avait un scoop (Steven et Adrien étaient les spécialistes), cela détendait l’atmosphère !
Je me suis présenté à l’entretien en pensant être dans les favoris et puis plus le temps passait plus je doutais.
Comment l’as-tu appris ?
Stéphane Auffret m’a appelé quelques heures avant l’annonce publique afin de m’y préparer. J’ai également appris à ce moment-là que je n’allais pas être seul !
Vous étiez plusieurs en compétition…
PMU recherchait un profil particulier et je rentrais dans les critères. Après je n’étais pas le seul à correspondre à ces critères, et la concurrence était rude. Mon volume live/online et ma présence sur les réseaux sociaux ont sûrement fait la différence.
Connaissais-tu Rebecca et Philippe ?
Oui je les connais bien, j’ai fait pas mal de tournois avec eux, notamment sur les WPT nationaux que PMU sponsorise.
Comment ont-ils réagi ?
Philippe m’a tout de suite appelé pour me féliciter et me faire part de sa joie concernant cette nouvelle collaboration. Rebecca m’a immédiatement envoyé un message !
Tu sais que tu vas certainement faire des jaloux… ?
Nous sommes tous jaloux de quelqu’un. C’est la vie.
Qu’attends-tu d’une telle collaboration ?
Un trophée pour moi, un pour Brian, un pour Rebecca et un pour Philippe. C’est déjà pas mal… Et un pour un qualifié PMU ça serait énorme, car de souvenir ça n’est jamais arrivé !
J’ai trouvé un compagnon de porte-voix en la personne de Philippe, pour dire et redire qu’il y a plein de choses qui ne vont pas concernant le poker en France. Il est temps d’agir !
Concernant PMU Poker il y a du travail aussi, au niveau du soft (mais c’est difficile car il appartient à Party Poker). Des améliorations vont être apportées sur la grille de tournois tout comme sur l’application mobile qui ne permet de jouer qu’en cash-game actuellement. Mais j’attends aussi beaucoup de plaisir. Quand on « bosse » et qu’on prend du plaisir, c’est qu’on a trouvé sa place !
Tu a réalisé une superbe année. Quels sont tes objectifs pour l’année à venir ?
Mettre une fessée à Roger au classement Livepoker c’est un bel objectif ?
Non, plus sérieusement je vais faire tous les EPT sauf un ou deux, les WPT en Europe, le circuit français et j’irai à Vegas dès le début des WSOP et j’y resterais jusqu’à mi-juillet pour jouer le Main Event.
Je vais me donner un maximum de chance pour réaliser une grosse performance : un titre majeur (deux même, voire plus)
Intégrer un Team Pro était-il un objectif pour toi ?
A part un titre WPT, WSOP ou EPT, je pense qu’il n’y a rien de plus important pour un joueur de tournoi, que de décrocher un sponsor. Oui c’était un objectif. Mais à vrai dire quand j’ai commencé à monter ma bankroll avec des centimes au tout début, cet objectif ne m’avait pas traversé l’esprit ! C’est devenu un objectif à partir de 2012.
Quel regard portes-tu sur le poker en France aujourd’hui ?
J’ai l’impression en tant que joueur de poker français d’être en partie « exclu » de la société française. La France a beaucoup de mal à reconnaître cette activité et ça se ressent dans la fiscalité. Les établissements de jeux sont rasés par le fisc, les joueurs pourraient bien l’être aussi. Le online ne va pas très bien non plus. Un joueur qui veut en faire son activité principale prend un risque qui n’est pas récompensé et pire, il rencontre de grandes contraintes fiscales. Le fait de ne pas déclarer nous donne l’impression de ne pas être des gens normaux, on ne cotise pas pour la retraite, et pour ce qui est sécu/mutuelle c’est plus compliqué qu’un salarié normal.
Sinon certains tournois live qui font le plein nous redonnent quand même de l’espoir sur l’évolution du poker en France !
Comment as-tu découvert le poker ?
J’étais en vacances avec mes parents et des amis en Corse en août 2010. Un ami, Romain m’a appris assez vite les bases, 1 mois plus tard j’ai créé mon premier compte online, j’ai joué en freeroll et j’ai progressé avec l’aide d’une association étudiante : Carré d’as à l’EPITA.
Qu’est ce qui te plaît le plus lors d’un tournoi (en live) ?
