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Portraits / Interviews

Rencontre : Le nouveau Phil Hellmuth est arrivé !

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Magie noire ou magie blanche, personne ne saurait le déterminer, mais s’il existe un champion mythique du poker qui reste compétiteur dans l’âme, c’est bien Phil Hellmuth, enterré à de maintes reprises par ses congénères, et toujours ressuscité à la force de son mental. Récent auteur d’un livre qui met en exergue l’importance d’être « PO-SI-TIF », le sale gosse du poker s’est petit à petit débarrassé des oripeaux de sa grande gueule médiatique pour redevenir le garçon poli et éduqué qu’il a toujours été au plus profond de lui-même. Alors qu’il achève pour la chaîne online PokerGO une série de heads-up contre son ami Antonio Esfandiari (et mène la bataille), il nous a accordé un entretien exclusif, actuel et rétrospectif. Respect.

Par Jérôme Schmidt

Vous venez tout juste de publier un ouvrage qui parle de « positivité ». Pouvez-vous revenir pour nous lecteurs sur le concept de ce livre, et en quoi « penser positif » a changé votre manière de vivre… et de jouer ?

Durant toute ma vie, j’ai dû connaître les affres du doute, depuis mes années d’étudiant qui n’y arrivait pas toujours facilement et qui ne croyait pas en lui,  jusqu’à mon statut autoproclamé de « plus grand joueur de poker au monde » ; de mes fautes de grammaire lors de mes cours d’anglais à New York, au moment où je suis devenu un écrivain à best-sellers ; de joueur débutant qui voulait devenir professionnel, à vainqueur de bracelets WSOP. Pour cette dernière phase, cela a été plutôt rapide ! Mon épouse, que j’ai rencontré juste après ma victoire lors du Main Event des WSOP en 1989, disait de moi que j’étais un « diamant encore brut et mal taillé ».

Dans mon livre #POSITIVITÉ, je révèle huit axiomes de la vie, huit choses qui ont rendu ma trajectoire possible. Ces axiomes m’ont aidé à escalader des montagnes au poker ; la moitié de ces axiomes sont des tactiques et des processus que j’utilisais bien avant ma victoire au Main Event des WSOP en 1989. Dès le début, ils m’ont aidé à voir grand, à m’attaquer à des défis énormes et, finalement, à réussir ! Je vais vous en dévoiler un pour vos lecteurs : couchez tout simplement vos « objectifs annuels » sur le papier, ceux de l’année 2021 à venir, et scotchez-les à côté de votre miroir dans la salle de bain. Avec ces objectifs annuels que vous verrez tous les jours, et même plusieurs fois par jour, vous allez vous motiver, consciemment et inconsciemment. J’ai des centaines de lecteurs qui m’envoient des messages pour me remercier, car ils viennent d’atteindre l’un ou l’autre de ces objectifs annuels !

Ces axiomes sont très simples à réaliser, et mon livre prend une grosse heure à lire, et ils m’ont pourtant profondément changé ! Pourquoi n’aurais-je pas le droit de devenir le plus grand joueur de poker de tous les temps ? Avec ces axiomes, je sais désormais que je suis quelqu’un de bien, et que j’ai le droit de réaliser de bonnes choses. Lorsque je regarde en arrière et que j’analyse mon histoire personnelle, je me rends compte que ces axiomes m’ont autorisé à me dire : « Et pourquoi ce ne serait pas à mon tour ? » Ils m’ont motivé !

 

Vous êtes considéré comme l’un des plus grands joueurs de poker de l’histoire, surtout dans le domaine des tournois. Comment expliquez-vous cette constance dans l’excellence ?

Les axiomes dont je viens de vous parler, et que j’ai dévoilé dans mon livre, m’ont énormément aidé dans ma trajectoire, mais il n’y a pas qu’eux. Je crois que disposer d’une très bonne capacité de lecture de son adversaire m’ont permis de ne pas m’enferrer dans toutes les théories du poker qui sont à la mode, et qui ensuite passent de mode. Cette lecture de mon adversaire, je l’appelle « Magie Blanche ». Pourquoi ? Il y a dix ans environ, lors d’un tournoi des WSOP, j’étais en grosse blinde, et tout le monde rend ses cartes jusqu’au joueur de petite blinde, qui va à tapis. J’ai 12 BB devant moi, et je sais qu’en théorie, je dois payer instantanément. Mais plutôt que de m’exécuter de suite, je réfléchis, et demande à mon jeune adversaire une question anodine, puis je réfléchis à nouveau, et je comprends qu’il me bat, alors je rends les cartes. Il était très agacé, car je crois qu’il me battait de loin !

Le même jour, je discutais avec un jeune joueur très respecté, et je lui expliquais que j’étais bien dans le tournoi, et je lui ai alors évoqué ce fold. Il était très surpris : « Hein ? Mais tu dois payer tout de suite ! C’est mathématique. » Et je lui ai répondu : « Selon moi, il avait As-Valet. » Lui, « Je ne comprends pas ta réaction… » Et moi, je me disais, « Mais il ne sait pas ce que c’est de lire son adversaire ? C’est de la Magie Noire pour lui, on dirait… Mes lectures, c’est de la Magie Noire pour ce type super intelligent qui est tellement bon au poker ; il a des vraies œillères ! Il ne comprend rien au jeu ! » Ma génération a été formée ainsi au poker, tout sur la lecture de l’autre. On ne peut pas prétendre être un grand joueur sans développer cette qualité. La nouvelle génération vient du online. Il sont incollables sur les maths, les stats et la théorie du jeu, mais la plupart ne sait pas lire le jeu de son adversaire.

Comme je trouve que le terme « Magie Noire » est connoté de façon négative, je préfère utiliser celui de « Magie Blanche ». On ne peut pas apprendre le poker de très haut niveau sans se donner d’une bonne lecture des autres. Ces jeunes sont des petits génies en math, s’améliorent chaque jour du côté de la théorie, et abusent de stratégies qui ne leur permettent d’éviter qu’un territoire : celui de la psychologie et de la lecture. En fait, ils développent et inventent des nouvelles théories afin de ne pas s’aventurer là-dedans…. C’est brillant. Admirable. Payant, pour un temps. Mais cela ne suffit pas. Pas si vous voulez être parmi les meilleurs. Je suis encore là grâce à ma lecture des autres. Je dois me tenir au courant des dernières théories en vogue, bien sûr, afin de pouvoir contre-attaquer ces jeunes. Je ne fais pas partie de leur monde, je suis à part, dans ma bulle. La masse avance groupée, ce qui rend ma stratégie de contre-attaque plus aisée. Le poker n’est pas simple ! Mais si tout le monde pense pareil, c’est plus simple d’aller à contre-courant.

