Portraits / Interviews
Rencontre avec… Julien Martini
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3 ans agoon
Il y a tout juste an, nous consacrions une couverture à Julien Martini, récent détenteur d’un quatrième bracelet, aux WSOP 2022, en Championship Razz à 10 000$. Pour l’occasion, nous publions à nouveau cet entretien in extenso de l’Ambassadeur de PMU Poker !
Julien Martini est un des spécialistes mondiaux de cash game en hautes limites, mais c’est son explosion en tournois ces dernières années qui l’a fait connaître aux yeux du grand public – notamment son bracelet gagné au Omaha Hi-Lo 8 or Better des WSOP 2018. Devenu un streamer régulier de la chaîne Twitch de PMU, il a mis en vente début mai sa « Méthode Cashgame » (990 euros) mise au point spécifiquement pour crusher les tables françaises online. Il a bien voulu aborder avec nous son actualité récente et les secrets de sa méthode iconoclaste.
Est-ce que tu peux rappeler rapidement rappeler ton parcours, comment tu t’es lancé dans le poker ? Quelles sont parmi tes performances celles dont tu es le plus fier ?
J’ai commencé à jouer au poker il y a 15 ans, quand j’avais 14 ans, dans le milieu associatif, à Achères, en banlieue parisienne, au club poker 78. J’ai essayé une première expérience en tant que professionnel lorsque j’ai atteint ma majorité, qui ne s’est pas forcément bien passée. Je suis ensuite rentré dans la vie active. En 2017, je suis parti à Taïwan et j’ai fait toutes mes armes, c’était le début des solvers, j’ai été un des premiers à les utiliser et ça s’est très bien passé, j’ai eu beaucoup de réussite. Je jouais principalement en cash game. Je suis passé de tables mid stakes à des tables super high stakes en l’espace d’un an (de la 1-2 à la 100-200), c’était une sacrée ascension. En 2018, j’étais exilé à Taïwan et je voulais justifier vis-à-vis de ma famille, de mes amis, que l’argent ne tombait pas du ciel, et j’ai donc essayé de me mettre aux tournois, je me suis concentré là-dessus. J’avais comme idée de jouer les WSOP en 2018, j’ai fait un gros entraînement, j’ai eu énormément de réussite et de chance, j’ai gagné un bracelet cette année-là. J’ai été ensuite second de l’EPT national à Barcelone ; quelques mois plus tard, j’ai été second du PSPC 25K Players Championship aux Bahamas.
La crise a beaucoup changé ta pratique du jeu ?
Complètement, puisque je faisais surtout du cash game live, et là je suis passé online. Ça se passe très bien, mais c’est du changement. Le principal étant de ne pas voyager. Avant la crise, je me rendais sur 3-4 spots, Los Angeles, Las Vegas et Macao, qui sont les 3 pôles des high stakes en cash game, et de temps en temps Taïwan. Alors que là, je vis en Angleterre et je reste à la maison toute la journée.
Maintenant que tu as pratiqué extensivement les deux, est-ce que tu as une préférence entre le live et le online ?
C’est très différent. Je préfère le live parce que je trouve ça plus humain, il y a plus d’interactions sociales et ça rend le jeu plus humain aussi ; ce n’est pas que des pseudos, que des clics, on prend les jetons, on regarde l’adversaire dans les yeux, c’est une interaction. Mais je prends du plaisir aussi à jouer online, et à jouer au poker en général.
Tu es donc installé à Manchester ?
Oui, j’y vis depuis décembre 2018.
Y a-t-il une raison pour laquelle tu as préféré Manchester à Londres ? C’est à cause du football ?
Il y a une part de ça. Depuis que je suis gamin, je suis fan de United, et je me suis dit que c’était la bonne occasion. Dans le cadre de mon ancien métier, je me déplaçais beaucoup à Londres, et c’est une ville où il y a beaucoup de stress, et pour un joueur de poker, vu qu’on peut jouer n’importe où, j’avais l’impression que Manchester était le meilleur compromis pour vivre en Angleterre, et la ville est plutôt sympa.
Peux-tu nous parler de ta collaboration avec PMU ?
Je suis très content de collaborer avec PMU puisque ça me permet vraiment de diffuser des choses, de partager, mais je n’ai pas d’obligations vis-à-vis d’eux, je suis ce qu’ils appellent ambassadeur.
Tu as commencé à streamer sous l’impulsion de PMU ou tu le faisais déjà de ton côté ?
J’avais ma chaîne sur laquelle de temps en temps je streamais tard la nuit, à 3-4 heures du matin, des super high stakes, ce qui plaisait énormément aux gens. Au début j’avais 50 personnes, puis 60, 150, 200 puis 300 et j’essayais de partager le plus possible. Très rapidement, ça s’est su, et du coup des joueurs contre qui je jouais prenaient beaucoup d’informations, et j’essayais de le faire mais de manière très ponctuelle et sans forcément avertir. Là où je me suis vraiment mis à streamer plus, c’est lorsqu’on avait monté de l’argent avec Davidi Kitai et Romain Lewis pour la Fondation de France, pour aider les gens du personnel hospitalier avec un soutien psychologique, et on avait monté 6-7000 euros, et là je streamais tous les jours, de manière régulière, de 16 à 23 heures. C’était sur ma chaîne d’abord et maintenant c’est plus sur PMU.
Est-ce que tu t’imposes un certain volume de stream par rapport à ton audience ?
Pas du tout. Généralement, je commence à stream lorsque les gens me disent : ça fait longtemps, ce serait quand même cool que tu le fasses, même si avec PMU, on a essayé de mettre en place deux streams par mois au minimum, pour créer une certaine continuité, pour capitaliser sur les viewers, évidemment c’est ce qui les intéresse, et je comprends ça. C’est un rythme qui me va parfaitement.
Est-ce que tu considères que ça a une influence sur ton jeu ? Sur ta concentration ?
Bien sûr, quand je ne streame pas, je joue entre 8 et 12 tables, focus à fond, et rien ne m’échappe. Quand je streame, j’explique les coups, je parle au chat, je lui répond, je bégaye quand je joue 4 tables, ça n’a rien à voir. Je suis beaucoup plus productif hors stream.
Est-ce que tu apprécies d’avoir une communauté de followers ? C’est important pour toi ?
Ce n’est pas important, mais je suis content que ça plaise aux gens. C’est-à-dire que je ne cherche pas à monter des followers, mais je suis ravi quand quelqu’un me dit : c’était génial, j’ai vraiment envie de jouer, j’ai appris plein de trucs, tu m’as redonné la passion. Par contre, mon nombre de followers, de viewers, ça intéresse les gens qui organisent les streams, mais pas moi.
Tu organises souvent des parties de « Marbles » pour offrir des cadeaux à tes viewers, comment cela t’es venu ?