Le fait de retrouver ses potes joueurs, journalistes, croupiers. Le poker live c’est un univers bien plus riche que le online.
Lorsque l’on deeprun en live, on apprécie le moment, la performance que l’on est en train d’accomplir. Quand on joue 15 tables sur internet, on n’a pas vraiment le temps de kiffer, on clique !
Plutôt live ou internet ?
Le live c’est la recherche du One Time, c’est plus excitant. Je préfère le live, mais c’est sur internet que j’ai construit ma bankroll. Et être gagnant en tournoi live est très difficile, surtout si je ne fait pas attention aux frais.
Les gens pensent que j’ai pris une tonne cette année avec mes 322k$ brut mais en bénéfice net, j’ose à peine vous dire ce qu’il reste. Pour un joueur non-sponso qui fait le circuit live, il ne vaut mieux pas bad run ! Le fait pour moi d’être sponsorisé me permet d’attaquer 2014 avec sérénité sur ce point !
Comment imagines-tu ta carrière dans les 5 prochaines années ?
Aucune idée ! Peut-être que je serai jockey et que Philippe balancera des gros paris sur moi… Ou que je serai patron d’un kebab un peu comme Tristan Clémençon…
Je ne sais pas si je compte jouer encore au poker pendant longtemps. 2 ans c’est sûr. 5 ans peut-être, 20 ans certainement pas !
Quels vont être tes prochains tournois ?
Paris Poker Live au Parc des Princes avec la team PMU et les joueurs du PSG le 7 janvier (reporté suite au report de Brest-PSG) !
Le festival Winterfest à Chypre, l’EPT/FPS Deauville, MPO…
Si tu ne devais avoir qu’un seul trophée dans ton armoire, ce serait lequel (hors Main Event) ?
L’EPT Prague, parce que j’y étais presque…
Comment as-tu vécu la dernière main dans ce tournoi justement (A-K contre A-Q) ?
Très bien… Je me suis levé, j’ai pris l’argent, je suis parti avec Mama qui était vraiment en bad pour moi. Je ne regardais plus mon téléphone depuis la veille et j’ai décidé de ne toujours pas le regarder. J’ai mis l’EPT de côté dans ma tête et 1h plus tard j’étais assis au Card Casino avec 30000 jetons devant moi aux blindes 150/300. J’étais au WPT Prague… J’ai même trouvé le moyen de faire day3. J’ai malheureusement sauté à quelques places de l’argent suite à un set up imparable. Mon élimination du WPT a été très dure psychologiquement pour moi contrairement à l’EPT, car j’ai fini mon année sur un échec. Ce qui aurait été une performance, c’était de faire un simple ITM après avoir fait une 11ème place sur l’EPT. Malheureusement cette dernière élimination est arrivée après plus d’une semaine assis sur une chaise 10h par jour avec une tension permanente. J’étais épuisé physiquement et psychologiquement.
Es-tu fier de ton parcours ?
Oui, très. C’est peut-être pour ça que j’ai si bien vécu mon élimination. Je n’ai pas fait d’erreurs du day2 jusqu’au day5 (je dis ça parce que j’étais en tilt une bonne partie du day1 et j’ai mal joué). J’ai fait mon travail.
Ressentais-tu une pression supplémentaire de jouer sous les couleurs PMU ?
Non pas du tout. J’ai confiance en mon jeu et on me fait confiance. De même que je n’avais aucune pression quand j’étais chez Mypokersquad et que je jouais « avec l’argent des autres ». J’ai rarement regretté ma façon de jouer.
La seule chose dont j’ai peur, c’est que l’on me reproche d’avoir spew un tournoi sur un move audacieux. Je n’ai vraiment pas tendance à spew en live, mais si j’estime que dans un spot en particulier il est bon de 6 bet shove une merguez, et bien je le fais. Et si je me rate, je serais certainement critiqué, et je n’aime pas décevoir !
Pour clore cette interview, j’aimerai remercier Mypokersquad car si j’en suis là aujourd’hui, ils y sont pour quelque chose. Une pensée particulière pour Cyril, Florian et Loïc que j’avais rencontré en live et qui m’avaient recruté très peu de temps après !