 

Comment avez-vous vécu l’annulation des WSOP en live cette année ? Pensez-vous que le monde du poker sera le même après cette pandémie ?

Heureusement pour nous, il y a des personnes très intelligentes dans le monde et qui font tout pour résoudre des problèmes apparemment impossibles. J’espère, et je crois, que l’on va trouver bientôt un vaccin efficace. Et que les protocoles de soin pour les patients vont s’améliorer énormément. Au fur et à mesure que ces données vont ainsi être compilées, et que de plus en plus de gens vont être testés, le taux de mortalité va plonger. Ces trois évolution —vaccin, protocoles améliorés, mortalité en baisse— vont nous ramener à un monde meilleur !

J’espère que je pourrai ainsi participer en personne aux WSOP en 2021 à Las Vegas ! Et je suis vraiment persuadé qu’au pire, l’édition de 2022 aura lieu. Au-delà des WSOP, avec les améliorations en terme de tests, nous allons pouvoir en parallèle filmer des centaines d’heures de nouveau contenu dans les studios de Poker Go, ce qui a déjà commencé !

 

Vous êtes actuellement en train de tourner une série de heads-up avec Antonio Esfandiari pour Poker Go… Quelles sont les faiblesses du « Magicien » ? Comment avez-vous tenté de les exploiter ?

Antionio est une terreur absolue ! Tout le monde le sait, d’ailleurs… C’est un sacré mano a mano. Je ne le sous-estime à aucun moment ! Lors du premier match, j’ai dû ajuster mon jeu en temps réel et sortir quelque gros bluffs. Il fallait aller au charbon ! S’il m’avait payé avec son brelan de roi à un moment de la partie, j’étais fini. Mais j’ai réussi à convertir ma petite paire en bluff, et c’est passé… On va jouer le 3ème Round dans quelques jours, avec 400 000$ à la gagne…

 

Quelles sont les qualités essentielles pour être un grands joueur ?

Lecture, psychologie et esprit mathématique.

 

Comment continuez-vous à étudier et pratiquer le poker depuis chez vous ? En jouant online ? En discutant entre professionnels ?

En fait, et cela pourra vous étonner, mais je ne parle stratégie, tactique et concept qu’avec une seule personne, mon ami Mike « The Mouth » Matusow. Mike m’a énormément appris en Omaha Hi-Lo et Stud Hi-Lo. En 2018, lors d’un tournoi à Los Angeles au Commerce Casino, Mike et moi nous sommes retrouvés en tête à tête d’un tournoi Hi-Lo Stud et Omaha. Cinquante joueurs au départ seulement, mais c’était chouette car j’ai fini par le remporter. Je parle aussi beaucoup de stratégie NLHE avec lui. Mike est un esprit brillant, et il fera d’ailleurs partie du Hall of Fame un de ces jours. Il sait s’adapter à tout type de situations, n’est jamais dogmatique et il reste ouvert à tout ce qui pourrait l’aider à s’améliorer.

Il y a quelques années de cela, j’avais dit à Mike qu’il se sous-estimait beaucoup trop ; qu’il était bien meilleur en NLHE de tournoi qu’il ne le croyait. Après avoir participé à quelques WPT, il a enfin compris qu’il était très bon dans ce format également. Et en analysant son jeu sur les rediffusions Poker Go, il a vu les grosses erreurs que les joueurs faisaient habituellement. Il s’est réveillé à ce moment-là. On passe des milliers d’heure à parler tactique au téléphone ensemble.

 

Que pensez-vous de l’affrontement prévu entre Daniel Negreanu et Doug Polk, en heads-up online : est-ce bon pour l’image du poker ?

J’apprécie beaucoup les deux joueurs, et même si chacun m’a déjà critiqué avec véhémence, je partagerai un dîner avec plaisir avec l’un ou l’autre, n’importe quand. Et tous deux font beaucoup pour le poker, surtout Daniel.

Il y a longtemps, on m’avait dit que si je me disputais avec un autre grand joueur, cela serait positif pour l’un et l’autre. On m’avait alors proposé d’organiser cet affrontement, mais je respectais beaucoup cet autre joueur en question pour accepter. J’ai préféré être en paix avec lui.

Mais là, ce n’est pas artificiel : Polk et Negreanu ne s’aiment vraiment pas du tout ! Ils arrivent chacun à se faire disjoncter mutuellement ! Ils passent leur temps à ça sur les réseaux sociaux. En fait, Doug se comporte également comme le faisait Daniel il y a dix ans ! Daniel incarnait un personnage agressif, et là, il est devenu la proie de Doug. Daniel avait jusqu’alors réussi à ne pas se défendre des attaques de Doug, car il ne voulait pas lui offrir trop de médiatisation. C’était ce qu’il fallait faire : ne pas donner trop de lumière à son détracteur.

Daniel affirme qu’il n’a jamais dit ce que Polk lui reproche depuis des années : « Augmenter le prélèvement est bon pour le poker. » Mais tout le monde sait que Daniel touchait 3 000 000$ de prélèvement par an en provenance de PokerStars à l’époque où ils ont décidé d’augmenter le taux de prélèvement. Daniel ne pouvait pas tenir cette position, et même s’il n’a peut-être pas utilisé cette formule exacte, c’était ce qu’il voulait dire : il était pour que le prélèvement augmente. Techniquement, il n’a pas dit ces mots, je le sais pertinemment, mais dans l’idée, c’était le sens. Daniel a commis une erreur ce jour-là. Il aurait dû réagir différemment. Il voulait surement dire que le prélèvement était bon dans des parties privées de cash-game. Mais pourquoi se prononcer sur ce sujet ? Il est passé pour un bon petit soldat de son sponsor, PokerStars. Doug a attaqué Daniel sur ce sujet… « Augmenter le prélèvement est bon pour le poker… » 99% du monde du poker a cru que c’était ce que pensait Daniel…

Si le match se passait en live, Daniel serait un large favori. Et en plus, il est très bon en raisonnement mathématique. Sauf qu’online, c’est ce qui domine. Mais Doug est excellent, et si ca se passe mal, il saura s’adapter très vite. Cet affrontement est bon pour le poker, car cela redonne un peu d’action dans ce monde très ennuyeux en ce moment.

 

Avant la pandémie, vous passiez votre temps à traverser le monde… Comment faites-vous actuellement ?

J’ai fait plusieurs fois le tour du monde pour le poker, en effet ! De Las Vegas à Los Angeles, de San Jose à Sacramento, du Connecticut (Foxwoods) à Atlantic City, de Londres à Paris (la ville-lumière), de Baden (et son Casino Austria) à Vienne (le Concord, à seulement 40 minutes), d’Amsterdam à Cannes, du Pays de Galles à Malte, d’Alabama à Jacksonville et Miami, d’une croisière dans les Caraïbes à Melbourne, de Venise à Aruba, de Lafayette en Louisiane à l’Océan Pacifique et ses bateaux-casinos, de Rio de Janeiro à Pampano Beach en Floride.