Marbles, c’est un truc que j’ai vu en suivant le stream d’un joueur qui s’appelle ToD ; c’est Yoan Merlo, un des plus grands joueurs de l’histoire de Warcraft III, peut-être le plus grand joueur, il est français. Je suis souvent sur son stream, parce qu’on est très proches, et quand j’ai vu ça, je me suis dit : c’est génial, il faut qu’on introduise ça dans le milieu du poker et je vois que c’est repris de plus en plus et tant mieux parce que je trouve ça super fun. Quand on joue au poker, on est un petit peu gambler, et je trouve que les courses de billes, c’est le summum du gamble, et en même temps, c’est simple et drôle.
Tu as dit dans une interview que tu avais depuis longtemps le désir de faire une masterclass. Au moment de la préparer, est-ce que tu avais toi-même eu recours au coaching dans ta carrière ? Est-ce que tu avais déjà été coach pour des gens ?
Quand je suis parti vivre à Taïwan en 2017, c’était parce que j’avais rencontré quelqu’un qui s’appelle James Chen, qui jouait à l’époque les plus grosses parties de Macau, et qui m’a dit : j’ai besoin d’un partenaire d’entraînement, mais il faut que cette personne-là ne soit pas un concurrent direct. Et lui, il mettait les sous pour toutes les ressources possibles et imaginables, et on a travaillé à deux sur les nouveaux outils tels que les solvers, et en ça je dirais que c’était une forme de coaching dans le sens où lui venait des très high stakes live, moi je jouais en low stakes mid stakes, en online, et j’ai eu ce mentoring pendant toute ma progression, j’ai vu un mec qui était parti de 50 dollars et qui a monté des dizaines de millions. Il connaît le chemin, il m’a montré le chemin, et en ça je considère que c’est du coaching.
Et avant de faire cette masterclass, j’ai pris sous mon aile quelqu’un d’autre en tournois, qui s’appelle Sébastien Grax, c’est un ancien joueur de foot. Je le coache depuis septembre, ça fait huit mois. On a déjà passé des centaines et des centaines d’heures à étudier le jeu, c’est du one-to-one, et c’est la première et la dernière fois que je fais ça c’est clair, parce que ça me prend énormément de temps. C’est beaucoup de plaisir, mais c’est vraiment très prenant, c’est comme mon enfant presque : j’ai vraiment envie qu’il en sache le plus possible.
Par rapport à la partie masterclass, après que j’ai gagné mon bracelet, je voulais tout simplement arrêter le poker. J’étais trop la tête dans le guidon, j’avais gagné énormément d’argent, et je me suis dit peut-être que c’est le moment de faire autre chose de ma vie, de découvrir si je n’ai pas d’autres passions, et je voulais laisser quelque chose derrière moi, apporter à la communauté, sans partir avec toutes les connaissances que j’ai acquises et qu’elles soient perdues. En décembre 2018, je suis parti dans un projet beaucoup trop ambitieux en MTT, je voulais vraiment faire un truc de fou, 100 heures de vidéos, une masterclass pour apprendre de A à Z. J’ai commencé à la faire et au bout de 10 heures de record qui m’avait pris 50 heures, je me suis dit que c’était un projet trop important. J’avais mis le grind de côté, j’avais arrêté de travailler le jeu, et je perdais beaucoup trop de temps par rapport aux autres, et donc j’avais mis ce projet de côté et je l’avais complètement abandonné. Et puis pendant le covid, j’ai reçu de très nombreux messages m’encourageant à en profiter pour faire ma masterclass. Je me suis mis à grind online, notamment sur le .fr, et je me suis dit pourquoi pas faire ma masterclass là-dessus, pour relever globalement le niveau de jeu et faire ce que j’appelle « la méthode cash game ». C’est vraiment une masterclass très différente de ce que je voulais faire dans mon premier modèle sur le MTT : à l’époque, je m’étais lancé avec une approche très philosophique et globale du jeu. Là, c’est vraiment très exploitant, comment faire pour gagner : ça, ça fonctionne, on le fait ensemble et on vous montre que ça marche. C’est plus dans cette optique-là.
Tu considères donc que c’est plus facile de donner des conseils pour le cash game ?
Oui, les gens considèrent que le cash game est plus difficile mais aujourd’hui on voit que le tournoi est infiniment plus complexe, parce qu’il y a plein de tailles de stack différentes, on est plus ou moins proche de la bulle, il y a plus ou moins d’ICM. Le tournoi est très dur à expliquer globalement, en tout cas pour moi. Il y a de très bonnes masterclass qui sont sorties sur le .com, je pense à Nick Petrangelo, à Patrick Leonard par exemple, mais moi je n’en suis pas capable.
Lors du test de ta méthode que tu as mené sur février-mars 2021, tu as joué 125000 mains pour un gain de 47000 euros (soit 8,7 BB pour 100 mains). Tu as dit que c’était un échantillon peu important mais que tu étais prêt à prendre des paris avec qui que ce soit sur sa rentabilité à long terme. Est-ce que tu vas quand même continuer le test de ton côté ?
En ce moment, je m’occupe des gens qui ont acheté la méthode, par exemple il y a des vidéos où les gens demandent plus d’explications, donc je refais les vidéos, je passe beaucoup de temps pour le moment à faire du « service après-vente », mais je parlerais plutôt d’accompagnement autour de la méthode. Ensuite je vais être en préparation intensive pour les WSOP, et puis je continue à côté de ça mes parties de super high stakes, des parties privées sur internet qui me prennent du temps, de l’énergie. Donc pour moi, ou pour le plaisir, ou pour gagner de l’argent, je ne le ferai pas, mais si quelqu’un veut bet contre moi, je le ferai sans problème. Je trouverai le temps et les moyens. Je garantis que je fais plus de 5 BB au 100 en appliquant strictement la méthode en NL200+, sur 300 ou 400000 mains, je n’ai pas de souci à prendre n’importe quel bet à n’importe quel tarif là-dessus.
Peux-tu nous décrire brièvement le contenu de ta masterclass, et le public à laquelle elle s’adresse ?
Le contenu est très simple, c’est 4 heures de théorie, c’est volontairement extrêmement court. Il faut savoir que pour chaque heure, j’ai passé entre 3 et 4 heures à enregistrer, parce qu’en fait c’est monté, coupé, on va aux explications essentielles, il y a 5 minutes de Piosolver seulement, c’est un peu différent de ce qui se fait aujourd’hui, où dans toutes les masterclass, les mecs ouvrent des tables au Pio, ils commentent ce qu’ils voient. Pour moi, c’est vraiment : voici ce qui fonctionne, et pourquoi ça fonctionne, voici dans quel cas de figure vous devez l’appliquer. Et ça, c’est le process à chaque fois, et pendant 4 heures et sur toutes les phases de jeu. On ne va pas en détail dans la compréhension du jeu. On va dans ce qu’il faut faire pour que ça fonctionne. En fait, je donne des armes aux gens qui sont déjà rodées, et ils les appliquent, dans tel ou tel cas de figure. Ensuite, il y a 31 heures de live play, où je suis en session, j’ai 4 tables, et je commente en temps réel. Ce n’est pas un commentaire après coup, parce que c’est trop facile, tu as déjà vu la main adverse ; je commente, j’applique la méthode et je décris les difficultés que je rencontre et les explications sur mes actions. Le fait de commenter en live fait que tu vas rencontrer les mêmes problèmes que la personne et que tu ne connais pas le résultat et donc quand tu dis qu’un bluff ou un value fonctionne très souvent, et que ça marche, tu as la récompense directe. Dans tes explications, tu ne dois pas te tromper et je trouvais l’exercice super cool parce que j’ai été mis en difficulté, je me suis pris des bad beats, les gens ont fait des hero calls face à moi et globalement sur les 30 heures, on a crush, on a gagné plein de sous, et la méthode s’est appliquée de manière très satisfaisante.