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Portraits / Interviews
Rencontre exclusive : Barny Boatman, vainqueur de l’EPT Paris
Published
11 mois agoon
7 mars 2024Barny Boatman, « One for the good guys »
Il est des figures du poker dont on apprécie la seule existence. Des personnalités qu’on aime suivre sur les réseaux sociaux pour leur intelligence, leur modestie, leur humour et leur humanité. Et quand on les retrouve en table finale d’un tournoi majeur du circuit international, on peut passer sa nuit à le soutenir, anonymement, sur les streaming des compétitions. En finissant vainqueur du fabuleux EPT Paris, organisé conjointement par les casinos Barrière et PokerStars, Barny Boatman a fait plaisir à tous les vrais amoureux du poker. Quelques jours après son succès incontestable en terres parisiennes, le champion anglais nous a accordé un entretien exclusif.
Vous venez de remporter l’une des compétitions les plus relevées de la saison poker, l’EPT Paris. A quel moment pensiez-vous que ce titre était pour vous ?
Je pense que la plupart des joueurs de poker sont plein d’optimisme lorsqu’ils s’inscrivent à un tournoi, autrement ça ne vaut pas le coup de s’acquitter du buy-in ! (rires) En tout cas , c’est mon cas… Ce n’est cependant qu’à mi-journée du Day 2 où j’ai compris que j’arriverais sans doute à la bulle du tournoi avec un joli tapis devant moi, même si j’ai attendu le Day 4, à son début, pour visualiser plus clairement ma place en table finale. A la fin de cette journée-là, j’étais même persuadé que la gagne était envisageable.
Quels ont été les moments pivots de votre tournoi ?
Il y en a eu quelques-uns… J’ai eu plusieurs mains où je suis tombé sur le flop avec une overpaire, et où j’ai réussi à faire coucher la main de mes adversaires en représentant quelque chose de plus fort qu’en réalité. Dans au moins l’une de ces situations, je n’aurais même jamais tenté cela si j’avais su ce que l’autre joueur avait en face ! Il y a eu deux grosses mains qui m’ont assuré le tournoi. La première, à la fin du Day 4, où je paye un bluff avec une main faible dans un très gros pot qui me donne le chiplead, et une autre en finale, où je pousse Kauffman à se lancer dans un énorme bluff alors que j’avais un full contre ses deux paires. Nous n’étions plus que trois, et j’ai été à nouveau propulsé en tête. Ensuite, je n’ai jamais regardé derrière moi ! (rires)
Comment avez-vous fêté cette victoire ?
Tout cet argent va changer la vie de ma compagne et moi-même. Cela tombait bien, on cherchait une maison avec l’eau courante, cela devrait être possible désormais… On a fêté ça avec un très bon repas au Fouquet’s, sur les Champs-Elysées, et ensuite je trouverai bien l’occasion de fêter avec des amis cette belle victoire à Londres, Dublin et même Madrid. Je voudrais partager cette joie avec autant d’amis que possible. Et maintenant que j’ai goûté à la victoire sur l’EPT, je devrais sûrement avoir encore plus envie de remettre ça…
Comment avez-vous débuté le poker, en Grande-Bretagne ?
A l’école, tout simplement. Et ensuite, le circuit classique des parties privées, puis des casinos, mais aussi des cercles de jeux et des cash-games plus élevés avec des hommes d’affaires. J’ai joué dans à peu près tous les endroits possibles au monde : des pubs qui sentaient la bière chaude, des arrière-salles et des clubs luxueux. Où qu’il y ait de l’action, j’y vais, et je franchissais même la Manche souvent afin de voir mon ami Bruno Fitoussi à l’Aviation Club de France, à l’époque.
Quel est l’état de la scène poker britannique en 2024 ?
La culture du poker a toujours été très présente en Grande-Bretagne. De gros circuits sont toujours actifs, comme l’UKIPT qui va débuter à Dublin très prochainement. C’est surtout la scène tournois qui fonctionne très bien, ce qui permet à de jeunes talents de se révéler et de faire de belles performances à l’international.