Heureusement, ces derniers temps, j’ai fait de bons investissements hors du poker. J’ai beaucoup investi dans des toutes jeunes entreprises ainsi que des grands noms bien installés. Du côté des jeunes pousses, je fais désormais partie de neuf conseils d’administration ! Et l’une d’elles (End Game Talent Agency) vaut désormais 100 millions de dollars (je possède 5% des parts). Une autre, Lasso Gear, fabrique des chaussettes médicalisées portées par la star de la NFL Cam Newton ! Tout comme James Harden, une star NBA, qui les met à chaque match ! Et tout ça sans être même sponsorisés…

Côté entreprises bien installées, j’ai investi 300 000$ dans DMYT, en tant que sponsor spécial, ce qui veut dire que je peux tout perdre si dans les 18 mois, nous n’avons pas trouvé une société acquéreuse. Mais si nous en trouvons une, je peux gagner une somme à sept chiffres… Et, coup de chance, on a trouvé un acquéreur ! Rush Street Interactive, la plus grosse société américaine de casino en ligne. Avec à la clé, un accord à 2 milliards de dollars ! DMYT et Rush Street m’ont payé pour avoir fait le lien entre eux ; c’était aussi payant que de finir à la 4ème place du Main Event des WSOP en 2019. J’ai ensuite investi 500 000$ dans une seconde compagnie DMYD, et la même somme dans une autre tout récemment. Je suis dans un vortex d’investissements très positif ! Mais même si tout se passe bien de ce côté, je ne voyage quasiment plus. J’ai pas mal de temps libre afin de me remettre au poker en ligne. J’ai remporté 700 000$ sur divers sites en ligne. De février à août, j’ai beaucoup gagné en cash-game high-stakers et mid-stakes.

A ce jour, mi-octobre, je suis dans une grosse partie 10-20-40$ qui propose des swings de plus de 100 000$ par soir. Lorsque je me sens bien, je joue là. Si j’étais encore un pro du poker à plein temps, j’y serais 24h/24, mais vie n’est pas celle-là, et je ne joue plus que lorsque j’en ai vraiment envie.

 

Revenons un peu sur votre carrière… Comment évoqueriez-vous le gamin que vous étiez encore lors de votre victoire au Main Event des WSOP en 1989 ? Quels sont vos souvenirs les plus vivaces de cette période qui a constitué un tournant dans votre vie ?

En 1988, il y avait seulement quatre tournois qui faisaient rêver tous les joueurs : le Main Event des WSOP, le Main Event du « Hall of Fame of Poker », le Diamond Jim Brady (au Bicycle) et le Super Bowl of Poker d’Amarillo Slim. Et, bien sûr, n’importe quel tournoi avec un bracelet WSOP. J’avais remporté le Diamond Jim de 1988, après avoir fini runner-up du NLHE 1000$. Lors de la finale, j’avais dû affronter Erik Seidel ! On a joué en heads-up pendant des heures, avant qu’il ne remporte le titre. Je m’en voulais énormément car j’avais fait beaucoup d’erreurs ! Non pas que je veuille diminuer l’excellence d’Erik Seidel, mais j’avais commis énormément de fautes, et cela m’avait rendu dingue. On avait passé un accord afin de partager l’argent à parts égales. Après le match, je suis parti courir longuement dans le quartier de Bells Garden à 2h du matin —ce qui est une très mauvaise idée !—, et je repassais en tête toutes les erreurs que j’avais pu faire. En courant, je me souviens que je me suis dit : « Tu vas peut-être devoir attendre pas mal de temps avant de te retrouver à nouveau en heads-up et pouvoir corriger ton jeu. » J’avais tort !

Le lendemain, on a débuté le Main Event à 5000$. Tous les grands noms étaient là. Je me souviens que les trois meilleurs joueurs de poker du monde (en tournois) étaient en table finale avec moi ! Il y avait Johnny Chan (champion en titre), TJ Cloutier et Jack Keller. On s’est vite retrouvés à trois joueurs. Le premier remportait 145 000$ (contrairement à ce qu’indique HendonMob). J’ai demandé à Jack Keller si on pouvait passer un accord, avec le dernier en lice, Glen Abney. A l’époque, c’était encore 40% pour le premier, 20% pour le second et 10% pour le troisième. Jack a voulu nous arnaquer ! J’ai refusé. Il m’a dit, « Si je prends un gros pot, on est à égalité ». Je me suis dit, « J’ai pas intérêt à le laisser revenir… » Jack jouait très agressif, et j’ai fini par le payer avec As-Dame, auteur As. Et ca a tenu, et il est sorti ! J’étais très loin devant, et j’ai repensé à mon dernier heads-up, 44 heures plus tôt. « Finis-le tout de suite, Phil ! » J’ai gagné, puis suis allé à Sapgos. Je faisais la couverture de tous les magazines de poker. Chan, Seidel et moi étions considérés comme la nouvelle génération de moins de trente ans. Et je disais à qui voulait l’entendre que j’allais remporter le Main Event des WSOP de 1989 !

Mon père voulait venir à Las Vegas pour me voir au Main Even. Il n’avait pas du tout approuvé mon choix de devenir joueur de poker, mais comme il voyait que je gagnais très bien ma vie, il changeait petit à petit d’avis. C’était la première fois qu’il venait me voir jouer. Il est arrivé à Vegas un vendredi soir, a foncé tout droit au Horseshoe et… j’étais en table finale ! Pour un tournoi de Pot Limit Omaha, dont je sors cinquième vers 22h30. Je suis sorti sur la même main que TJ Cloutier. Le Main Event commençait lundi et finissait jeudi. Je dormais au Golden Nugget et j’ai demandé à mon père de venir me réveiller tous les matins à 11h. Le premier jour, il ne m’a pas amené le petit-déjeuner que je lui avais demandé, et j’étais très énervé. Il ne s’est pas trompé les jours suivants… Une petite chaîne que personne ne connaissait alors, ESPN, filmait le Main Event pour la première fois, uniquement la table finale.

Il y avait Johnny Chan (qui était en lice pour remporter le titre pour la troisième fois d’affilée), Lyle Berman, le pro Don Zewin, Steve Lott et le futur champion du monde Noel Furlong. A quatre joueurs restants, j’ai relancé avec Ax-10x, Don a payé avec paire de 10, Steve a fait tapis pour 91 000 jetons depuis la BB, et après réflexion, j’ai payé. Et là, Don va à tapis à son tour ! D’un point de vue mathématique, je dois payer immédiatement, mais j’ai pris mon temps, et j’ai fini par payer, en pensant que Don avec paire de 9 ou de 8 ou Valets. Don avec paire de 10, Steve paire de 2, et au flop, tout de suite un As ! J’ai éliminé les deux adversaires, et je me suis retrouvé en heads-up contre Johnny Chan.