Il me reste 5 heures à faire où je vais coacher des gens qui ont acheté la méthode et on va mettre ça dans le cadre de la masterclass. Donc je commenterai leurs erreurs éventuelles et les choses qu’ils peuvent faire pour les corriger. Au total, le contenu fera 40 heures.
Tu as adapté la méthode aux salles françaises, dont le field semble démontrer des faiblesses importantes. N’as-tu pas peur que les joueurs s’adaptent et rendent de ce fait ta méthode obsolète à terme ?
C’est sûr qu’au bout d’un certain temps la méthode sera obsolète. De toute façon, c’est comme tout, le poker est un jeu où on est en permanente adaptation. Il y a 4 ou 5 ans, on disait qu’on avait atteint le summum du niveau du poker, que plus personne ne pourrait battre les tables de cash game, et depuis il n’y a jamais eu autant de nouveaux joueurs qui sont apparus avec des nouvelles façons de jouer et qui ont tout défoncé. Je pars quand même du principe que sur le .fr, le field et les pros sont très en retard par rapport au .com : une table en 5-10 sur le .fr, ça vaut une table en 1-2 sur le .com. Clairement, il y a un gap de niveau absolument immense, et c’est lié au fait que les joueurs récréatifs sont toujours les mêmes, les pros aussi, ça fait maintenant 5 ou 10 ans qu’ils jouent ensemble dans le même écosystème et les pros n’ont jamais eu besoin de s’améliorer pour gagner plus ou battre le field. Ils ont des tendances qui fonctionnent bien, mais ce sont des joueurs qui sont trop passifs et trop tight. Je ne dis pas que tous les français sont nuls : il y a des joueurs exceptionnels et il y a des joueurs vraiment très bons, mais cela représente une poignée, et généralement ils ne jouent qu’en 5-10 ou en 10-20. Mais la masterclass est destinée à des gens qui vont jouer en NL50, NL100 et NL200 et ça va leur permettre de step up et de booster leur win rate. On appuie sur les défauts principaux, le jeu tight et passif, et on met l’accent sur comment gagner de l’argent contre ces joueurs-là.
Dans ta promo, tu sembles indiquer que la rentabilité de la méthode tient au fait d’aller le moins souvent possible au showdown, pour remporter des petits pots qui vont finir par s’accumuler pour former de gros gains.
Voilà, l’idée est d’aller le moins souvent possible au showdown, et pour ça, j’explique comment il faut faire. Mais du coup, quelle est la différence entre un joueur récréatif et nous ? Parce que lui aussi, il va essayer de bluffer toutes les mains. Justement, l’idée que j’explique dans ma méthode est qu’on est face à des joueurs passifs et qui vont systématiquement commettre les mêmes erreurs, sur lesquelles on va appuyer, pour gagner ces pots-là. En revanche, sur d’autres actions, sur d’autres run-outs par exemple, lorsque notre adversaire a touché, il faut juste garder le pot le plus petit possible, ou même se coucher. Donc l’idée est de voler tous les pots que les gens ne veulent pas, et les gros pots où les gens ont les nuts ou des gros jeux, de vraiment les identifier et d’essayer de mettre le moins d’argent possible lorsqu’ils arrivent. C’est une approche qui est très différente de ce qu’on voit aujourd’hui sur le .fr, très peu de joueurs jouent comme ça.
Tu es content des premiers retours sur ta masterclass ?
Pour le moment, 60 masterclass ont été vendues, ce qui est vraiment bien, même si je n’avais pas d’espérance en termes de résultat : je suis content du contenu, et maintenant je peux mourir demain, il y aura quelque chose de moi disponible. Et les gens sont heureux, on a un Discord privé sur lequel ils échangent beaucoup. Ils ont vraiment le sentiment de progresser et que ça se passe bien, même si pour le moment, ça ne fait que quinze jours et qu’on est sur du très court terme, donc je dis à tout le monde de se calmer et d’attendre d’avoir fait beaucoup plus de mains. Il y a deux choses importantes pour moi : déjà les gens qui me disent qu’ils s’étaient mis au PLO parce qu’ils n’avaient plus de plaisir à jouer et qu’ils l’ont retrouvé avec la méthode, qu’ils ont de nouveau hâte de commencer leurs sessions : je trouve ça génial, parce qu’en plus que les membres gagnent plus d’argent, ils prennent du plaisir et ça c’est très important, surtout quand les gens veulent en faire leur métier ou en tout cas si c’est leur passion ; et la deuxième chose, c’est que j’ai joué pendant ces deux mois des joueurs professionnels de hautes limites, et parmi eux, il y en a une partie qui a également acheté la masterclass et être reconnu par ses pairs, c’est quelque chose de génial. Ils me disent, « tu fais chier, tu as dévoilé plein de trucs », c’est marrant ; ou bien « ça je ne savais pas », ou « ça j’avais un doute et ça m’a réconforté dans mon idée », et ça c’est vraiment du bonheur pour moi.
Est-ce que les échanges sur Discord, le fait de conseiller les gens, de voir leurs propres idées, apportent à ton jeu ? Est-ce que tu crées des liens avec certains d’entre eux ?
C’est marrant que tu en parles, parce qu’on se donne rendez-vous tous les dimanches pendant une heure et demie pour des reviews de mains en vocal, on en parle tous ensemble. Il y a vraiment des mecs qui ont super bien assimilé la méthode et notamment un gars qui m’a bouleversé, il a fait un play, je n’y avais pas pensé mais c’était génial. Donc la réponse est oui. Pour le moment, je suis encore beaucoup derrière eux, je réponds à toutes les questions et ils me demandent toujours confirmation, mais je pense qu’au bout d’un moment, ça ne va plus être un rapport professeur-élève, ça va plutôt être un échange et ça va être encore plus présent pour moi.
Évidemment, on crée des liens, on partage nos succès, nos défaites, on essaye de tous s’entraider, ça crée une forme de communauté, et ça me donne envie de faire une sorte d’école ou de coacher des gens et de les aider sur le long terme. La réalité, c’est que je n’ai juste pas le temps, mais il faudrait que je le fasse un jour. C’est quelque chose qui me plairait clairement parce que c’est plaisant de voir des mecs qui jouent en NL25, qui montent et qui dans 6 mois seront en NL100, etc. Le fait de transmettre est une part du bonheur et c’est peut-être le seul secteur dans la vie que j’ai suffisamment travaillé pour réussir à transmettre quelque chose.