Vous faites partie du quatuor qui a créé le fameux site de classement HendonMob, qui a changé le monde du poker…
Au début des années 1990, mon frère Ross —qui est un acteur assez connu en Grande-Bretagne— et moi-même avions une partie privée vers le quartier d’Archway, tandis que Joe Beevers et Ram Vaswani en avaient une autre, bien plus chère et sérieuse, dans un autre quartier du nom de Hendon. On est allés jouer là-bas, et uqelques mois plus tard, on s’est retrouvés à faire le tour du monde ensemble. On nous a surnommés à l’époque « The Hendon Mob » (la bande de Hendon, ndlr) même si je suis persuadé encore aujourd’hui que « The Archway Mob » aurait mieux sonné ! (rires)
Pourquoi aviez-vous choisi le poker comme mode de vie ?
C’est la liberté, tout simplement. Seul le poker pouvait m’offrir cela : les voyages, les amis, les défis incessants. Cela vous pousse à toujours réfléchir et apprendre, sans cesse.
Le poker est un jeu d’argent —comment vous en accommodez-vous à un niveau personnel et politique, vous qui êtes très engagé dans le social ?
Il existe bien des façons de gagner sa vie, certains sont plus productives et socialement enrichissantes que d’autres. Je n’ai jamais passé ma vie à simplement jouer au poker. J’essaie toujours d’être impliqué dans des projets plus créatifs, comme l’écriture, mais surtout d’utiliser mon temps et mes ressources financières pour soutenir et aider les personnes et les causes qui me tiennent à cœur. A certains moments de ma vie, lorsque mon indépendance financière et ma disponibilité étaient au mieux, j’ai ainsi pu vraiment être là auprès de mes amis et ma famille.
Comment avez-vous su vous adapter au fil de toutes ces années ?
Vu que je viens de devenir le plus vieux des champions EPT, je suppose que je n’ai pas tout perdu ! (rires) Ce jeu, c’est un jueu d’adaptation, autant face à des joueurs individuels à votre table, mais aussi aux changements de dynamiques d’un jeu ou d’un tournoi, mais aussi aux évolutions des concepts, des styles de jeu et des stratégies qui régissent le poker. Le plus important, je pense, c’est de relever le défi en y prenant du plaisir, de toujours apprendre, et surtout d’improviser selon les circonstances. Je n’étudie pas à proprement parler le jeu, même si je devrais sûrement, et je ne me considère absolument pas comme un des top joueurs de mon époque, mais à certains moments, mon expérience me permet de m’en sortir assez pour que je n’aie pas envie de me mettre à étudier formellement le poker. On me parle souvent du « bon vieux temps du poker », comme si c’était il y a des siècles, mais franchement, gagner un des plus beaux tournois de la saison, dans une des plus belles villes du monde, en magnifique compagnie, ce ne serait pas ÇA les bons vieux jours ? (rires)
Après la douloureuse élimination d’Alexane Najchaus sur le Freezeout à 3 000 $ lors des WSOP, la série mythique Dans La Tête d’un Pro de Winamax tourne sa caméra vers Mustapha Kanit. Dans cette série de 7 épisodes, le numéro 1 italien prend le relais pour remettre d’équerre cette nouvelle saison, sur l’un des tournois emblématiques des WSOP !
Après 13 ans d’existence, la série Dans la Tête d’un Pro reste fidèle à ses débuts avec un concept fort : transporter les passionnés et la communauté poker dans la peau d’un membre du Team Winamax sur les tournois les plus prestigieux et les plus difficiles de la planète poker.
Le thème WSOP de cette année pour le Team Winamax : surpasser les 3 millésimes précédents, durant lesquels pas moins de 6 bracelets au total ont été remportés.
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Mustapha Kanit, élu clown officiel du Team Winamax est aussi redoutable cartes en mains qu’hilarant durant les pauses-dîner. Lors de cette série d’épisodes, les spectateurs pourront suivre le numéro 1 italien sur l’un des tournois les plus emblématiques de l’ère moderne des WSOP, le 6-max à 5 000 $ l’entrée, où plus de 1 000 joueurs sont attendus.
En quelques années, la marque Texapoker, fondée parApo(stolos) Chantzis, est devenue un incontournable du poker hexagonal, jusqu’à devenir quasiment hégémonique depuis la reprise d’activité après la pandémie Covid. Entouré de François Lascourrèges, fidèle depuis des années, et Mickaël Lesage, nouvel arrivant dans la galaxie Texapoker, Apo crée, dirige et assure désormais plus de 1600 tournois par an. Rencontre du triumvirat qui fait battre le cœur du poker français.
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