Au bout de vingt minutes environ, j’ai dit à Johnny, « Je vais jouer parfaitement. Il va falloir que tu sois au maximum de ton niveau et qu’en plus tu aies de la chance si tu veux me battre. » Au bout de 31 minutes, au blindes 5-10 000, je mise 35 000 avec As-7 de carreau. Chan sur-relance à 165 000. Grosse relance ! Je me suis dit… « Il veut changer de vitesse. » Quatre mains plus tard, je découvre une paire de 9, et mise à nouveau 35 000, et je savais déjà ce que j’allais faire si Chan me sur-relançait à nouveau. Chan a relancé comme prévu à 165 000, et j’ai tout de suite annoncé tapis. On trouve facilement cette scène sur YouTube : je vais à tapis d’un mouvement des deux mains, sans toucher les jetons.

Je suis resté immobile. Chan devait avoir 600 000 devant lui, et moi 1 200 000. Je m’étais entraîné à ne pas bouger d’un iota. Alors que le temps s’écoule, je me demande : « Est-ce que j’ai envie d’être payé ? Pas certain. Il aurait déjà payé avec n’importe quelle paire. Ou avec As-10 et mieux. » Il avait peut-être une main comme Roi-Dame. Je n’ai rien dit et l’ai laissé réfléchir. Si je l’avais poussé à rendre ses cartes, cela aurait pu me couter mon rêve de toujours : un titre WSOP au Main Event ! Au bout de trois minutes, Chan a annoncé : « C’est le moment de prendre des risques. C’est payé. » Et il a retourné As-7 de pique.

J’étais large favori… Le flop est tombé : Roi-Roi-10. Turn, une Dame. J’étais pourtant certain que Chan allait toucher un As ou un Valet à la dernière. Je l’avais vu faire ça trois fois lors de son premier titre et ses deux Hall of Fame. Et pourtant, à la river, juste un 6 ! J’ai levé les mains au ciel, et j’ai cherché du regard mon père dans la salle. Les gardes l’ont laissé venir courir vers moi sans souci (il y avait seulement un dollar symbolique sur la table !) et je l’ai pris dans mes bras !

 

Qui étaient les grands noms de l’époque ?

Johnny Chan, TJ Coutier Jack Keller, Chip Reese et Doyle Brunson, Berry Johnston, Lyle Berman, Bobby Baldwin, Yosh Nakano… pour n’en citer qu’une poignée.

 

Quels ont été les autres grands moments de votre carrière ?

Chaque victoire aux WSOP ! Le NBC Heads Up de 2005, aussi. Et le Main Event des WSOPE bien sûr. Ainsi que le Diamond Jim Brady du début, en 1988. Et parmi mes objectifs dans ma vie, c’était d’entrer dans la liste des best-sellers du New York Times, ce que j’ai fait ! Et de continuer à être toujours au top niveau dans le poker.

 

Quel regard portez-vous sur la scène poker actuelle ? Avez-vous des regrets quant au passé ?

Je respecte beaucoup tous ces jeunes qui jouent en hautes limites, mais ce ne sont pas les meilleurs joueurs au monde ! Soyons clair : certains d’entre eux font partie de la crème de la crème, mais la plupart, non. C’est une autre façon de jouer. Je pense que je me débrouillerais bien contre eux, sans aucun souci.

Fedor Holz a récemment déclaré que j’avais balancé plusieurs fois des buy-in de tournois à 300 000$, sans bien jouer. J’ai tout de suite abondé en son sens. Cela m’est arrivé. Dans l’un des cas, en Day 2, j’étais exténué et j’ai joué n’importe comment. Mais ce n’est pour autant qu’il faut oublier toutes mes victoires ! J’aimerais beaucoup que ces jeunes puissent voir mes cartes lors des compétitions des années 80 à maintenant. S’ils avaient pu voir tout ce que je faisais, tous mes bluffs, ma patiences et les hero-calls que j’ai pu faire, je crois qu’ils penseraient tout autre chose de moi ! On n’atteint pas mon statut sans avoir un instinct affûté et un jeu subtil, en nuances !

 

Pour finir, qui inviteriez-vous pour une partie de poker amicale et une soirée agréable ?

Un cash-game chez mon ami Chamath, avec mes meilleurs amis comme Chamath Palihapitiya, Bill Lee, Sky Dayton, et David Sacks.

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Portraits / Interviews

WithMyCap : le défi de la saison WiPT 2025

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A 29 ans, le Streamer Etienne Brault s’est lancé un défi sous l’œil de sa caméra : décrocher une qualification 100% gratuite au Main Event du Winamax Poker Tour. Défi relevé, et réussi, dès la première étape de la saison, à Lille ! Retour sur une aventure humaine qui n’a pas dit son dernier mot…Comment est né ce défi singulier ?

Trois raisons m’ont motivé au départ. La première : dans l’univers du streaming, le contact entre les viewers (notre public) et nous (les vidéastes) se fait surtout par écran interposé, de manière virtuelle. J’ai donc cherché un moyen de partir à la rencontre des personnes qui me suivent. Étant donné que je joue des petits buy-ins sur internet, je pense que mon audience fait en majorité partie du monde amateur. Il était donc évident pour moi que le meilleur endroit pour les rencontrer était le plus grand événement live amateur du monde : le Winamax Poker Tour. La deuxième : étant donné que je n’ai pas une grosse bankroll, j’ai rarement l’occasion de jouer en live. Je me suis donc dit que ce serait super de me lancer un défi « live » inédit : jouer toutes les étapes du Winamax Poker Tour et tenter de me qualifier sur l’une d’entre elles. De plus, j’ai streamé toutes les étapes en direct sur ma chaîne Twitch. Partager ma table, en live, sans délai, permettait à mon audience de vivre l’événement de l’intérieur. La troisième, enfin : Ma chaîne YouTube étant encore vierge, j’avais envie de créer du contenu pour la lancer. J’ai donc pensé qu’il serait sympa de réaliser un vlog par étape afin de partager mon aventure.

Comment s’est passée l’étape de Lille, où vous avez décroché tout de suite votre qualification ?

L’étape de Lille, c’était incroyable ! Déjà parce que c’était la première fois que l’équipe de streamers de la chaîne Winamax (le Streamgang) se réunissait presque au complet. J’ai passé un super moment avec eux.
Et bien sûr, c’était aussi incroyable car j’ai réussi à décrocher la qualification en passant les deux journées du tournoi sur la table télévisée commentée par PonceP et Damien.