Est-ce que tu as envie de marquer l’histoire du poker ? Et penses-tu que cela passe par d’autres résultats dans des gros tournois comme les WSOP ?
Que je marque ou pas l’histoire, ce sont les gens qui décident. En revanche, ce que je vais essayer de faire, c’est de gagner le plus de bracelets possible, mais c’est un objectif personnel. C’est peut-être la chose qui me fait aujourd’hui le plus vibrer, je vais tout faire pour. Ce qui est important lorsque tu passes autant de temps dans un domaine, c’est de ne pas seulement le faire pour toi, mais c’est aussi de le faire pour ceux qui veulent apprendre. Il y a quelqu’un qui m’a montré le chemin et ça m’a permis d’y arriver. Si je peux permettre à d’autres gens d’y arriver, ou au contraire, de leur éviter les erreurs que j’ai pu faire, je le fais naturellement.
Quant à marquer l’histoire du poker, je pense vraiment que la différence entre un inconnu et un champion, c’est 3 jours de run good. Gagner un tournoi, c’est juste avoir de la chance pendant 4 jours et rien de plus. Alors après, mettre toutes ses chances de son côté avant le tournoi, en travaillant, en se préparant, c’est le prérequis. Je le fais, mais il y a des dizaines d’autres joueurs qui le font, et celui qui gagnera le tournoi, ça sera le plus chanceux sur son run.
Contrairement à de nombreux joueurs pros français, qui préfèrent grinder là où ils sont sûrs d’avoir un edge sur le reste du field, tu sembles aimer affronter les joueurs des très hautes limites.
Je comprends leur point de vue et ce sont peut-être eux qui ont raison, si tu es dans l’optique de jouer au poker pour gagner de l’argent, tu préfères qu’il y est 5 joueurs qui soient moins forts que toi, plutôt que 3 qui soient meilleurs que toi, un qui soit à peu près pareil, et un qui soit légèrement plus faible. Je joue en NLHE jusqu’à 100-200 online sur le .com, donc je joue vraiment les plus gros joueurs ; de manière régulière, je joue la 25-50. Ce sont des limites où il y a des joueurs qui sont largement plus forts que moi et je pense que si jamais ils ne faisaient pas du poker, ils construiraient des fusées, ce sont de vraies génies. C’est le challenge de toujours être up sur ces limites-là qui me passionne, ce n’est pas gagner de l’argent. C’est vraiment toujours d’être au top niveau en cash game et d’être gagnant, même si j’ai bien conscience que je ne suis pas le plus gros gagnant dans ces limites-là. Je fais entre 2,5 et 3 BB au 100 – par comparaison, sur le .fr, dans le cadre de la méthode j’ai bien runné, j’ai fait 8,5 sans rake back mais en dehors de la méthode, quand je joue A-game, je fais du 12 ou 13 BB, ça n’a rien à voir. Ces limites sont beaucoup plus dures, mais le challenge de jouer les meilleurs, c’est aussi ce qui me fait vibrer. Aujourd’hui, malheureusement, il y a toutes ces histoires de RTA, donc je joue des parties qui sont un petit peu plus sélects, je ne vais jouer que des gens que je connais en live et dont je sais qu’ils sont éthiquement corrects. C’est possible, GG notamment le fait très bien. En mix games, en ce moment je joue une game en 800-1600, c’est une très grosse game. Alors après, j’ai fait de très grosses games à Macao, aujourd’hui j’ai un peu plus de maturité et l’excès ne me va pas. Je n’ai plus envie de faire des swings à 500k en une journée. D’abord parce que je peux mettre en péril ma bankroll et ensuite, humainement, c’est indécent. Ma mère travaille 35 heures par semaine pour gagner 1300 euros, et tu te retrouves dans des parties où son salaire mensuel, c’est une big blind, c’est ridicule. Ce n’est pas censé exister. Je joue ces parties-là parce que je peux affronter les meilleurs, mais si je pouvais les jouer en 1-2, je le ferai.
Est-ce que tu peux citer quelques joueurs qui te donnent mal à la tête ?
En tournoi, je dirais Chidwick, que tout le monde connaît ; peut-être en moins connu, il y a Michael Addamo, un Australien, qui est redoutable, et son meilleur ami, Michael Zhang. Il y a une tripotée de joueurs qui sont mille fois meilleurs que moi et qui sont vraiment impressionnants. En cash game, c’est pareil, je suis toujours époustouflé par le niveau des autres et ce qu’ils arrivent à trouver, c’est une compétition permanente, mais on se respecte beaucoup les uns les autres, on a tous plus ou moins le niveau, tout le monde a ses qualités et ses défauts, mais il y a des joueurs qui sont parfaits, du type Linus Löliger, qui est absolument époustouflant.
Tu continues de beaucoup travailler ton jeu ?
Il faut renouveler son jeu en permanence, observer ce que les autres font et ne jamais être en retard. Dès qu’une main un peu bizarre a été jouée, la première chose qu’on va faire, c’est la checker, on a des groupes de travail qui permettent de mettre ça en commun, de regarder ce que le joueur a fait, on cherche à comprendre, on passe du temps dessus. L’idée est vraiment de ne jamais rater le train qui avance.
Est-ce qu’il y a des variantes de poker que tu n’aimes pas ? D’autres que tu apprécies particulièrement ?
Je joue à tous les mix games, sauf le PLO. Je joue à quelque chose comme 25 jeux, mais pas le PLO, parce qu’aujourd’hui c’est une discipline à part entière, et généralement les tournois et le cash game sont full PLO, et du coup, je ne veux pas passer des centaines d’heures juste pour devenir un joueur moyen dans un jeu. Je vais plutôt me concentrer pour maîtriser 5 ou 6 jeux et devenir un des meilleurs dans ces variantes qui sont peut-être moins jouées.
J’adore le Deuce to Seven single draw NL, j’ai fait 3ème sur le 10k Championship RAZZ aux WSOP, j’aime aussi le Deuce to Seven triple draw, l’Omaha Hi-Lo, le RAZZ 2-7, le Badugi. Je préfère les mix games au NLHE. Il y a quelques mix games que je n’aime pas : le Limit Hold’em, le Stud Hi-Lo, et le Stud d’une manière générale.
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Portraits / Interviews
WithMyCap : le défi de la saison WiPT 2025
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3 mois agoon
26 décembre 2024A 29 ans, le Streamer Etienne Brault s’est lancé un défi sous l’œil de sa caméra : décrocher une qualification 100% gratuite au Main Event du Winamax Poker Tour. Défi relevé, et réussi, dès la première étape de la saison, à Lille ! Retour sur une aventure humaine qui n’a pas dit son dernier mot…Comment est né ce défi singulier ?
