En quelques jours seulement, l’histoire entre les 2 Phil a déjà fait le tour de la planète poker et est devenue une affaire d’Etat. Petit rappel : Phil Hellmuth détient le record de bracelets WSOP avec 11 titres et Phil Ivey vient de remporter son 8ème. Et la polémique commence lorsque Brat répond à un journaliste à propos de leur course aux bracelets : « C’est impossible. Je ne devrais pas dire que c’est impossible [rires]. Je ne pense pas que cela arrivera. Je pense que peut-être dans cinq ans j’aurai 14 ou 15 bracelets et que lui en aura peut-être 11 ou 12. Je ne sais pas. Je pense qu’il ne me dépassera pas d’ici cinq ans ». Ceux à quoi le Tiger Woods du poker répondra « Impossible ? Je n’aime pas vraiment le mot impossible et je pense que c’est très possible ».
Pourquoi Ivey peut-il rattraper Hellmuth ?
– Ivey a gagné 8 bracelets en 11 WSOP, soit 0,73 par an et Hellmuth en a gagné 11 en 23 ans soit 0,48 par an. Ivey est donc plus « efficace » puisqu’il gagne plus fréquemment qu’Hellmuth.
– Phil Ivey est certainement le meilleur du monde et surtout dans toutes les variantes. Il peut ainsi participer à des Events moins populaires comme du Draw Lowball, Razz, HORSE qui attirent des fields plus petits et donc au bracelet plus accessible (pour quelqu’un comme Ivey). Alors qu’Hellmuth ne remporte ses bracelets qu’en Hold’em et doit survivre à des fields de plus en plus gigantesques… son dernier bracelet remonte à 2007.
– On peut considérer que Ivey n’était pas au top de sa motivation aux WSOP avant 2008 et a donc laissé filer quelques opportunités. En effet, il ne voyait pas grand intérêt à participer à des « petits » Events car il trouvait le cash-game beaucoup plus fructueux. Mais depuis 2008, Phil Ivey a réalisé qu’il était en train d’inscrire son nom dans l’Histoire du poker et tient maintenant à ce que son palmarès laissé soit parfait : avoir le record des bracelets.
– Toujours dans la case motivation, les prop bets autour des titres WSOP leur rapportent bien plus que le bracelet en lui-même. En décrochant son 8ème bracelet au 3000$ HORSE, Ivey a certes encaissé près de 330 000$ mais a surtout encaissé des millions supplémentaires grâce à ses prop bets, ce qui met assez de beurre dans les épinards pour qu’il se donne à 100% aux WSOP : il en a gagné 3 ses 2 dernières années.
Ceci dit, si Phil Ivey gagne un bracelet par an voire 3 tous les 2 ans à partir de 2011, il atteindra le total de 12 vers 2013-2014, ce qui laisserait pas mal de temps à Phil Hellmuth pour n’en gagner qu’un pour ne pas être battu voire deux pour rester en tête.
Seulement 48 joueurs restants sur les plus de 720 inscrits au PLO Championship des WSOP à 10 000$ de buy-in, mais de beaux espoirs français à surveiller : deux d’entre eux sont dans le Top 10 des chipcounts (Elie Nakache, 2ème ; Sonny Franco, 8ème) tandis que d’autres noms connus du poker hexagonal sont encore en lice avec un tapis qui leur permettrait de revenir dans la course en tête : David Benyamine (23e), Bruno Fitoussi (36e) et Karim Lehoussine (41e). A suivre dès demain pour déterminer la table finale, avec plus de 1 300 000$ à la gagne !
Ne nous mentons pas : peu de gens mettaient encore une pièce sur Daniel Negreanu depuis plusieurs années. Le joueur toujours sponsorisé (après PokerStars, GG Poker) avait de quoi brûler du buy-in, sans pour autant faire beaucoup de performances. Et voilà qu’il revient par la plus grande porte possible au devant de la scène poker avec une victoire dans le plus beau tournoi de l’année, le 50 000$ mixed-games, toujours aussi relevé.
Petit field, bien sûr, mais une table finale qui avait convoqué aussi bien Phil Ivey que David Benyamine, deux autres gloires absolues de ces variantes. Le Canadien remporte plus de 1 178 000$ mais, et cela n’a pas de prix, l’estime renouvelée de ses pairs !
C’est dans le Poker Player’s Championship à 50 000$ des WSOP qu’on reconnait les meilleurs des joueurs, les plus polyvalents et les plus constants. Et à ces jeux-là, à 13 joueurs restants, il y a un chipleader qui n’est autre que David Benyamine, surement le joueur le plus brillant de toutes les générations. Il annonce d’ailleurs chez nos confrères de Winamax vouloir faire un come-back massif, même en Europe, dans les mois à venir… Restent à ses côtés d’autres grands noms, plus short-stack, comme un certain Phil Ivey, mais aussi Michael Mizrachi et Daniel Negreanu…