Me qualifier dès la première étape a été un moment fort en émotions. D’une part, c’était une vraie perf’ pour moi en live. D’autre part, j’étais soutenu par toute l’équipe de streamers, ainsi que par de nombreux viewers, sur place et sur les réseaux. Enfin, mon défi WiPT ne pouvait pas mieux démarrer ! Cela m’a donné beaucoup de visibilité immédiatement et j’en garde un souvenir mémorable

Que pensez-vous de l’ambiance du WiPT ?

Je connaissais déjà le WiPT avant de lancer ce projet. Mais en le vivant de l’intérieur, comme je l’ai fait cette année, j’ai appris à le découvrir encore plus ! Les joueurs se sont qualifiés gratuitement et je pense que la majorité d’entre eux réalisent que c’est un « cadeau » que leur fait Winamax. Tout le monde est super heureux d’être là, l’ambiance à table est géniale. Pour une partie des joueurs, c’est leur première fois en live, et comme c’est du self-deal (sans croupiers), les joueurs s’entraident et apprennent parfois à se connaître. J’ai vu plein de personnes arriver seules et repartir avec des contacts, et c’est ça la beauté de l’événement. Mais l’ambiance du WiPT ne serait pas ce qu’elle est sans le staff et tous ceux qui travaillent énormément sur cet événement. Je tiens vraiment à les remercier car j’ai pu voir leur investissement de près : logistique, floors, team event Winamax, journalistes, photographes, team pro W, WIP… Et un immense merci à Jachara Ungell (Relations Presse) qui a tout mis en œuvre pour que je sois dans les meilleures conditions afin de créer mon contenu.

Comment travaillez-vous votre poker ?

Cela fait un peu plus de deux ans que je joue. J’avoue que pendant longtemps, je n’ai pas du tout travaillé mon jeu. Je me considérais avant tout comme un streamer, plus que comme un joueur de poker, même si c’était mon jeu principal sur Twitch. Mais ces derniers temps, je m’y suis mis plus sérieusement en m’entourant d’un coach : Johnny Bambou (ancien joueur pro Hearthstone, aujourd’hui joueur pro de poker ABI 40/60). Avec lui, je réalise chaque mercredi un stream sur ma chaîne Twitch, où je partage mon coaching en direct avec ma communauté. L’idée est d’aider mes viewers à progresser en même temps que moi, pour permettre à ceux qui n’auraient pas les moyens de se payer un coach de quand même apprendre et progresser.

Avez-vous d’autres idées pour amener un plus large public au poker ?

Actuellement, j’ai un autre projet en cours, que je réalise pour la seconde année consécutive en collaboration avec Winamax sur ma chaine Twitch. L’idée est d’emmener gratuitement, tous frais payés, un abonné de ma chaîne Twitch tiré au sort à Las Vegas pour jouer plusieurs tournois des WSOP ! Avec ce projet Vegas, ajouté au WiPT, mon emploi du temps est déjà bien rempli ! Mais il y aura sans doute d’autres projets à venir. J’ai déjà des idées, mais il est encore trop tôt pour en parler. Tout ce que je peux dire, c’est que chaque projet que je réaliserai sera toujours dans l’optique de partager un maximum avec ma communauté. Ce que je veux, c’est qu’à la fin de ma « carrière » de streamer, je puisse me dire que j’ai fait des choses pour les gens et que j’ai partagé ça avec eux. Pour moi, le stream, c’est du partage, et c’est ce que je veux laisser derrière moi !

Quelle est votre stratégie et vos objectifs lors de cette finale ?

Déjà, le fait d’avoir fait toutes les étapes freeroll, j’ai l’impression que je suis beaucoup plus à l’aise en live à table, avec beaucoup moins d’appréhension. J’ai moins de difficulté à compter les stacks, à gérer mes émotions. Donc ma stratégie sera simple : jouer mon jeu, donner le meilleur de moi-même à table, être concentré sur chaque main, même celles où je ne suis pas impliqué, et recueillir un maximum d’informations sur mes adversaires.

Et pour les objectifs, je crois qu’on a tous le même : gagner la finale. Je rêve de pouvoir soulever l’épée (trophée du WiPT) et la ramener dans mon set-up de stream (rires). J’ai commencé ce projet en beauté en me qualifiant dès la première étape, alors je veux le finir de la même manière !

 

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Portraits / Interviews

PMU Poker au coeur de l’actualité

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Alors que la fin d’année est chargée d’actualité pour PMU Poker, Poker52 a eu l’occasion d’échanger avec Hugo Seveste, Chef de Produit en charge des événements live PMU Poker et des partenariats. Rencontre.

Julien Martini vient de remporter la dernière étape du Hip Poker Tour, après également une victoire en FPO… Comment expliquez-vous la constance de votre joueur dans tous les formats ?

Effectivement, c’est la première fois qu’un team pro PMU remporte une étape du Hip’Poker Tour et pas des moindres car il s’agit de la finale à Vincennes, un tournoi ayant rassemblé 335 participants. Erwann Pecheux et Jonathan Therme s’étaient déjà hissés en TF sur des étapes de province mais en 10 ans de HiPT, la victoire de Julien reste un événement inédit pour un Team Pro PMU. Pour rajouter un élément de contexte, Julien a joué en sachant que la dotation était réservée aux clients sur le Hip’Poker Tour. Josiane, qui a fini deuxième de ce tournoi, a passé un moment inoubliable : disputer un HU avec un quadruple champion du monde de poker tout en étant certaine de remporter le premier prix financier. Cela en dit long sur la détermination de Julien sur chaque partie.

Comme vous l’avez mentionné, Julien a remporté un Main Event FPO à Gujan-Mestras en 2022 mais il s’est aussi imposé sur le Highroller du FPO La Grande-Motte en 2023. Julien Martini est un grand professionnel, c’est quelqu’un qui travaille beaucoup le jeu ; il est très compétent en Cash Game et dans les variantes qu’il grind tout au long de l’année mais c’est aussi un joueur de tournoi hors pair. Je pense que son secret, qui constitue sa plus grande force, c’est sa soif de victoire et son envie de mieux faire à chaque échéance. C’est un éternel insatisfait, dès qu’il s’assoit à une table de Poker il donne le meilleur de lui-même avec pour seul objectif de gagner, peu importe qu’il s’agisse d’un tournoi WSOP, un EPT, un FPO, un Hip’Poker Tour ou même le tournoi interne des employés du PMU qu’il a remporté en 2022. Par-dessus tout, Julien est un amoureux du jeu, il est constamment dans une recherche de progression et d’amélioration de son niveau de jeu.

Comment avait commencé l’aventure avec lui ? Quelles sont les plus grandes fiertés dans votre histoire en commun ?