Trois raisons m’ont motivé au départ. La première : dans l’univers du streaming, le contact entre les viewers (notre public) et nous (les vidéastes) se fait surtout par écran interposé, de manière virtuelle. J’ai donc cherché un moyen de partir à la rencontre des personnes qui me suivent. Étant donné que je joue des petits buy-ins sur internet, je pense que mon audience fait en majorité partie du monde amateur. Il était donc évident pour moi que le meilleur endroit pour les rencontrer était le plus grand événement live amateur du monde : le Winamax Poker Tour. La deuxième : étant donné que je n’ai pas une grosse bankroll, j’ai rarement l’occasion de jouer en live. Je me suis donc dit que ce serait super de me lancer un défi « live » inédit : jouer toutes les étapes du Winamax Poker Tour et tenter de me qualifier sur l’une d’entre elles. De plus, j’ai streamé toutes les étapes en direct sur ma chaîne Twitch. Partager ma table, en live, sans délai, permettait à mon audience de vivre l’événement de l’intérieur. La troisième, enfin : Ma chaîne YouTube étant encore vierge, j’avais envie de créer du contenu pour la lancer. J’ai donc pensé qu’il serait sympa de réaliser un vlog par étape afin de partager mon aventure.
Comment s’est passée l’étape de Lille, où vous avez décroché tout de suite votre qualification ?
L’étape de Lille, c’était incroyable ! Déjà parce que c’était la première fois que l’équipe de streamers de la chaîne Winamax (le Streamgang) se réunissait presque au complet. J’ai passé un super moment avec eux.
Et bien sûr, c’était aussi incroyable car j’ai réussi à décrocher la qualification en passant les deux journées du tournoi sur la table télévisée commentée par PonceP et Damien.
Me qualifier dès la première étape a été un moment fort en émotions. D’une part, c’était une vraie perf’ pour moi en live. D’autre part, j’étais soutenu par toute l’équipe de streamers, ainsi que par de nombreux viewers, sur place et sur les réseaux. Enfin, mon défi WiPT ne pouvait pas mieux démarrer ! Cela m’a donné beaucoup de visibilité immédiatement et j’en garde un souvenir mémorable
Que pensez-vous de l’ambiance du WiPT ?
Je connaissais déjà le WiPT avant de lancer ce projet. Mais en le vivant de l’intérieur, comme je l’ai fait cette année, j’ai appris à le découvrir encore plus ! Les joueurs se sont qualifiés gratuitement et je pense que la majorité d’entre eux réalisent que c’est un « cadeau » que leur fait Winamax. Tout le monde est super heureux d’être là, l’ambiance à table est géniale. Pour une partie des joueurs, c’est leur première fois en live, et comme c’est du self-deal (sans croupiers), les joueurs s’entraident et apprennent parfois à se connaître. J’ai vu plein de personnes arriver seules et repartir avec des contacts, et c’est ça la beauté de l’événement. Mais l’ambiance du WiPT ne serait pas ce qu’elle est sans le staff et tous ceux qui travaillent énormément sur cet événement. Je tiens vraiment à les remercier car j’ai pu voir leur investissement de près : logistique, floors, team event Winamax, journalistes, photographes, team pro W, WIP… Et un immense merci à Jachara Ungell (Relations Presse) qui a tout mis en œuvre pour que je sois dans les meilleures conditions afin de créer mon contenu.
Comment travaillez-vous votre poker ?
Cela fait un peu plus de deux ans que je joue. J’avoue que pendant longtemps, je n’ai pas du tout travaillé mon jeu. Je me considérais avant tout comme un streamer, plus que comme un joueur de poker, même si c’était mon jeu principal sur Twitch. Mais ces derniers temps, je m’y suis mis plus sérieusement en m’entourant d’un coach : Johnny Bambou (ancien joueur pro Hearthstone, aujourd’hui joueur pro de poker ABI 40/60). Avec lui, je réalise chaque mercredi un stream sur ma chaîne Twitch, où je partage mon coaching en direct avec ma communauté. L’idée est d’aider mes viewers à progresser en même temps que moi, pour permettre à ceux qui n’auraient pas les moyens de se payer un coach de quand même apprendre et progresser.
Avez-vous d’autres idées pour amener un plus large public au poker ?
Actuellement, j’ai un autre projet en cours, que je réalise pour la seconde année consécutive en collaboration avec Winamax sur ma chaine Twitch. L’idée est d’emmener gratuitement, tous frais payés, un abonné de ma chaîne Twitch tiré au sort à Las Vegas pour jouer plusieurs tournois des WSOP ! Avec ce projet Vegas, ajouté au WiPT, mon emploi du temps est déjà bien rempli ! Mais il y aura sans doute d’autres projets à venir. J’ai déjà des idées, mais il est encore trop tôt pour en parler. Tout ce que je peux dire, c’est que chaque projet que je réaliserai sera toujours dans l’optique de partager un maximum avec ma communauté. Ce que je veux, c’est qu’à la fin de ma « carrière » de streamer, je puisse me dire que j’ai fait des choses pour les gens et que j’ai partagé ça avec eux. Pour moi, le stream, c’est du partage, et c’est ce que je veux laisser derrière moi !
Quelle est votre stratégie et vos objectifs lors de cette finale ?
Déjà, le fait d’avoir fait toutes les étapes freeroll, j’ai l’impression que je suis beaucoup plus à l’aise en live à table, avec beaucoup moins d’appréhension. J’ai moins de difficulté à compter les stacks, à gérer mes émotions. Donc ma stratégie sera simple : jouer mon jeu, donner le meilleur de moi-même à table, être concentré sur chaque main, même celles où je ne suis pas impliqué, et recueillir un maximum d’informations sur mes adversaires.
Et pour les objectifs, je crois qu’on a tous le même : gagner la finale. Je rêve de pouvoir soulever l’épée (trophée du WiPT) et la ramener dans mon set-up de stream (rires). J’ai commencé ce projet en beauté en me qualifiant dès la première étape, alors je veux le finir de la même manière !
Alors que la fin d’année est chargée d’actualité pour PMU Poker, Poker52 a eu l’occasion d’échanger avec Hugo Seveste, Chef de Produit en charge des événements live PMU Poker et des partenariats. Rencontre.
Julien Martini vient de remporter la dernière étape du Hip Poker Tour, après également une victoire en FPO… Comment expliquez-vous la constance de votre joueur dans tous les formats ?
Effectivement, c’est la première fois qu’un team pro PMU remporte une étape du Hip’Poker Tour et pas des moindres car il s’agit de la finale à Vincennes, un tournoi ayant rassemblé 335 participants. Erwann Pecheux et Jonathan Therme s’étaient déjà hissés en TF sur des étapes de province mais en 10 ans de HiPT, la victoire de Julien reste un événement inédit pour un Team Pro PMU. Pour rajouter un élément de contexte, Julien a joué en sachant que la dotation était réservée aux clients sur le Hip’Poker Tour. Josiane, qui a fini deuxième de ce tournoi, a passé un moment inoubliable : disputer un HU avec un quadruple champion du monde de poker tout en étant certaine de remporter le premier prix financier. Cela en dit long sur la détermination de Julien sur chaque partie.
