Le rêve aura duré un temps, sept jours exactement. A quelques heures d’intervalle, les deux derniers Français encore en course, Stéphane Albertini et Guillaume Darcourt, ont donc pris la porte de sortie de l’Amazon Room, malgré deux destins très différents lors de cette avant-dernière journée du tournoi le plus important de l’année.
Pour Stéphane Albertini, la journée aura été un long calvaire, qui a malheureusement pris fin assez rapidement : shortstack malgré un beau retour en force juste avant la première pause de la journée, il perd ensuite beaucoup de petits pots, et doit bouger à tapis avec trois millions de tapis dans un coinflip tout ce qu’il y a de plus classique : As-Roi chez le Français, contre paire de Dames chez le Brésilien Laborda, auteur d’un roller-coaster impressionant tout au long de la journée.
Le flop Valet-10-10 lui bloque malheureuseument les deux Dames restantes (puisque Laborda aurait eu full) et Albertini ne trouve pas une de ses six cartes, sortant en 46ème place pour 160 000$ de gains, signant sa plus belle performance de tournoi de sa carrière.
Côté Guillaume Darcourt, on a cru longtemps aux chances du Français d’aller plus loin encore dans le tournoi puisqu’au premier break de la journée, il avait dépassé la barre des 10 millions de jeton, prenant la deuxième place provisoire au classement. On l’avait vu jouer smallball une paire d’As contre la paire de Rois de Lamb, placer quelques beaux bluffs et se faire payer une main max à la river dans un pot de 4,5 millions, contre toujours Lamb, son voisin du jour.
Mais la suite du tournoi a été plus difficile pour Darcourt, qui va ensuite perdre un énorme pot relancé à 1,1 million de jetons pré-flop par Lamb, et devoir tout envoyer son (petit) tapis de 1,5 million avec Valet-10 de carreau, qui trouve un adversaire : la paire de 9 de Makiievskyi. Un board n’apportant rien au Français plus tard, Guillaume Darcourt sort, dépité, en 35e place, avec 242 000$ à la clé —ce qui est loin d’être négligeable. Cette magnifique performance aura en tout cas eu le mérite de mettre un terme à l’horrible bad run du Français, et devrait le relancer pour les grandes échéances de la rentrée…
Seulement 48 joueurs restants sur les plus de 720 inscrits au PLO Championship des WSOP à 10 000$ de buy-in, mais de beaux espoirs français à surveiller : deux d’entre eux sont dans le Top 10 des chipcounts (Elie Nakache, 2ème ; Sonny Franco, 8ème) tandis que d’autres noms connus du poker hexagonal sont encore en lice avec un tapis qui leur permettrait de revenir dans la course en tête : David Benyamine (23e), Bruno Fitoussi (36e) et Karim Lehoussine (41e). A suivre dès demain pour déterminer la table finale, avec plus de 1 300 000$ à la gagne !
Ne nous mentons pas : peu de gens mettaient encore une pièce sur Daniel Negreanu depuis plusieurs années. Le joueur toujours sponsorisé (après PokerStars, GG Poker) avait de quoi brûler du buy-in, sans pour autant faire beaucoup de performances. Et voilà qu’il revient par la plus grande porte possible au devant de la scène poker avec une victoire dans le plus beau tournoi de l’année, le 50 000$ mixed-games, toujours aussi relevé.
Petit field, bien sûr, mais une table finale qui avait convoqué aussi bien Phil Ivey que David Benyamine, deux autres gloires absolues de ces variantes. Le Canadien remporte plus de 1 178 000$ mais, et cela n’a pas de prix, l’estime renouvelée de ses pairs !
C’est dans le Poker Player’s Championship à 50 000$ des WSOP qu’on reconnait les meilleurs des joueurs, les plus polyvalents et les plus constants. Et à ces jeux-là, à 13 joueurs restants, il y a un chipleader qui n’est autre que David Benyamine, surement le joueur le plus brillant de toutes les générations. Il annonce d’ailleurs chez nos confrères de Winamax vouloir faire un come-back massif, même en Europe, dans les mois à venir… Restent à ses côtés d’autres grands noms, plus short-stack, comme un certain Phil Ivey, mais aussi Michael Mizrachi et Daniel Negreanu…