Après l’histoire forte vécue avec Erwann Pecheux et Sarah Herzali, nous avions besoin marquer le coup car Sarah et Erwann étaient des icônes de PMU Poker. Nous avons donc cherché un profil français avec un fort potentiel niveau poker mais capable également de faire rayonner dans les médias, ou encore dans le milieu du poker associatif qui est très cher à l’ADN du PMU. Julien Martini s’est imposé à nous comme une évidence, il a démarré le Poker dans le Club d’Achères dans le 78. Avant d’être le top joueur que l’on connaît, c’est quelqu’un qui a travaillé sur un métier plus classique et qui a des valeurs en adéquation avec celles du PMU. C’est Brewenn Cariou, le Responsable du Business Sport/Poker au PMU, qui en 2021 est parvenu à négocier avec Julien de sorte que ce dernier représente la room.

Sans hésiter, les plus grandes fiertés sont ses victoires sur le circuit PMU qui montrent l’investissement qu’il peut mettre dans son sponsor mais surtout, Julien a remporté 3 de ses 4 bracelets de champion du monde avec un patch PMU sur la poitrine en tant que joueur sponsorisé et c’est une immense fierté pour la marque de l’avoir accompagné lors de ces succès.

  • Le 10K razz à Vegas en juillet 2022
  • Le 2K 8 Game Mix à Rozvadov en décembre 2021
  • Le 2 500€ Short Deck à Rozvadov en novembre 2021

 

Comment s’articulent vos compétitions live principales, Hip Poker Tour et FPO ?

Le Hip’Poker Tour est un circuit de tournois gratuits avec croupier et en hippodrome. Pour y participer, les clients doivent se qualifier gratuitement sur PMU.fr. En général, les qualifs démarrent 5-6 semaines avant l’événement à raison de deux satellites par semaine. L’objectif de cet événement est de faire découvrir les courses hippiques aux joueurs de poker puis pendant la pause dîner du tournoi, ces derniers ont l’occasion de parier sur les courses depuis les salons de l’hippodrome, bien souvent avec un cocktail offert par PMU Poker. L’année 2024 a marqué l’anniversaire des 10 ans du Hip’Poker Tour (8 saisons en raison du COVID-19 en 2020/2021) pour un total de 30 étapes, près de 5 500 joueurs cumulés, 700 croupiers, plus de 200 000€ redistribués et 8 hippodromes visités.

Concernant le FPO, il s’agit de notre circuit propriétaire, en marque propre. Le tour est coorganisé depuis sa création en 2017 avec Texapoker. Le tournoi phare du festival est le Main Event à 600€. C’est tout d’abord un événement d’image pour PMU ; l’objectif initial du circuit était d’ancrer la marque dans le paysage live du poker français. L’objectif est largement atteint puisqu’en 7 ans et 31 étapes, la fréquentation a explosé aussi bien sur le Main Event, qui rassemble régulièrement entre 500 et 700 joueurs, que sur les side events qui cartonnent avec le FPO 300, le PLO ou encore le Highroller. Outre l’organisation millimétrée par les équipes de Texapoker, le succès s’est aussi construit via les satellites onlines. Sur des étapes comme Lyon ou Pornic, nous avons recensé plus de 50 joueurs directement qualifiés via PMU.fr. À La Grande-Motte, la magie a opéré pour Mickael Martin, un client qui a obtenu son ticket via les sous-satellites : il a transformé 10€ en 50 000€.

 

Quels sont les grands moments de la saison 2024/2025 à venir ?

Sur le Live, il va y avoir plusieurs événements pour lesquels PMU est partenaire via Texapoker. Par exemple, en décembre, au moins un joueur sera qualifié sur PMU.fr pour jouer le WPT World Championship au Wynn Las Vegas. Ce fut le cas également l’an passé où Maryline, cliente PMU Poker, après avoir remporté un satellite à 125€ puis le super satellite à 1000€, s’est retrouvée dans l’avion avec la Team Pro PMU pour aller jouer ce WPT à 10 000$. L’histoire fut magnifique puisqu’elle a fait sauter la bulle de ce tournoi et a terminé ITM pour plus de 20 000$.

Dans le même registre, nous aurons la promotion Las Vegas Experience/Super Crown qui permet aux clients qualifiés de jouer des tournois WSOP à Las Vegas pendant les championnats du monde.

Enfin, à une date encore à déterminer, un client PMU sera couronné Pro Dream afin d’intégrer la Team Pro le temps d’une saison comme ce fut le cas pour Dylan Chechowski par le passé ou plus récemment pour Jeremy Surinach qui forme un duo complémentaire avec Julien Martini.

Comment fonctionne votre partenariat avec Apo et Texapoker pour le live ?

L’association Texapoker x PMU est en vigueur depuis 2016. Les équipes dirigées par Apostolos Chantzis s’occupent de la logistique, de la promotion et de l’exploitation du France Poker Open en lien avec les casinos qui accueillent les étapes. Texapoker s’implique au-delà de ses aspects et investi avec nous sur le dispositif de l’évènement pour proposer aux joueurs la meilleure expérience possible.

Ce partenariat est surtout un modèle gagnant-gagnant qui permet aux joueurs de cumuler des tickets TPS 250 via les satellites online sur PMU.fr (initialement le tournoi phare de l’opération « un tournoi près de chez vous » de Texapoker). Ainsi, les clients peuvent cumuler des tickets afin de construire une bankroll live utilisable sur tous les tournois Texapoker en partenariat avec PMU. Le solde de la bankroll est visible quasi en temps réel sur Texapoker.net avec votre compte client. Il y a deux satellites par semaine avec 6 tickets GTD 250€ le mardi et le jeudi et un 5 tickets 100€ le dimanche. Ces tournois, accessibles depuis 3€, rencontrent un tel succès qu’ils doublent très souvent leur garantie jusqu’à fournir plus d’une vingtaine de tickets par semaine. Et cette belle histoire a encore grandi avec le soutien de PMU Poker sur les évènements WPT prime que Texapoker organise en France et à San Remo qui permettent d’enrichir les qualifications live de la room.

 

Le parcours d’Hugo Seveste dans l’industrie du gaming

Diplômé d’un Bachelor en commerce international et d’un Master 2 en management des organisations sportives, je suis passionné par le Poker et l’industrie des jeux d’argent depuis l’âge de 18 ans. Après mon Master 2, j’ai vécu un an et demi en Angleterre (Manchester et Leicester) où j’officiais en tant que croupier jeux traditionnels dans le groupe de casinotiers Grosvenor. Au PMU depuis bientôt 8 ans, je m’occupe des produits live majeurs de la room comme le circuit  live PMU, le France Poker Open. J’ai également en charge la mise en place de la saison Hip’Poker Tour ; des tournois gratuits en hippodrome ayant pour but de faire gagner de la dotation à une cible de joueurs associatifs/récréatifs et de leur faire découvrir le monde des courses hippiques. J’ai en charge également les partenariats et c’est moi qui suis en relation directe avec Texapoker, notre partenaire majeur qui effectue un énorme travail sur les synergies live et aussi online via les satellites pour jouer des TPS près de chez vous ou de gros festivals siglés PMU.