Comme vous l’avez mentionné, Julien a remporté un Main Event FPO à Gujan-Mestras en 2022 mais il s’est aussi imposé sur le Highroller du FPO La Grande-Motte en 2023. Julien Martini est un grand professionnel, c’est quelqu’un qui travaille beaucoup le jeu ; il est très compétent en Cash Game et dans les variantes qu’il grind tout au long de l’année mais c’est aussi un joueur de tournoi hors pair. Je pense que son secret, qui constitue sa plus grande force, c’est sa soif de victoire et son envie de mieux faire à chaque échéance. C’est un éternel insatisfait, dès qu’il s’assoit à une table de Poker il donne le meilleur de lui-même avec pour seul objectif de gagner, peu importe qu’il s’agisse d’un tournoi WSOP, un EPT, un FPO, un Hip’Poker Tour ou même le tournoi interne des employés du PMU qu’il a remporté en 2022. Par-dessus tout, Julien est un amoureux du jeu, il est constamment dans une recherche de progression et d’amélioration de son niveau de jeu.
Comment avait commencé l’aventure avec lui ? Quelles sont les plus grandes fiertés dans votre histoire en commun ?
Après l’histoire forte vécue avec Erwann Pecheux et Sarah Herzali, nous avions besoin marquer le coup car Sarah et Erwann étaient des icônes de PMU Poker. Nous avons donc cherché un profil français avec un fort potentiel niveau poker mais capable également de faire rayonner dans les médias, ou encore dans le milieu du poker associatif qui est très cher à l’ADN du PMU. Julien Martini s’est imposé à nous comme une évidence, il a démarré le Poker dans le Club d’Achères dans le 78. Avant d’être le top joueur que l’on connaît, c’est quelqu’un qui a travaillé sur un métier plus classique et qui a des valeurs en adéquation avec celles du PMU. C’est Brewenn Cariou, le Responsable du Business Sport/Poker au PMU, qui en 2021 est parvenu à négocier avec Julien de sorte que ce dernier représente la room.
Sans hésiter, les plus grandes fiertés sont ses victoires sur le circuit PMU qui montrent l’investissement qu’il peut mettre dans son sponsor mais surtout, Julien a remporté 3 de ses 4 bracelets de champion du monde avec un patch PMU sur la poitrine en tant que joueur sponsorisé et c’est une immense fierté pour la marque de l’avoir accompagné lors de ces succès.
- Le 10K razz à Vegas en juillet 2022
- Le 2K 8 Game Mix à Rozvadov en décembre 2021
- Le 2 500€ Short Deck à Rozvadov en novembre 2021
Comment s’articulent vos compétitions live principales, Hip Poker Tour et FPO ?
Le Hip’Poker Tour est un circuit de tournois gratuits avec croupier et en hippodrome. Pour y participer, les clients doivent se qualifier gratuitement sur PMU.fr. En général, les qualifs démarrent 5-6 semaines avant l’événement à raison de deux satellites par semaine. L’objectif de cet événement est de faire découvrir les courses hippiques aux joueurs de poker puis pendant la pause dîner du tournoi, ces derniers ont l’occasion de parier sur les courses depuis les salons de l’hippodrome, bien souvent avec un cocktail offert par PMU Poker. L’année 2024 a marqué l’anniversaire des 10 ans du Hip’Poker Tour (8 saisons en raison du COVID-19 en 2020/2021) pour un total de 30 étapes, près de 5 500 joueurs cumulés, 700 croupiers, plus de 200 000€ redistribués et 8 hippodromes visités.
Concernant le FPO, il s’agit de notre circuit propriétaire, en marque propre. Le tour est coorganisé depuis sa création en 2017 avec Texapoker. Le tournoi phare du festival est le Main Event à 600€. C’est tout d’abord un événement d’image pour PMU ; l’objectif initial du circuit était d’ancrer la marque dans le paysage live du poker français. L’objectif est largement atteint puisqu’en 7 ans et 31 étapes, la fréquentation a explosé aussi bien sur le Main Event, qui rassemble régulièrement entre 500 et 700 joueurs, que sur les side events qui cartonnent avec le FPO 300, le PLO ou encore le Highroller. Outre l’organisation millimétrée par les équipes de Texapoker, le succès s’est aussi construit via les satellites onlines. Sur des étapes comme Lyon ou Pornic, nous avons recensé plus de 50 joueurs directement qualifiés via PMU.fr. À La Grande-Motte, la magie a opéré pour Mickael Martin, un client qui a obtenu son ticket via les sous-satellites : il a transformé 10€ en 50 000€.
Quels sont les grands moments de la saison 2024/2025 à venir ?
Sur le Live, il va y avoir plusieurs événements pour lesquels PMU est partenaire via Texapoker. Par exemple, en décembre, au moins un joueur sera qualifié sur PMU.fr pour jouer le WPT World Championship au Wynn Las Vegas. Ce fut le cas également l’an passé où Maryline, cliente PMU Poker, après avoir remporté un satellite à 125€ puis le super satellite à 1000€, s’est retrouvée dans l’avion avec la Team Pro PMU pour aller jouer ce WPT à 10 000$. L’histoire fut magnifique puisqu’elle a fait sauter la bulle de ce tournoi et a terminé ITM pour plus de 20 000$.
Dans le même registre, nous aurons la promotion Las Vegas Experience/Super Crown qui permet aux clients qualifiés de jouer des tournois WSOP à Las Vegas pendant les championnats du monde.
Enfin, à une date encore à déterminer, un client PMU sera couronné Pro Dream afin d’intégrer la Team Pro le temps d’une saison comme ce fut le cas pour Dylan Chechowski par le passé ou plus récemment pour Jeremy Surinach qui forme un duo complémentaire avec Julien Martini.
Comment fonctionne votre partenariat avec Apo et Texapoker pour le live ?
L’association Texapoker x PMU est en vigueur depuis 2016. Les équipes dirigées par Apostolos Chantzis s’occupent de la logistique, de la promotion et de l’exploitation du France Poker Open en lien avec les casinos qui accueillent les étapes. Texapoker s’implique au-delà de ses aspects et investi avec nous sur le dispositif de l’évènement pour proposer aux joueurs la meilleure expérience possible.
Ce partenariat est surtout un modèle gagnant-gagnant qui permet aux joueurs de cumuler des tickets TPS 250 via les satellites online sur PMU.fr (initialement le tournoi phare de l’opération « un tournoi près de chez vous » de Texapoker). Ainsi, les clients peuvent cumuler des tickets afin de construire une bankroll live utilisable sur tous les tournois Texapoker en partenariat avec PMU. Le solde de la bankroll est visible quasi en temps réel sur Texapoker.net avec votre compte client. Il y a deux satellites par semaine avec 6 tickets GTD 250€ le mardi et le jeudi et un 5 tickets 100€ le dimanche. Ces tournois, accessibles depuis 3€, rencontrent un tel succès qu’ils doublent très souvent leur garantie jusqu’à fournir plus d’une vingtaine de tickets par semaine. Et cette belle histoire a encore grandi avec le soutien de PMU Poker sur les évènements WPT prime que Texapoker organise en France et à San Remo qui permettent d’enrichir les qualifications live de la room.
Le parcours d’Hugo Seveste dans l’industrie du gaming
Diplômé d’un Bachelor en commerce international et d’un Master 2 en management des organisations sportives, je suis passionné par le Poker et l’industrie des jeux d’argent depuis l’âge de 18 ans. Après mon Master 2, j’ai vécu un an et demi en Angleterre (Manchester et Leicester) où j’officiais en tant que croupier jeux traditionnels dans le groupe de casinotiers Grosvenor. Au PMU depuis bientôt 8 ans, je m’occupe des produits live majeurs de la room comme le circuit live PMU, le France Poker Open. J’ai également en charge la mise en place de la saison Hip’Poker Tour ; des tournois gratuits en hippodrome ayant pour but de faire gagner de la dotation à une cible de joueurs associatifs/récréatifs et de leur faire découvrir le monde des courses hippiques. J’ai en charge également les partenariats et c’est moi qui suis en relation directe avec Texapoker, notre partenaire majeur qui effectue un énorme travail sur les synergies live et aussi online via les satellites pour jouer des TPS près de chez vous ou de gros festivals siglés PMU.
Portraits / Interviews
Texapoker : à la conquête de l’Europe
Published
3 mois agoon
25 décembre 2024Doit-on encore présenter Texapoker, né en 2008 de la volonté inépuisable de son créateur, Apostolos « Apo » Chantzis, de promouvoir le poker à tous les niveaux de la société, de la plus petite compétition lowstakes aux tournois internationaux ? Devenu très large leader du poker en France, il se lance désormais au niveau européen pour inaugurer en ce début d’année, au Club Circus à Paris, le tout nouvel ECOP. Ces European Championship Of Poker vont offrir le savoir-faire de Texapoker à toute l’Europe durant la saison 2025, emmenant le triumwirat qui dirige la société —Apo, François Lascourrèges et Mickaël Lesage— aux quatre coins du vieux continent. Rencontre avec ces trois piliers qui écrivant, chaque jour, le quotidien et le futur du poker.
Quel bilan tirez-vous sur l’année 2024 qui vient de s’écouler ?
Apo : Un bilan très positif, bien sûr, avec une belle croissance à deux chiffres et deux nouveaux partenaires Online, Winamax et Parions Sport en Ligne, ce qui nous permet d’avoir une offre extrêmement complète en live.
François : Tous les ans c’est la même chose, l’année passée était incroyable et les années qui arrivent sont au-delà de notre imagination ! 2024 est l’une de plus belle année pour Texapoker, 3 évènements en particulier m’ont marqués. Tout d’abord le WiPT Paris était l’un des événements les plus dingues auxquels j’ai participé, que ça soit du tout début lorsque Winamax nous accorde leur confiance en 2023, avec un nombre de réunion incalculable pour la préparation de l’évènement que ça soit en interne, avec notre partenaire du Club Circus, avec nos différents prestataire et avec Winamax. Jusqu’au début de l’installation avec cette salle totalement vide qui s’est remplie en l’espace de 48h, avec ce gigantesque freeroll le premier week-end ! Du premier tournoi payant avec plus de 8200 entrées et 3M€ de prizepool redistribué au total compatibilité dans la semaine jusqu’au dernier tournoi et la victoire Jeremy qui brandit cette épée légendaire ! Et pour finir le lundi 18 mars où cette salle s’est vidée à la vitesse de la lumière, comme dans un film après l’effort avec la tête qui tourne en gardant ce sourire béat ! (rires)
Apo : Et un mois et demi seulement après le WiPT, nous avons eu l’opportunité incroyable d’organiser un évènement unique en France, les WSOP Circuit à Paris au Stade Jean Bouin avec notre partenaire de longue date le Groupe Partouche… C’était aussi un grand moment de l’année.
François : Un évènement à 90 tables sur 3 étages dans ce stade mythique qu’est le stade Jean Bouin au coeur de Paris face au Parc des Princes, une vue unique sur la pelouse du stade depuis le 3ème étage avec une table finale digne des plus grands tournois international, plus de 4300 entrées et 2,6M€ de prizepool redistribué. Quel plaisir de pouvoir participer à ce genre de projet !
Apo : Pour finir, il y a eu le Championnat de France à Aix en Provence qui est un pur produit Texapoker avec un potentiel de développement impressionnant. Voir les énormes portraits des champions de France dans la salle, ses médailles, ses titres décernés, c’est l’évènement à ne pas manquer dans l’année et qui sera à suivre de très près chaque année.
Pouvez-vous nous décrire de l’intérieur l’organigramme de Texapoker ?
François : Au sommet nous avons évidemment Apo qui a créé et imaginé Texapoker en 2008 aujourd’hui il prend du recule sur l’opérationnel et négocie les contrats avec nos partenaires que nous mettons en place ensuite avec notre équipe. Mika et moi-même sommes les directeurs de la société, Mika pour la partie exploitation qui a commencé à travailler avec Texapoker en 2017 et moi je m’occupe de la partie production et j’ai commencé à travailler avec Apo en 2012. Ensuite nous avons Basile le frère d’Apo qui l’accompagne depuis toujours dans la relation client, Alex notre directeur de tournoi en Italie, Stéphane le fils d’Apo pour la partie financière, Nicolas dans le support et le développement numérique, Florence pour la communication, Olivier à la logistique, Elodie notre responsable RH avec ses 2 assistantes Lyly et Chimène et Latifa pour la partie partenariat internationaux. On compte également de nombreux prestataires essentiels au bon fonctionnement des rouages de Texapoker. Mais le plus importante reste notre équipe de TD, floor, assistant floor, dealer coordinator, chiproomer, caissier et croupier, c’est un total de 585 personnes qui travail tout au long de l’année sur les tournois Texapoker qui ne cesse d’évoluer d’année en année …
Mickael, quel regard portez-vous sur votre trajectoire au sein de Texapoker, depuis votre arrivée ? En quoi consiste votre travail au quotidien ?
Mickael : C’est une aventure incroyable. Quand je suis arrivé chez Texapoker, j’étais animé par une passion pour le poker et l’organisation d’événements, mais je ne m’attendais pas à ce que cette expérience devienne aussi enrichissante. J’ai vu l’entreprise évoluer, se professionnaliser et se positionner comme un acteur incontournable des tournois en France et en Italie. Cette trajectoire est le fruit d’un travail collectif avec Francois et Apo , d’une vraie vision et d’une capacité à innover constamment. Je suis fier de contribuer à cette dynamique.
Mon rôle est polyvalent et évolutif: Le premier est d’être le directeur d’exploitation de la société est au cœur de la bonne marche des opérations. Chaque journée est différente, mais globalement, mon travail consiste à superviser l’ensemble des activités opérationnelles pour garantir le bon déroulement de nos tournois de poker. Le second est directeur de Tournoi, je m’occupe principalement de la coordination des événements, ce qui inclut la gestion des équipes, la logistique, et bien sûr, l’expérience des joueurs. Il faut s’assurer que tout soit fluide, des inscriptions à la table finale. Je suis aussi impliqué dans la stratégie à long terme, notamment en ce qui concerne le développement de nos nouveaux partenariats et l’amélioration continue de nos offres. Chaque jour est un défi, mais c’est cette diversité qui rend mon travail passionnant.