 

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Portraits / Interviews

Texapoker : à la conquête de l’Europe

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Doit-on encore présenter Texapoker, né en 2008 de la volonté inépuisable de son créateur, Apostolos « Apo » Chantzis, de promouvoir le poker à tous les niveaux de la société, de la plus petite compétition lowstakes aux tournois internationaux ? Devenu très large leader du poker en France, il se lance désormais au niveau européen pour inaugurer en ce début d’année, au Club Circus à Paris, le tout nouvel ECOP. Ces European Championship Of Poker vont offrir le savoir-faire de Texapoker à toute l’Europe durant la saison 2025, emmenant le triumwirat qui dirige la société —Apo, François Lascourrèges et Mickaël Lesage— aux quatre coins du vieux continent. Rencontre avec ces trois piliers qui écrivant, chaque jour, le quotidien et le futur du poker.

Quel bilan tirez-vous sur l’année 2024 qui vient de s’écouler ?

Apo : Un bilan très positif, bien sûr, avec une belle croissance à deux chiffres et deux nouveaux partenaires Online,  Winamax et Parions Sport en Ligne, ce qui nous permet d’avoir une offre extrêmement complète en live.

François : Tous les ans c’est la même chose, l’année passée était incroyable et les années qui arrivent sont au-delà de notre imagination ! 2024 est l’une de plus belle année pour Texapoker, 3 évènements en particulier m’ont marqués. Tout d’abord le WiPT Paris était l’un des événements les plus dingues auxquels j’ai participé, que ça soit du tout début lorsque Winamax nous accorde leur confiance en 2023, avec un nombre de réunion incalculable pour la préparation de l’évènement que ça soit en interne, avec notre partenaire du Club Circus, avec nos différents prestataire et avec Winamax. Jusqu’au début de l’installation avec cette salle totalement vide qui s’est remplie en l’espace de 48h, avec ce gigantesque freeroll le premier week-end ! Du premier tournoi payant avec plus de 8200 entrées et 3M€ de prizepool redistribué au total compatibilité dans la semaine jusqu’au dernier tournoi et la victoire Jeremy qui brandit cette épée légendaire ! Et pour finir le lundi 18 mars où cette salle s’est vidée à la vitesse de la lumière, comme dans un film après l’effort avec la tête qui tourne en gardant ce sourire béat ! (rires)

Apo : Et un mois et demi seulement après le WiPT, nous avons eu l’opportunité incroyable d’organiser un évènement unique en France, les WSOP Circuit à Paris au Stade Jean Bouin avec notre partenaire de longue date le Groupe Partouche… C’était aussi un grand moment de l’année.

François : Un évènement à 90 tables sur 3 étages dans ce stade mythique qu’est le stade Jean Bouin au coeur de Paris face au Parc des Princes, une vue unique sur la pelouse du stade depuis le 3ème étage avec une table finale digne des plus grands tournois international, plus de 4300 entrées et 2,6M€ de prizepool redistribué. Quel plaisir de pouvoir participer à ce genre de projet !
Apo : Pour finir, il y a eu le Championnat de France à Aix en Provence qui est un pur produit Texapoker avec un potentiel de développement impressionnant. Voir les énormes portraits des champions de France dans la salle, ses médailles, ses titres décernés, c’est l’évènement à ne pas manquer dans l’année et qui sera à suivre de très près chaque année.

Pouvez-vous nous décrire de l’intérieur l’organigramme de Texapoker ?
François :
Au sommet nous avons évidemment Apo qui a créé et imaginé Texapoker en 2008 aujourd’hui il prend du recule sur l’opérationnel et négocie les contrats avec nos partenaires que nous mettons en place ensuite avec notre équipe. Mika et moi-même sommes les directeurs de la société, Mika pour la partie exploitation qui a commencé à travailler avec Texapoker en 2017 et moi je m’occupe de la partie production et j’ai commencé à travailler avec Apo en 2012. Ensuite nous avons Basile le frère d’Apo qui l’accompagne depuis toujours dans la relation client, Alex notre directeur de tournoi en Italie, Stéphane le fils d’Apo pour la partie financière, Nicolas dans le support et le développement numérique, Florence pour la communication, Olivier à la logistique, Elodie notre responsable RH avec ses 2 assistantes Lyly et Chimène et Latifa pour la partie partenariat internationaux. On compte également de nombreux prestataires essentiels au bon fonctionnement des rouages de Texapoker. Mais le plus importante reste notre équipe de TD, floor, assistant floor, dealer coordinator, chiproomer, caissier et croupier, c’est un total de 585 personnes qui travail tout au long de l’année sur les tournois Texapoker qui ne cesse d’évoluer d’année en année …

Mickael, quel regard portez-vous sur votre trajectoire au sein de Texapoker, depuis votre arrivée ? En quoi consiste votre travail au quotidien ?

Mickael : C’est une aventure incroyable. Quand je suis arrivé chez Texapoker, j’étais animé par une passion pour le poker et l’organisation d’événements, mais je ne m’attendais pas à ce que cette expérience devienne aussi enrichissante. J’ai vu l’entreprise évoluer, se professionnaliser et se positionner comme un acteur incontournable des tournois en France et en Italie. Cette trajectoire est le fruit d’un travail collectif avec Francois et Apo , d’une vraie vision et d’une capacité à innover constamment. Je suis fier de contribuer à cette dynamique.

Mon rôle est polyvalent et évolutif:  Le premier est d’être le directeur d’exploitation de la société  est au cœur de la bonne marche des opérations. Chaque journée est différente, mais globalement, mon travail consiste à superviser l’ensemble des activités opérationnelles pour garantir le bon déroulement de nos tournois de poker.  Le second est directeur de Tournoi,  je m’occupe principalement de la coordination des événements, ce qui inclut la gestion des équipes, la logistique, et bien sûr, l’expérience des joueurs. Il faut s’assurer que tout soit fluide, des inscriptions à la table finale. Je suis aussi impliqué dans la stratégie à long terme, notamment en ce qui concerne le développement de nos nouveaux partenariats et l’amélioration continue de nos offres. Chaque jour est un défi, mais c’est cette diversité qui rend mon travail passionnant.