Vous lancez coup sur coup deux nouveaux circuits, pouvez-vous nous les présenter ?
Apo : L’ECOP un produit dirigé vers l’international avec des étapes à Paris, Rozvadov, Barcelone, SANREMO et dans l’attente de confirmation de deux autres étapes et comme partenaireonline PMU.fr . Et le main event c’est le ECOP Millenium avec sa structure inégalée
Le NATIONAL Poker Series un tournoi pour le moment France et italie avec des tournois à tous les prix une idée de François et Mickael et notre partenaire online sera Winamax le spécialiste des tournois six handed.
Comment comptez-vous construire votre stratégie européenne ? Avec quels casinos allez-vous travailler ?
Apo : Depuis quelques années et après avoir réussi à faire de SANREMO, le casino avec les plus grosses fréquentations et battu tous les records grâce à la confiance de la direction et conseil d’administration, j’ai pensé qu’il était temps de conduire mes équipes vers des nouvelles destinations comme Barcelone , et bien d’autres.
Comment arrive-t-on à concilier une vie de famille et une vie sur la route perpétuellement ?
François : Ce n’est pas simple tous les jours, on ne va pas se mentir ! Mais Mika comme moi ont une chance extraordinaire d’avoir des femmes d’exceptions qui nous accompagnent dans notre projet professionnel tous les jours. Il n’y pas de secret, pour concilier la vie de famille et la vie professionnelle il faut que les 2 acceptent les inconvénients et les avantages.
Mickael : C’est vrai que le rythme peut être intense, surtout avec les déplacements fréquents et les longues journées sur les tournois. Mais la clé, c’est l’organisation et la communication. J’essaie de planifier à l’avance mes absences et de maximiser les moments de qualité avec ma famille quand je suis à la maison. C’est un équilibre délicat, mais pas impossible.
Pouvez-vous nous donner une idée, en chiffres marquants, de votre activité 2024 ?
François : A l’heure à laquelle j’écris ses lignes 2024 c’est 450 festivals, 3100 tournois, 215 000 entrées, 29 000 places payées et 47 000 000€ de prizepool distribués. 21 casinos/clubs dans 3 pays avec environ 600 tables et 585 personnes qui peuvent officier en France en tant que TD, floor, assistant floor, dealer coordinator, chiproomer, caissier et croupier.
Comment gérez-vous votre croissance en termes de ressources humaines ?
François : Formation et communication tout simplement, nous avons un schéma de recrutement qui passe par la communication vers notre équipe RH et pour ceux qui n’ont pas de formation nous avons notre propre formateur de renom Arnaud Bennali avec lequel nous organisons régulièrement des formations gratuites. L’expérience Texapoker très simplement, des joueurs qui se sentent bien à nos tables et voient nos équipes heureuses et pleines d’énergie suffit a donné envie à certain de nous rejoindre.
Vous travaillez de front avec divers opérateurs online, comment faites-vous pour arriver à gérer autant d’évènements dans toute l’année ?
François : Chaque partenaire à son propre ADN, leur identité est tellement différente de l’une de l’autre que nous nous adaptons à chacun d’entre eux et nous proposons toujours des offres différentes. Chaque circuit à son propre partenaire en ligne et ses offres liées, c’est un réel plaisir de pouvoir travailler avec tous ces partenaires différents c’est très enrichissant pour tout le monde.
Apo : Nous avons effectivement plusieurs circuits majeurs. LMe WSOPC au Pasino Grand en Avril à Aix en Provence et le WSOPC SANREMO, en Novembre, en partenariat avec Winamax. L’UDSO (14 ans déjàç) et 2025 sera l’année où Texapoker organisera 11 étapes en partenariat avec Unibet et Alex Henry. Avec Pmu.fr, nous organisons les FPO, l’APO2500, l’ECOP, le Millenium, l’IPO a Sanremo, le TPS, le MPF, le Giant , l’Apo500 et Le Championnat de France 3eme édition… Un sacré programme ! Et en plus, nous avons désormais Le Grand Prix circuit avec 6 étapes pour Parions Sport en Ligne, ainsi que le Sharkbay et le National Poker Series en partenariat et satellites avec Winamax et la grande Finale Wipt.
Pouvez-vous nous dévoiler vos « highlights » de l’année 2025 ?
Apo : Le WSOPC au Pasino Grand à Aix en Provence avec le main Event à 1000000€ GTD et la Grande Finale Wipt au Pasino Grand en Avril. Ca sera le mois le plus compliqué pour nos équipes, avec quatre semaines de travail intense et quant à moi j’enchaînerai avec l’l’PO de SANREMO… L’ECOP pour bien débuter l’année 2025 ; bien évidemment, et la 3eme édition du championnat de France au Pasino Grand et l’APO2500 au club Circus en octobre.
Mickael : Les événements majeurs que j’attends le plus sont l’ECOP de Paris , la Finale Winamax Poker Tour , les WSOP-C et bien entendu le Championnat de France . C’est un projet ambitieux, mais c’est une étape naturelle dans notre développement. Mon souhait pour 2025 est de continuer l’expansion de Texapoker à l’international au niveau Européen et pourquoi pas avec nos premiers tournois organisés hors d’Europe. Nous souhaitons que Texapoker continue à être reconnu non seulement pour la qualité de ses tournois, mais aussi pour l’expérience humaine qu’on propose : un mélange de professionnalisme et de convivialité. Cela fait notre force, et j’espère que cela restera notre signature, peu importe où nous allons.
François : Texapoker à la conquête de l’europe avec l’ECOP « European Championship Of Poker » est sans nul doute l’un des projets les ambitieux de Texapoker et il ne faudra rater aucune étape. Les NPS « National Poker Series » sont une toute nouvelle génération de festival de tournoi accessible avec des tournois en mix max de 200€ à 800€, 6max, 7max, HU, 9/7max que dire de plus ? Le WiPT sera pas de toute évidence un événement marquant en France avec pour la première fois la finale délocalisée dans le meilleur casino de France à Aix-en-Provence. Les WSOP-C à Aix avec ses millions garanti dont 1 million sur une ring online et 1 million sur le main event pour un total de 12 bagues décernées dont une ring event à partir de 200€. Le CdF 2025 est le rendez vous incontournable après les vacances d’été qui réserve également sont lots de nouveauté !
Quel regard portez-vous sur le poker en France actuellement ? Ce qu’il reste à améliorer ou changer ?
Apo : Texapoker est en constante évolution et veut faire en sorte que les joueurs se sentent comme chez eux . Avec mes équipes nous allons créer le système de fidélisation pour offrir la reconnaissance qu’ils méritent en leur offrant des tickets et autres remises lors de leurs déplacements. François et Mickael sont deux personnes qui ont une vue sur le poker semblable à la mienne et ils ont toute ma confiance pour pérenniser c’est que je pense être l’essentiel pour la suite de Texapoker .
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