Vous lancez coup sur coup deux nouveaux circuits, pouvez-vous nous les présenter ?
Apo :
L’ECOP un produit dirigé vers l’international avec des étapes à Paris, Rozvadov, Barcelone, SANREMO et dans l’attente de confirmation de deux autres étapes et comme partenaireonline PMU.fr . Et le main event c’est le ECOP Millenium avec sa structure inégalée
Le NATIONAL Poker Series un tournoi pour le moment France et  italie avec des tournois à tous les prix une idée de François et Mickael et notre partenaire online sera Winamax le spécialiste des tournois six handed.

Comment comptez-vous construire votre stratégie européenne ? Avec quels casinos allez-vous travailler ?

Apo : Depuis quelques années et après avoir réussi à faire de SANREMO, le casino avec les plus grosses fréquentations et battu tous les records grâce à la confiance de la direction et conseil d’administration, j’ai pensé qu’il était temps de conduire mes équipes vers des nouvelles destinations comme Barcelone , et bien d’autres.

Comment arrive-t-on à concilier une vie de famille et une vie sur la route perpétuellement ?

François : Ce n’est pas simple tous les jours, on ne va pas se mentir ! Mais Mika comme moi ont une chance extraordinaire d’avoir des femmes d’exceptions qui nous accompagnent dans notre projet professionnel tous les jours. Il n’y pas de secret, pour concilier la vie de famille et la vie professionnelle il faut que les 2 acceptent les inconvénients et les avantages.

Mickael : C’est vrai que le rythme peut être intense, surtout avec les déplacements fréquents et les longues journées sur les tournois. Mais la clé, c’est l’organisation et la communication. J’essaie de planifier à l’avance mes absences et de maximiser les moments de qualité avec ma famille quand je suis à la maison. C’est un équilibre délicat, mais pas impossible.

⁠⁠Pouvez-vous nous donner une idée, en chiffres marquants, de votre activité 2024 ?

François : A l’heure à laquelle j’écris ses lignes 2024 c’est 450 festivals, 3100 tournois, 215 000 entrées, 29 000 places payées et 47 000 000€ de prizepool distribués. 21 casinos/clubs dans 3 pays avec environ 600 tables et 585 personnes qui peuvent officier en France en tant que TD, floor, assistant floor, dealer coordinator, chiproomer, caissier et croupier.

Comment gérez-vous votre croissance en termes de ressources humaines ?

François : Formation et communication tout simplement, nous avons un schéma de recrutement qui passe par la communication vers notre équipe RH et pour ceux qui n’ont pas de formation nous avons notre propre formateur de renom Arnaud Bennali avec lequel nous organisons régulièrement des formations gratuites. L’expérience Texapoker très simplement, des joueurs qui se sentent bien à nos tables et voient nos équipes heureuses et pleines d’énergie suffit a donné envie à certain de nous rejoindre.

Vous travaillez de front avec divers opérateurs online, comment faites-vous pour arriver à gérer autant d’évènements dans toute l’année ?

François : Chaque partenaire à son propre ADN, leur identité est tellement différente de l’une de l’autre que nous nous adaptons à chacun d’entre eux et nous proposons toujours des offres différentes. Chaque circuit à son propre partenaire en ligne et ses offres liées, c’est un réel plaisir de pouvoir travailler avec tous ces partenaires différents c’est très enrichissant pour tout le monde. 

Apo : Nous avons effectivement  plusieurs circuits majeurs. LMe WSOPC au Pasino Grand en Avril à Aix en Provence et le WSOPC SANREMO, en Novembre, en partenariat avec Winamax. L’UDSO (14 ans déjàç) et 2025 sera l’année où Texapoker organisera 11 étapes en partenariat avec Unibet et Alex Henry. Avec Pmu.fr, nous organisons les FPO, l’APO2500, l’ECOP, le Millenium, l’IPO a Sanremo, le TPS, le MPF, le Giant , l’Apo500 et Le Championnat de France 3eme édition… Un sacré programme ! Et en plus, nous avons désormais Le Grand Prix circuit avec 6 étapes pour Parions Sport en Ligne, ainsi que le Sharkbay et le National Poker Series en partenariat et satellites avec Winamax et la grande Finale Wipt.

Pouvez-vous nous dévoiler vos  « highlights » de l’année 2025 ?

Apo : Le WSOPC au Pasino Grand à Aix en Provence avec le main Event à 1000000€ GTD et la Grande Finale Wipt au Pasino Grand en Avril. Ca sera le mois le plus compliqué pour nos équipes, avec quatre semaines de travail intense et quant à moi j’enchaînerai avec l’l’PO de SANREMO… L’ECOP pour bien débuter l’année 2025 ; bien évidemment, et la 3eme édition du championnat de France au Pasino Grand et l’APO2500 au club Circus en octobre.

Mickael : Les événements majeurs que j’attends le plus sont l’ECOP de Paris , la Finale Winamax Poker Tour , les WSOP-C et bien entendu le Championnat de France . C’est un projet ambitieux, mais c’est une étape naturelle dans notre développement.  Mon souhait pour 2025 est de continuer l’expansion de Texapoker à l’international au niveau Européen et pourquoi pas avec nos premiers tournois organisés hors d’Europe.  Nous souhaitons que Texapoker continue à être reconnu non seulement pour la qualité de ses tournois, mais aussi pour l’expérience humaine qu’on propose : un mélange de professionnalisme et de convivialité. Cela fait notre force, et j’espère que cela restera notre signature, peu importe où nous allons.

François : Texapoker à la conquête de l’europe avec l’ECOP « European Championship Of Poker » est sans nul doute l’un des projets les ambitieux de Texapoker et il ne faudra rater aucune étape. Les NPS « National Poker Series » sont une toute nouvelle génération de festival de tournoi accessible avec des tournois en mix max de 200€ à 800€, 6max, 7max, HU, 9/7max que dire de plus ? Le WiPT sera pas de toute évidence un événement marquant en France avec pour la première fois la finale délocalisée dans le meilleur casino de France à Aix-en-Provence. Les WSOP-C à Aix avec ses millions garanti dont 1 million sur une ring online et 1 million sur le main event pour un total de 12 bagues décernées dont une ring event à partir de 200€. Le CdF 2025 est le rendez vous incontournable après les vacances d’été qui réserve également sont lots de nouveauté !

Quel regard portez-vous sur le poker en France actuellement ? Ce qu’il reste à améliorer ou changer ?

Apo : Texapoker est en constante évolution et veut faire en sorte que les joueurs se sentent comme chez eux . Avec mes équipes nous allons créer le système de fidélisation pour offrir la reconnaissance qu’ils méritent en leur offrant des tickets et autres remises lors de leurs déplacements.  François et Mickael sont deux personnes qui ont une vue sur le poker semblable à la mienne et ils ont toute ma confiance pour pérenniser c’est que je pense être l’essentiel pour la suite de Texapoker .

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